Les congrès du PCF

D'aucuns la réclament à corps et à cris, d'autres en disent pis que pendre : à l'approche de chaque échéance électorale le serpent de mer de la proportionnelle refait surface tel le Monstre du Loch Ness. "La proportionnelle, what else ?" pourrait-on dire de façon très flegmatique et toute britannique. Blague à part, le sujet est d'importance et si à Gauche, comme je m'en réjouis, nombreux sont les partisans de le  proportionnelle, je me questionne   cependant   s'ils   ont   tous   pigé   que   proportionnelle   =    coalition gouvernementale.

Réclamer la proportionnelle et espérer gouverner comme ayant été élu sur un mode de scrutin   majoritaire
est   d'une   crétinerie   sans   nom   dont   nous   Français   sommes malheureusement trop souvent  capables, pour ne pas dire coupables. Quand il y a proportionnelle il y a forcément alliance(s) et donc nécessité de se mettre d'accord sur le négociable et le non-négociable. Dans le Freistaat Thüringen, Bodo Ramelow bien qu'élu Ministerpräsident en 2014 à la majorité absolue au second tour doit gouverner avec
une coalition Linke-SPD-Grüne car Die Linke (n')a obtenu (que) 28,2% des voix. Alors quand je lis dans la presse et notamment dans l'Huma, que Die Linke va diriger l'État de Thuringe , j'ai envie de gueuler : "Wàsserkopf , hast du nicht anders im Hirn ?" .

Si à gauche de ce que MHV (Macron-Hollande-Valls)  laisseront de la Gauche en 2017, nous voulons la  proportionnelle, nous devons être capables de nous associer à d'autres forces politiques et citoyennes sur la base d'accords pré et post-électoraux. Ce n'est pas en ayant raison tout seul qu'on fait avancer le schmilblick, mais établir des alliances nécessite une transparence dans les pratiques et une honnêteté intellectuelle auxquelles le scrutin majoritaire ne nous a pas habitués. Alors si nous, électeurs et candidats, voulons atteindre ce stade adulte, nous devrons grandir très très très vite car dans ce schéma il n'y a ni sauveur suprême ni programme miracle !