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Débat n°5 : quelles pratiques militantes pour améliorer notre action ?

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A gauche ! Construire, reconstruire mais surtout co-construire - Jean-Pierre Landais - 44

Evoquant récemment la Laïcité, Pierre Laurent soulignait la nécessité de nous ressaisir, collectivement, de ce principe pour réinvestir le projet républicain et reconstruire notre vivre ensemble.

En négligeant, par exemple, de parler vraiment de la laïcité, de lui donner tout son sens, d’en faire vivre toute la richesse et d’en faire partager les bienfaits aussi bien individuels que sociaux… nous avons perdu ce qui rendait possible la construction de notre commun : la raison, l’argumentation, la connaissance et le dialogue démocratique.

Et là, c’est le capitalisme qui a gagné, parce qu’en même temps, il aura profité de toutes les contradictions de nos sociétés que traduisent, pêle-mêle, les rapports difficiles entre citoyens et politiques, les conséquences des tensions géopolitiques, le retour et la montée des populismes, la révolution numérique, la mondialisation – globalisation – financiarisation, la montée continue des inégalités, l’extension des régimes autoritaires et liberticides, les sinistres écologiques, etc.

Nous, nous tous, qui nous revendiquons « de la Gauche non sociale-libérale », avons perdu sur le plan intellectuel dans le domaine des idées, de la théorie, nous avons relâché la vigilance et la bataille face à l’offensive implacable que mène le capitalisme pour écraser les mouvements qui se réclament de la lutte des classes, en utilisant des moyens qui laissent les femmes et les hommes désarmés, et surtout isolés.

Nous avons négligé de radicaliser notre projet et de le poser en alternative politique absolue.

Anesthésié par une information à sens unique, bêtifié par des médias invasifs, esclave d’une communication de l’immédiat, criminalisé à la moindre contestation, apeuré par l’ampleur des précarisations, bluffé par les experts, exclu de la sphère des élites, désemparé face au désastre politique, social et culturel, le peuple – c'est-à-dire nous tous - a peu à peu abandonné le terrain des luttes et renvoyé le bien commun au domaine des rêves.

Du coup, « la rationalité de l’agir humain se retrouve diluée dans la constellation d’actes quasi anonymes […] Les humains sont devenus les otages d’un discours qui prétend ne pas faire ce qu’il produit réellement en détruisant le lien social, tout en faisant croire qu’il l’améliore » (D. Roth L’Huma 13/01/16).

Comment se réapproprier la liberté de penser, refus de la soumission à un discours dominé par les lobbies et les marchés financiers ?

Comment faire revivre l’égalité quand la critique des inégalités est partout, mais la réduction de ces inégalités n’est nulle part ?

Comment reprendre le flambeau de la fraternité, limite absolue à l’instrumentalisation de l’émotion ?

Les pistes ne manquent pas

  • dépasser le tournant de la vie qui isole et rassembler au mieux, pour des « communs d’humanité », les énergies disponibles, les capacités multiples et les créativités encore à découvrir,

  • lancer un chantier idéologique et organisationnel fondé sur le rassemblement et la lisibilité,

  • affirmer le besoin de radicalité, le reconnaître et l’appuyer au sein des mouvements sociaux,

  • remettre l’Education, la Formation, la Culture au cœur de la lutte des classes,

  • promouvoir une économie décentralisée et distributive, qui sache proposer d’en finir avec le productivisme,

  • porter un projet de transformation sociale pour le plus grand nombre,

  • renouveler l’envie de prospérité collective et faire fructifier l’envie d’un autre monde,

  • passer à la revendication de changement radical du pouvoir politique.

Et la liste n’est pas close… qui appelle sans tarder des solutions pratiques !

Pour les communistes, l’essentiel est de bien considérer que ce qui sera établi devra naître de la masse, de l’ensemble des militants, avec l’apport éclairé de tous les citoyens qui se retrouvent dans les valeurs que nous défendons avec L’Humain d’abord !

Parce que nous voulons changer le monde et proposer un autre projet de société, parce que nous nous battons contre le capitalisme, il nous faut :

- porter de l’espoir et agir sans défaitisme,

- avoir, avec les citoyens, l’ambition de devenir un groupement du peuple, pour le peuple, par le peuple, 

Pour les communistes, le moment est grave, il y va de leur crédibilité et de leur futur. La période qui s’ouvre est intense, ils doivent abandonner les postures pour le projet, parler de ruptures et de constructions nouvelles, reprendre ce qui fait sens pour le peuple de gauche, en finir avec une conception verticale des rapports internes, car depuis toujours, dans cette demeure ouverte qu’est la démocratie, la plus grande salle, c’est la salle d’attente. L’avenir, quant à lui, n’attend pas.

 

JPL Janv.2016

 

« Je crois que j’ose parler de la démocratie.

Etre consultés de temps à autre ne suffit plus. Plus du tout ! Déclarons-nous, tous, responsables de tout !

Terminé le chantier sur la palissade duquel, dès les élections passées, on s’empresse d’apposer l’écriteau : “Chantier Interdit Au Public“ !

Entrons sur ce chantier. Pas besoin de violence. De cris, de rage. Pas besoin d’hostilité. Juste besoin de confiance. De regards. D’écoute. De constance.

L’Etat, en l’occurrence, c’est nous.

Ouvrons des laboratoires, […] rejoignons ceux, innombrables déjà, où, à tant de questions et de problèmes, des femmes et des hommes trouvent des réponses, imaginent et proposent des solutions qui ne demandent qu’à être expérimentées et mises en pratique, avec audace et prudence, avec confiance et exigence !

Ajoutons partout, à celles qui existent déjà, des petites zones libres !

Oui [à] ces petits exemples courageux qui incitent au courage créatif !

Expérimentons, nous-mêmes, expérimentons, humblement, joyeusement et sans arrogance. Que l’échec soit notre professeur, pas notre censeur. Cent fois sur le métier remettons notre ouvrage.» (Ariane Mnouchkine (2014))

 

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