Les congrès du PCF

Primaire des gauches, le PCF, le Front de gauche.

Milité pour « notre primaire », pour la « primaire des gauches et des écologistes » avec Cohn-Bendit, Cosse, Cambadélis ou de qui tu voudras de Christiane Taubira ou Martine Aubry, n’est vraiment pas ma tasse de café. Cela revient, de mon point de vue, à engager à nouveau le PCF dans une stratégie de dépendance vis-à-vis du PS. Il y a un véritable risque d’assimilation des communistes à cette « gauche » qui n’en est plus une. Oui, « une autre vie politique est possible sans un PS dominant ». Pour être entendus, visibles, lisibles, soyons nous-mêmes, des révolutionnaires, des combattants du capitalisme et contre toutes les adaptations de celui-ci par les sociaux-libéraux et sociaux-démocrates. Je milite pour un communisme d’aujourd’hui, citoyen, démocratique, écologiste, autogestionnaire. Un communisme qui construit du commun, des communs par des appropriations publiques et collectives des grands secteurs économiques, de productions, des banques et des leviers financiers afin de remettre en cause fondamentalement le capitalisme, le carcan européen, le productivisme, le monopole des richesses, la propriété privée. En un mot, c’est le cœur de la théorie de Marx et d’Engels. C’est la lutte des classes !

Un Parti communiste, des communistes qui font de la Politique, qui militent par exemple pour la VIe république, pour changer la vie, l’Europe et le monde ! Mais, peu à peu, la politique cède le pas à un climat de campagne électorale permanente imprégnée par le marketing politique et autre valse des egos. Et les citoyens dans cette tambouille politicarde ? Aujourd’hui, le monde est en ébullition, il bouge en Europe. Le monde bouge aussi ici et en ce moment. La révolte, la colère qui gronde peut éclater à tous moment sans nous, voire contre nous, classés que nous sommes dans la rubrique « tous pareils ».

A l’image du référendum d’entreprise pour contourner les organisations syndicales, les élus et délégués syndicaux, la primaire est un enfumage électoraliste qui grossit la personnalisation, la dépolitisation, les petites et les grosses combines, au détriment des contenus, des combats d’idées, des actions militantes et de la mise en mouvement du riche potentiel que représentent et portent les adhérents du PCF.

Je milite comme communiste non pas pour « refonder la gauche », mais pour refonder, renforcer, relancer mon parti et le Front de gauche en agissant pour que celui-ci s’ouvre enfin et très largement aux citoyennes et citoyens, un Front de gauche nouvelle génération. C’est ma priorité militante !

Mélenchon, les présidentielles et les législatives de 2017.

Il se trouve que notre camarade Jean-Luc Mélenchon, en proposant sa candidature à toutes et tous, a mis le feu aux poudres de la gauche. (du moins, ce qu’il en reste). Pour ma part, je soutiens la démarche qui consiste à poursuivre l’expérience du Front de gauche. Il faut donc, je pense, relancer son activité, modifier sa conception en ouvrant en grand celui-ci aux citoyennes et citoyens. Je partage aussi l’idée que notre programme FDG « L’humain d’abord » reste un document de contenu politique combatif mais qu’il nous faut le réactualiser et l’enrichir. Alors, pourquoi aller chercher ailleurs avec d’autres ? Avec ces deux « outils », nous avons entre les mains les éléments politiques (moteur et combustible) pour lancer dès maintenant, avec les citoyennes et les citoyens, la campagne pour les élections présidentielles et législatives de 2017. Pour ce faire, nous avons, pour le moment, parmi celles et ceux issus de la démarche du Front de gauche et de son programme « L’humain d’abord », qu’une proposition de candidature en la personne de Jean-Luc Mélenchon. C’est donc en toute logique que, pour le moment, j’appuie totalement et activement cette proposition de candidature !

(Jean-Luc Mélenchon n’est pas seul, plus de 72 000 citoyennes et citoyens appuient sa proposition de candidature, plus de 2 200 syndicalistes et lanceurs d’alerte apportent leurs soutiens dans l’appel de la France insoumise et déjà plus de 600 groupes d’appui à sa candidature existent sur le territoire).

Cessons de détricoter en permanence l’ouvrage que nous avons réalisé. Le Front de gauche n’est pas en échec. Le Front de gauche n’est pas cliniquement mort.

Voici, ci-dessous, ce qu’écrivait sur le site FDG en mai 2014 un jeune d’Aubervilliers, ami du Front de gauche, musicien, auteur, compositeur et interprète :

« Nous sommes nombreux à attendre une possibilité d'adhérer au Front de gauche dans l'idée d'une assemblée populaire qui ne nous oblige pas à nous encarter dans un des appareils présents au sein du rassemblement. Attention à ne pas nous décourager trop longtemps... Ouvrez les portes à ces adhésions salvatrices! ».

Alors camarades, ensemble, rallumons l’étincelle du Front de gauche !

Depuis notre 36^e congrès, l’Humanifeste est-il maintenant à ranger aux archives ? L’ébauche de notre projet « La France en commun » est-il devenu un document caduc ou faut-il vraiment que l’ensemble du parti et des communistes ce mettent au travail pour sa concrétisation ? Nous avons besoin de persévérances dans nos campagnes politiques et d’une cohérence sur le long terme et non de passer notre temps à changer la gauche en réécrivant en permanence une « plate-forme », un « socle commun », un programme ou un projet.

Militons pour changer la vie, agissons pour changer le monde, et vite !

« Il faut changer le monde vite fait, sinon c’est lui qui va nous changer. » Quino