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Mettre en commun pour des jours heureux - Mondange André - Chanaleilles Lazare - 38

L’Europe et notamment la France se trouvent dans un contexte économique, sociale et politique sans précédent depuis la seconde guerre mondiale. La paix dans le monde est très précaire avec de multiples conflits qui peuvent se généraliser et ainsi bouleverser l’équilibre de notre civilisation. Les extrémismes religieux ou fascistes sont menaçants comme jamais. Les attentats de ces derniers mois vont avoir des répercussions en Europe que l’on ne soupçonne même pas. Cette situation est bien sur l’une des conséquences d’un capitalisme en fin de cycle, incapable d’apporter du mieux vivre aux nouvelles générations par  rapport aux précédentes, ce qu’il a été contraint de faire pendant des décennies sous la pression des luttes et du poids politique représenté entre autres par le PCF. Il lui faut donc trouver des solutions. L’issue peut être fatale au monde du travail, de la culture, de la liberté, à toutes les forces vives pour lesquelles l’humain doit être la priorité. Un conflit généralisé est à redouter et combattre. De la même manière l’hypothèse extrémiste, Marine Le Pen au pouvoir en 2017, n’est pas à exclure avec peut être en conséquence une guerre civile.
Le Parti socialiste avait tous les pouvoirs en 2012, qu’en a-t-il faits ?
Le gouvernement socialiste qui est au pouvoir aura battu le record de toutes les trahisons de l’histoire de la sociale démocratie en pratiquant une politique de droite qui aggrave terriblement ce que le gouvernement Sarkozy avait mis en route et déjà qualifié de politique du pire. Une rupture totale entre le peuple et la classe politique est consommée, sans perspective, sans rêve, provoquant l’écœurement et l’abstention devenue majoritaire. Ainsi les scores du Front National deviennent une menace patente pour la République et la démocratie.
Le Front de gauche, tout de suite après son score encourageant de 2012, n’a pas arrêté de s’effriter, de se liquéfier, de s’affaiblir, incapable d’élargir la pensée et le champ politique. Une des idées très à la mode, développée dans cette famille politique et au-delà est que les partis politiques seraient dépassés, qu’ils iraient même jusqu’à disparaitre. Et la suite naturelle de cette thèse c’est bien sûr que le parti Communiste Français est mort ! Il est parfois amusant de remarquer que cette thèse est aussi bien défendue par des gens de droite, des sociaux-démocrates que des personnes très radicales.
De la même façon on peut remarquer qu’à l’intérieur du Front de Gauche, qui était à l’origine un outil d’ouverture pour élargir le champ politique, on trouve des positions de radicalisations présentes aussi dans une tendance ultra minoritaire au PCF. Ces positions identitaires, qui avaient déjà une origine dans une opposition à la belle idée du Front de Gauche, conduisent à un repli sur soi bloquant tout élargissement, tout rassemblement majoritaire pour en finir avec la politique actuelle et ouvrir une perspective à des millions de citoyens et citoyennes actuellement désemparés. Nous comprenons et même partageons, au vu de l’Histoire, les craintes formulées envers la sociale démocratie. Il n’en est pas moins vrai que des millions de gens sont capables de s’unir sincèrement. De plus, les propositions que nous formulons ci-après, autour de la bataille à engager pour les élections de 2017 ont bien aussi pour objet de surmonter ces obstacles.
Autre contradiction du moment : Ce sont parfois les mêmes camarades qui ont été élus une grande partie de leur vie qui expliquent que ça ne sert plus à rien d’avoir des élus communistes et surtout qu’il ne faut plus discuter avec un socialiste sous peine de sacrilège alors qu’eux-mêmes ont souvent négocié en direct avec les notables du PS, dans le dos du Parti, pour sauvegarder leur carrière politique. Comme quoi les souvenirs s’effacent rapidement avec le temps.
Arrêtons de penser binaire et reprenons le temps d’élargir la pensée politique. Nous devons faire preuve d’humilité, de dignité, de respect de notre parti, de son patrimoine historique et politique, de ses valeurs, de ses capacités d’innovation à se transformer pour être toujours mieux au service de cette mise en commun libératrice des contraintes matérielles et morales, de l’oppression du capitalisme.
Nous devons et pouvons être fiers d’être communistes.
Nous attendons toujours de voir quel parti politique va se saborder en premier !  Non seulement il n’y en a eu aucun, mais de nouveaux partis sont nés et certains se sont transformés, du moins en apparence.
Nous n’avons jamais cru à cette thèse. Certes la politique ne passe pas que par les partis politiques et c’est souhaitable. Mais les partis politiques sont nécessaires, ils vont continuer à vivre et il n’y aura pas de changement politique progressiste sans le PCF.
Nous voilà, nous communistes, dans ce contexte à la fois passionnant mais aussi et surtout très inquiétant, devant nos responsabilités. Notre vocation et notre raison d’être c’est de mettre en commun pour des jours heureux. Le fait de faire référence au programme du Conseil National de la Résistance n’est pas anodin bien sûr. Toute l’histoire de notre pays est jalonnée de moments de communisme : La Révolution Française, la Commune, le Front Populaire, la Libération en 1945 puis 1968. Cela est paradoxal pour un pays capitaliste, mais c’est ce qui fait peut être la spécificité française. Disant cela il n’est nullement question dans notre pensée d’une quelconque récupération de l’Histoire au seul profit du PCF. C’est dans l’essence même du mot communisme que se trouve la réalité de ces situations. Un dernier exemple s’il en est besoin, celui de la Sécurité Sociale.
Nous devons beaucoup au Conseil National de la Résistance et à son programme. Il n’y avait pas que des communistes dans le CNR, le panel était large et voilà des femmes et des hommes traqués, menacés, torturés qui, malgré leurs désaccords, leurs différences, leurs divergences, leurs religions, leur athéisme, leurs philosophies, leurs spiritualités, leurs cultures différentes, ont réussi à se parler, à combattre, à résister, à penser et à construire ensemble. Pourtant les moments de tension ont dû être terribles. Certains, certaines ne pourront pas poursuivre cette belle œuvre de mise en commun, l’ennemi, le nazisme et ses collaborateurs français, les assassineront.
Même si nous sommes dans une période extrêmement difficile, et même si les comparaisons ont leurs limites, ne devons-nous pas retirer un enseignement de cette aventure humaine et progressiste. Si les communistes ne servent pas à rassembler, à unir les progressistes pour le bien commun, alors à quoi servent-ils ?
Avec le Front de Gauche ou avec un autre outil nous devons élargir le champ du possible, rassembler tous les progressistes de ce pays sans leur demander leurs cartes d’identité, leurs passeports, leurs religions, leur athéisme, ni même leurs cartes politiques ou syndicales, sans leur demander pour qui ils votent ou si ils se situent à droite ou à gauche. A partir du moment où elles et ils ont la conviction qu’il est nécessaire et vital de construire un autre mode de penser, de produire, de consommer, d’éduquer, de soigner et de se cultiver dans le seul but de répondre aux besoins vitaux des populations, alors nous pouvons mettre en commun pour construire une société humaine et progressiste.
Nous sommes contre la cinquième République et la présidentialisation. Partisans d’une sixième République, nous aurions peur d’une primaire sur la base d’un programme élaboré par le peuple ? Il est vrai que l’idée de la primaire nous a demandé beaucoup de réflexion compte tenu de l’usage qu’en font droite et PS. Notre adhésion à ce processus pour l’élection de 2017 découle de la situation présente : Nous sommes au pied du mur, la présidentielle 2017 aura encore lieu dans le cadre de la cinquième République. Il est donc indispensable de trouver un chemin –déjà proposé par des forces qui s’opposent à la politique actuelle – qui permette cette mise en commun qui nous motive. Il est impératif qu’elle se déroule sur la base d’un programme élaboré par le peuple. Nous ne croyons ni aux femmes ni aux hommes providentiels, ni au grand soir. Nous sommes donc des réformistes révolutionnaires qui voulons dépasser le capitalisme afin d’instaurer avec le peuple un système humain progressiste.
L’élection présidentielle a toujours été un piège contre le peuple mais celle qui se présente à nous est un piège qui peut être fatal voir mortel.
Il faut un électrochoc pour redonner envie d’avoir envie, de l’humain et même de l’amour. Pour cela il faut faire de la politique autrement. C’est pourquoi nous proposons d’aller plus loin qu’une primaire comme le texte de la base commune nous y invite. Donc, élaborer un programme avec le peuple et ne pas faire du réchauffé remanié par une élite. Ensuite, sur la base de ce programme, la primaire serait organisée pour désigner notre candidate ou candidat à la présidentielle. Pour nous le casting est un détail, le principal étant le contenu. Mais, dans le même temps, nous proposons de désigner l’ensemble du gouvernement que l’on mettra en place si notre candidate ou candidat est élu Président de la République. Et toujours dans le même temps, nous proposons de désigner l’ensemble des candidats et candidates pour l’élection législative.
Ainsi là où le candidat à la Présidentielle, ces dizaines de membres de notre futur gouvernement, ces candidates et candidats aux législatives qui s’engageraient sur l’honneur à mettre en pratique le programme sur lequel ils ont été élus, mèneront tous ensemble la campagne de la présidentielle et des législatives. Et si Jean Luc Mélanchon, sur le nom duquel nous avons rassemblé 3 984 822 voix en 2012, veut jouer collectif et dans la démocratie, c’est bien tous ensemble que nous ferons avancer ce processus de mise en commun.
Non seulement cette mise en commun aurait le grand mérite de démystifier la fonction, de lutter contre la présidentialisation – qui ressemble plus aujourd’hui à une monarchie qu’à une République – bref ce serait conforme à notre idée de 6° République. Ainsi nous créerons l’évènement politique. Cela aurait un écho sans précédent dans la vie de notre pays.
Pour faire la Révolution, nul besoin de posture, mais de l’audace, de l’ouverture et de la confiance.
 

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