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Débat n°5 : quelles pratiques militantes pour améliorer notre action ?

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Une pratique militante indissociable de notre pensée politique - Guy-Noël Anastasio - 13

C’est emblématique de la logique dans laquelle voudraient nous enfermer les sectateurs de la pensée unique qui prétendent que les crises sont extrinsèques au capitalisme, et qu’il suffit simplement d’y apporter quelques correctifs pour voir les choses s’améliorer.
L’expérience le prouve plus on réforme le système, plus de nouvelles contradictions apparaissent en son sein et aggravent la situation.
Cependant l’échec et l’impopularité des politiques successivement menées ne nous profitent pas, du moins actuellement.
Je voudrai me risquer à quelques explications, même si elles ont un caractère partiel et peuvent sembler basiques, elles me paraissent incontournables pour assurer le devenir et la pérennité d’un PCF fort.
Nous sommes en état de mesurer que ce n’est pas efficience de notre projet qui est en cause.
Celui-ci étant d’ailleurs continuellement évolutif et perfectible face aux questions posées par la vie.
Il n’est donc pas irrationnel de penser que là où nous maintenons ou améliorons nos positions ce n’est pas parce que notre électorat a étudié Marx ou lu Gramsci, mais que dans ces endroits notre action y est plus soutenue.
C’est ne faire injure à personne que de constater que nous ne sommes pas assez nombreux et que tous nos adhérents ne participent pas à nos activités militantes.
J’estime que nous sommes souvent frileux sur ces questions qui méritent pourtant d’être débattues.
La participation d’un maximum de camarades à la vie du parti, en fonction du désir et de la possibilité de chacun est essentielle à la démocratie et pour la vulgarisation de nos propositions.
Je pense qu’il nous faut surmonter un double écueil. D’un côté certains s’estiment détenteurs de la vérité et de l’autorité et peuvent inconsciemment créer des blocages. D’un autre trop de camarades considèrent le militantisme uniquement sous un aspect fastidieux. Nous devons collectivement faire preuve de pragmatisme et impérativement resserrer entre nous les liens de camaraderie qui doivent nous unir, afin de créer une émulation et de redonner à l’action militante un élan nouveau. C’est une tâche à notre portée.  
Quelles que soient les bonnes prestations produites par nos dirigeants lors de leurs rares interventions dans les médias, la qualité du travail fourni par nos élus, ou l’abnégation dont font preuve les communistes présents dans le tissu associatif, cela ne peut pas se substituer à l’activité propre de nos cellules et sections.
Pour illustrer mes propos je voudrai mettre en parallèle les 703 voix obtenues par Jean-Luc Mélanchon sur notre commune lors des dernières présidentielles, qui sont pour l’essentiel des suffrages communistes, et la quarantaine d’adhérents que compte notre section.
On peut alors mieux mesurer les potentialités existantes pour nous renforcer et progresser électoralement.
Car lors des autres scrutins du fait de l’abstention massive qui impacte davantage l’électorat populaire, ce nombre de voix est à diviser par deux voire par trois.
Autre question connexe, je trouve dommageable que nous gaspillons toujours du matériel par ce que non distribué. Cela constitue un gâchis autant financier qu’idéologique.   
Si nous distribuons nos tracts qui constituent d’importants supports à nos actions essentiellement en période électorale cela en limite l’impact. Notre démarche est alors avant tout perçue par la population comme électoraliste et nous apparaissons à ses yeux comme un parti semblable aux autres.
N’est-il pas légitime d’en appeler à la responsabilité alors que notre presse rencontre de grandes difficultés de voir encore des camarades qui en invoquant des raisons diverses achètent d’autres journaux au détriment de la presse communiste?
Nous avons aussi négligé ces dernières années la formation des adhérents. C’est un réel problème qui ne demande pourtant pas des moyens considérables, et auquel nous pourrions remédier rapidement. En 2016du fait du chômage, de la précarité, de la désindustrialisation ou de leur situation personnelle beaucoup de camarades n’ont jamais directement pris part à un conflit social. Chaque communiste a besoin de mieux connaitre son parti, son histoire, ses analyses théoriques et économiques pour être plus efficace dans son engagement.
Je voudrai donc soutenir l’idée que s’il est essentiel de débattre de nos options politiques, il nous faut aussi réfléchir afin de peaufiner notre pratique sur le terrain.
J’observe que quelques-unes de nos habitudes inadéquates continuent de perdurer et finissent avec le temps par être considérées comme naturelles, et ne sont pas en mesure de favoriser l’intervention citoyenne que nous souhaitons.
Mon but n’est pas de dresser ici un catalogue de nos insuffisances, mais j’ai la conviction que nous sommes en capacité de réaliser en amont le travail de fond nécessaire et d’élever sensiblement notre niveau d’engagement collectif. Cette opiniâtreté finira par payer et il  sera alors inéluctable que l’occasion de porter plus loin notre projet se présentera.
Le capitalisme n’est pas éternel. Ce n’est qu’une période de l’histoire. De par sa substance même et par ses visées on ne peut ni le réguler ni le réformer.
Bien encore qu’embryonnaire la nécessité de son remplacement est posée.
La période qui s’ouvre peut être celle de l’émergence du renouveau communiste. Un communisme consubstantiel de la démocratie, à la fois humaniste et révolutionnaire. Nos adversaires qui dissertaient volontiers sur la mort du communisme sont aujourd’hui plus discrets. C’est un indice révélateur.
Nous avons eu raison de rester fidèles à notre idéal et de ne jamais céder au découragement.
Pendant des décennies les initiatives du PCF ont marquées de façons positives et profondes la vie politique française, et vont continuer de le faire. A l’aube du 21ème siècle avec confiance et lucidité notre combat se poursuit.
Je souhaiterai conclure mon intervention par une digression. La loi du 19-07-2013 a instauré le 27 mai journée de la résistance. A cette occasion en 2015 le président de la république a choisi de faire entrer 4 personnalités incontestables au panthéon, tout en ostracisant celles issues du mouvement communiste pourtant les plus nombreuses et dont l’influence fut prépondérante durant cette période.
En conséquence face à ce que je considère comme une injustice mémorielle, il me paraitrait judicieux afin de faire vivre la mémoire de ces femmes et de ces hommes authentiques qui ont risqués ou donnés leur vie pour la liberté de tous, de fixer durablement ce moment historique en faisant désormais figurer sur chaque carte d’adhérent : PCF membre du conseil national de la résistance.
Cette revendication n’a rien de passéiste, mais en ces moments où nous connaissons une recrudescence de l’extrême droite, pendant que d’autres prétendent s’accaparer notre bien commun en rebaptisant leur parti les républicains, peu de partis aujourd’hui peuvent se prévaloir d’une telle distinction.

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