Les congrès du PCF

Les congrès du PCF
Accueil
 

Le débat de la semaine

Le débat de la semaine

Débat n°5 : quelles pratiques militantes pour améliorer notre action ?

L'écho du débat

Les débat dans les fédérations

Les débats dans les Fédérations

Les éditos

Les éditos

Les éditos

Les éditos
 
 
 

Les communistes de Vendée l’ouvrent. Il ne faut pas la refermer ! texte collectif - 85

Nous avions décidé, ensemble, à l’occasion de notre assemblée départementale du samedi 9 janvier d’organiser 4 rencontres décentralisées de communistes, afin de préparer le 37ème congrès de notre Parti. La première de ces rencontres a eu lieu, ce mardi 1er mars, aux Sables d’Olonne. 15 camarades y ont participé.

 

L’ordre du jour était le suivant :

Le Projet communiste. Quelle conception en avons-nous ? Quels devraient être ses angles saillants, qui permettent aux gens de se repérer facilement ? Quels pourraient être ses « coups de gueule »…Etc

Pourquoi combattons-nous ? Le débat sur le pouvoir, donc sur les élus ne mérite t-il pas d’être davantage poussé ? Quelle est notre conception de la société dans laquelle nous voudrions-vivre ? Quelle connaissance avons-nous du capitalisme aujourd’hui ? Peut-on vraiment s’en sortir ?...Etc

Les échéances électorales de 2017. La présidentielle ; les législatives ; les sénatoriales. Comment les aborder ? Quelle devrait être notre stratégie ? C’est quoi la gauche ? Et nous en Vendée, les législatives, les sénatoriales…comment on va faire et que faire ?

C’est quoi être communiste aujourd’hui ? Défendre l’appareil ? Être sur les réseaux sociaux ? Être immergé dans la société telle qu’elle est ? Être dans les mobilisations citoyennes ?...Etc

Il n’y a pas eu de « rapport introductif ». Les communistes présents s’étaient préparés pour faire part de leur analyse de la situation, des propositions qu’elles et ils voulaient mettre dans le débat du 37ème congrès.

 

La discussion est restée « libre » tout au long de la soirée. Avant de nous séparer, nous avons respecté la coutume vendéenne. On a pris le « pot de l’amitié », et de l’amitié il y en avait.

 

Toutes et tous présents se sont exprimés. Un camarade, excusé, avait fait parvenir sa contribution. La discussion « libre » a été aussi « solide ». Voici les principaux points abordés.

 

Sur la situation politique, ici, en France, en Europe et dans le Monde. Le constat est unanime. Nous vivons une période qui comprend autant de risques que de possibilités. En France, il y a encore un Parti Communiste « debout », « militant », « vivant ». C’est un précieux acquis. Mais nous le savons, tous les acquis sont à défendre, un peu comme la ZAD (Zone à Défendre) de Notre Dame Des Landes. Beaucoup d’entre nous étions de cette exceptionnelle manifestation de samedi 27 février contre le projet d’aéroport. Ce n’est plus seulement une « affaire d’aéroport », c’est devenu une question centrale de société. Dans quel monde voulons-nous vivre ? Et, à cette belle et responsable manifestation, nous avons retrouvé nos camarades, du moins « certains », de Loire Atlantique, du Maine et Loire, du Morbihan, de la Sarthe, de l’Ile et Vilaine, du Finistère…Nous regrettons, et cela a été redit ce mardi, la « bouche cousue » de nos dirigeants nationaux et le « traitement » dont fait l’Humanité de ce dossier. Pourtant, l’avenir du monde, l’avenir de la planète ce n’est pas une affaire secondaire. Sur France Inter, Pierre Laurent a déclaré qu’on ne recommencerait pas les mêmes erreurs sur le dossier de l’environnement, du développement productiviste. Et bien quoi alors ? Il n’est pas trop tard pour s’exprimer sur ce dossier.

 

Justement, l’autre point qui a été abordé, c’est le fonctionnement de notre Parti. Là, les camarades présents ne sont pas « tendres ». Si « c’est la panique dans toutes les organisations », ils entendent bien les « autosatisfactions » de leurs dirigeants nationaux au niveau du PCF, mais manifestement ça ne passe plus. Plusieurs camarades s’interrogent  « Où donc sont prises les décisions et par qui, notamment par rapport à l’entrée dans la Primaire » ? Ce n’est pas de la « fronde ». Le PCF n’est pas exempt de « fractures internes ». On peut toujours parler des autres et si nous commencions à « parler de nous ? »

 

En même temps, toutes et tous reconnaissent que notre Parti, ses adhérentes et adhérents représentent une richesse inégalée. Mais, et nous en savons quelque chose, les « richesses, c’est fait pour être « réparties ». Et bien, ce n’est pas encore tout à fait le cas et là est un de nos problèmes. Et sur cet aspect des choses, le Secrétaire National du PCF, n’est pas épargné ! Nous lui demandons de partager « nos richesses, toutes confondues, et de ne pas les trier, parce que toutes n’auraient pas la même valeur ». Les communistes veulent prendre le pouvoir dans leur Parti. Les nouveaux adhérents nous rejoignent, non pas pour conserver le Parti, mais bien pour faire avancer l’idée d’émancipation humaine.

 

Il ne l’a pas non plus été (épargné) sur la question de la « Primaire » à gauche. Est exprimée la difficulté à s’y retrouver : entre notre engagement dans la primaire (dans le schéma présenté par Pierre Laurent) et la candidature de JL Mélenchon. Comment ça peut aboutir ? On repousse encore à l’automne ! On repousse l’échéance encore et encore. Une majorité n’accepte pas cette idée de « primaire ». Le débat porte finalement sur le fond, sur le projet. Le projet pour beaucoup on l’a avec l’Humain d’abord, même si évidemment il faut le réajuster en regard du réel. Alors pour beaucoup il ne faut rien attendre du PS : on ne veut pas se retrouver après tout un long et énième processus de démocratie interne à finalement soutenir la candidature d’un candidat PS, en tirant un trait sur le Front de gauche et sur un vrai programme alternatif des forces antilibérales. La confiance n’existe pas sur la capacité d’un ou d’une candidate PS à respecter une plateforme commune.

 

La candidature de Mélenchon, oui elle agace telle qu’elle a été avancée, hors du collectif Front de gauche, et aussi par son égo, et par rapport à l’idée que nous nous faisons d’un porte-parole. Mais pour certains, il reste encore celui qui pourrait être le mieux à même de porter avec nous tous ce projet, en espérant pour la plupart qu’il revienne dans un processus collectif. On le bastonne dans les médias et les réseaux sociaux, parce qu’il penserait aussi à « juin 2017 », c'est-à-dire aux législatives, et Nous, que faisons-nous ? On n’y pense pas ? Oui les enjeux sont élevés. Oui, la question de savoir si on va encore pouvoir compter sur des parlementaires communistes et Front de gauche (Députés et Sénateurs) n’est pas simple à régler, cependant trop nombreux sont les communistes à dire « Stop, ça suffit, nos arrangements ! » On ne peut pas ne pas les écouter.

 

Il y a du dramatique dans tout cela : des mouvements de luttes, de résistance, vivent aujourd’hui. Et où est le Parti ? C’est comme si notre engagement dans cette primaire avec le PS annihilait nos luttes ! Aujourd’hui notre Parti critique Valls et Macron, ce n’est pas pour travailler avec le PS. Personne n’oublie que le PS a tiré un trait sur la remise en cause du capitalisme.

 

Par rapport au Front de Gauche, « Un bijou à poursuivre » dira un communiste. Il est nécessaire de se rappeler pourquoi on l’a lancé, notre parcours dans cette dynamique, et de nous poser la question du pourquoi on en est là. Notre Parti ne peut pas abandonner le Front de gauche sans analyser tout cela. La question est posée : pourquoi collectivement, avec toutes les stratégies de rassemblement que nous avons initiées, nous ne parvenons pas à les tenir sur la distance, alors que nous sommes à chaque fois la force la plus structurée. Apparaît toujours au final une stratégie d’évitement, comme celle que nous vivons aujourd’hui pour se libérer du Front de gauche.

 

Beaucoup lors de cette assemblée partage l’idée de poursuivre le Front de gauche.

 

Dans la rencontre, 3 camarades ont dit d’ailleurs avoir signé l’Appel : « Rallumons l’étincelle du Front de Gauche », à signer sur http://lefrontdegauche.fr

 

Cet appel interpelle toutes et tous les militantes et militantes qui ont, après de longues années de division à Gauche, trouvé les moyens « d’espérer » avec le Front de gauche. Ce qui s’est passé depuis 2012, ce qui se passe aujourd’hui, est désespérant. Mais ce n’est pas une finalité. Le PCF ne peut plus être entre les mains d’une poignée d’élus et de dirigeants. Nous avons en Vendée ce triste souvenir de la Conférence régionale du PCF qui devait prendre position pour une large liste du Front de gauche élargie aux dernières élections régionales, ce qui a été le cas malgré les manœuvres : Les 5 fédérations de la Région étaient représentées par 45 délégué-E-s. Une avait droit à 15 délégué-e-s, dont 14 étaient permanent-E-s du PCF, ou permanent-E-s près d’élus communistes dans des collectivités dirigées, à son unique main, par le Parti Socialiste ? Et alors le vote ? Un « jour viendra » où il faudra bien s’interroger. A souligner qu’en fait, la liste présentée aux Régionales était une liste avec des citoyens, le PCF, membres du Front de gauche et le MRC, sans le soutien du PG, ni d’Ensemble. Mais en voulions-nous ?

 

Arrivés à ce stade, la question du projet prend une place centrale. C’est même la question, qu’il faut se poser. Il n’y a sans doute, aucun autre parti qui dispose en France, en direct ou avec ses réseaux, d’une « capacité intellectuelle » et d’une « force militante » aussi conséquentes que la notre. Alors qu’en faisons-nous ? La critique est forte. Il y a trop de « déchets » de tout ce que les communistes font et assurent sur « le terrain ». Des communistes qui sont en « lien direct » avec la « vraie vie » et qui sont « déboussolés » par des prises de position « du haut » qui les renvoient trop souvent à des « postures électorales, électoralistes ? ».

 

Toutes ces dernières années, à commencer dans notre fédération, le PCF s’est renforcé, a accueilli des nouvelles et des nouveaux adhérents, jeunes pour la plupart. Ils ne « viennent » pas au PCF pour défendre, pour « sauver » un Parti. Ils et elles sont en recherche de sens mais aussi en recherche d’une « force ». Nous devons nous interroger sur notre capacité de répondre à toutes leurs envies. A ce sujet, beaucoup s’interroge sur la pertinence de notre mot d’ordre « Zéro chômeur ». Quelle communiste, quel communiste va-t-il se sentir capable d’expliquer un tel objectif ? Là est posée la question du rapport entre « nos experts économiques » et les « actrices et acteurs du terrain », c'est-à-dire les militantes et les militants communistes.

 

Pour les communistes, ceux d’ici et de maintenant, il y a un besoin urgent de faire tomber de nouveaux murs. A l’occasion de cette réunion, il a été dit, qu’il était bien difficile de changer le « logiciel » de militants communistes de plusieurs décennies. Ce sont eux qui l’ont dit. Quel bel aveu de franchise, mais aussi d’espoir.

Il y a actuellement 0 réactions

Vous devez vous identifier ou créer un compte pour écrire des commentaires.

 

Lire la contribution