Les congrès du PCF

Les congrès du PCF
Accueil
 

Le débat de la semaine

Le débat de la semaine

Débat n°5 : quelles pratiques militantes pour améliorer notre action ?

L'écho du débat

Les débat dans les fédérations

Les débats dans les Fédérations

Les éditos

Les éditos

Les éditos

Les éditos
 
 
 

2017 : Il y a urgence à clarifier et à être à l’initiative - Bob Injey - 06

L’échéance présidentielle  devant nous est complexe. Deux mois après le  lancement du débat sur la primaire, les uns et les autres se sont largement exprimés. A titre personnel j’ai déjà donné mon avis sur la question (1).

Depuis le débat a avancé, les initiatives se sont multipliées, il est temps de faire le point (2).  Sans volonté de vouloir tout traiter, je livre ici quelques réflexions :

-Primaire ou pas, Hollande ou pas ; il y a deux enjeux en 2017,  celui du combat contre le renoncement,  la droite et son extrême, et l’existence de forces portant l’exigence de la transformation sociale. Ces évidences étant (me semble-t-il)  partagées,  là où le débat s’aiguise (très légitimement) c’est sur le « comment fait-on ?».

-Primaire ou pas, Hollande ou pas ; il y aura un candidat « social libéral » au premier tour de l’élection présidentielle. Penser qu’il pourrait en être autrement, ou que nous pourrions les éliminer au travers d’une primaire, c’est laisser croire que ce courant idéologique pourrait laisser, au reste de la gauche, le monopole de cet espace politique. C’est une douce illusion. Une illusion d’autant plus forte que la tentation est grande de prendre nos rêves pour la réalité.  

Avant une confrontation, quelque en soit la forme (sportive, politique, militaire…) tendre à sous-estimer la force de l’adversaire est l’erreur majeure. Dans le débat sur la primaire, c’est une erreur largement partagée. Hollande, Valls, Macron et Cambadelis, c’est tout,  sauf un clan à la dérive.  Au Sénat, 30 sénateurs se démarquent sur un groupe de 109, à l’Assemblée sur un peu plus de 280 ils sont, au sens le plus large, une soixantaine. Au total 75% des parlementaires socialistes soutiennent envers et contre tout le gouvernement. Et leur problème principal ce ne sont pas les mesures prises, mais l’absence de résultats.  Concernant les secrétaires fédéraux –élus directement par les adhérents- s’il y a du mécontentement, il n’y a pas de mouvement de fronde significatif en dehors des courants traditionnels.

Alors certes, pour le raisonnement concevoir que c’est un clan c’est pratique, puisque on « peut les marginaliser » et « on ne peut que les battre », mais cela ne correspond pas à la réalité.

-Primaire ou pas, Hollande ou pas ; les « Frondeurs » resteront dans le schéma et dans le périmètre décidé par le PS. Une simple raison à cela, le devenir des frondeurs dépend des investitures PS qui seront données en décembre. Et en la matière, aucun d’entre eux –surtout en cas de déroute à la Présidentielle- ne sera en capacité de se faire réélire en étant opposé à un candidat officiel. Cette vérité s’impose aussi à quelques député-e-s EELV candidats uniques PS-EELV en 2012.

Primaire ou pas, Hollande ou pas ; il y a besoin de clarifier là où nous voulons aller et avec qui. De ce point de vue, force est de constater que notre participation au Comité de pilotage de la primaire (3)  est un problème. Les buts que recherchent les uns et les autres ne convergent pas et ne convergeront pas. Sauf à nous mentir à nous-mêmes dans quel processus commun pouvons-nous nous engager ? Sur quelle base ? Pourquoi faire ??  Les déclarations du PS ou d’un Jadot (EELV),  autour de ce comité de pilotage sèment le trouble, interrogent même des camarades sur le but recherché. Sans nous couper de celles et ceux qui aspirent à construire une véritable alternative, il est urgent d’acter que nous ne voulons pas nous faire instrumentaliser dans une bataille interne au PS et d'en tirer toutes les conséquences. Ne pas le faire pourrait, légitiment, laisser penser que nous nous engageons dans un processus de primaire avec la direction du PS. Pour ma part la chose est inconcevable et mortifère.

Primaire ou pas, Hollande ou pas ;  il faut être aussi lucide sur les difficultés du Front de gauche. Depuis 2012 le Front de gauche n’a pas su, pas pu mobiliser les déçus. C’est vrai, mais cela  dépasse la question, me semble-t-il,  du Front de gauche.

Car la chose n’est pas nouvelle. En  1988  le PS culminait à 37,53% aux législatives et nous à 11,32%. En 1993 le PS et alliés chutent à 20,13% et nous à 9,30%. Le recul du PS profite aux différentes mouvances écologistes (+10% cumulés). Certes nous concernant il y a, sans doute, l’impact des bouleversements à l’Est. Mais le constant est là, il ne suffit pas de ne pas être au gouvernement et d’être dans la rue pour engranger les déçus. Ce que nous avons un peu trop tendance à considérer rapidement comme l’échec du Front de gauche, est avant tout l’incapacité (l’impossibilité ?) de la gauche hors PS à « bénéficier » électoralement de ces situations. Constatons aussi, lors des dernières partielles que les écologistes, comme en 1993, s’en sortent bien mieux que nous. Pourquoi cette incapacité ? Nous n’avons jamais pris le temps de nous poser vraiment la question, sauf à considérer que Mélenchon clivait. Sans être faux, c’est un peu court.

Primaire ou pas, Hollande ou pas ; la réalité aujourd’hui du rapport des forces électorales, si on croise enquêtes d’opinion et élections partielles, est de l’ordre de 32- 35%  pour la gauche et 65 à 68% pour la droite et le FN.
Le cas le plus défavorable à la gauche (27,5% au premier tour)  est le cas testé par l’IFOP les 17-19 février avec que trois candidats de gauche Arthaud, Poutou et Hollande. Nous sommes très loin du total gauche de la Présidentielle de 2012 qui était de 44% au premier tour, sans parler des 51,64% du second tour.
Ce petit rappel «d’ambiance» pour ne pas perdre de vue que ce socle de 32-35% c’est celui de l’ensemble de la gauche depuis plusieurs scrutins.
Soyons lucides, à ce jour une victoire de la gauche ne correspond à aucune réalité, sauf évènements exceptionnels. Et en ce moment, malheureusement,  les évènements exceptionnels (attentats)  ont plutôt tendance à renforcer la face obscure du paysage politique.
Quand à considérer que le mouvement social va « sauver » la gauche, constatons encore  une chose.  Depuis 81, effectivement  la gauche l’a souvent emporté dans le prolongement des grandes mobilisations. Mitterrand doit une fière chandelle à Devaquet (1986). Après la claque de 1993, la gauche se redresse en deux temps, en 95 (même si elle ne l’emporte pas)  après les mobilisations contre le smic jeunes de Balladur (94)  et elle l’emporte en 97 après les grandes mobilisations de 1995. Sans parler des différentes mobilisations  sous Sarkozy.  A chaque fois il y avait une constante : avant de l’emporter dans les urnes, la gauche était unie dans la rue. Aujourd’hui ce n’est pas le cas.
Faire ce constant, ce n’est pas « lâcher le morceau », mais bien plus  partir du réel pour bien appréhender l’effort à fournir.

A partir de là comment peut-on essayer de faire et avec qui ?

-Je partage l’idée que « le périmètre des forces à rassembler, c’est toutes celles qui s’opposent à la loi El Khomri »  et « l’objectif de construire un nouveau front populaire et citoyen, un large front social et politique qui fasse converger les forces de la gauche et de l’écologie politique, les forces syndicales, le mouvement social, le monde du travail et de la création, pour ouvrir un chemin neuf pour la France, pour écarter le danger de la droite et de l’extrême droite, pour construire une nouvelle majorité »  (4). Mais cet objectif là va bien au-delà de l’échéance de 2017, cette construction, cette reconstruction de LA gauche peut prendre un temps plus long que celui de l’échéance présidentielle de 2017, n’hésitons pas non plus à la mettre en perspective….

-L’initiative de la grande consultation citoyenne est importante, pour aller à la rencontre de 500 000 personnes pour construire un mandat populaire pour 2017 et au-delà. Engager et réussir cette initiative nécessite un effort militant sans précédent. L’implication des communistes se gagnera si  nous levons tous les doutes, ambigüités sur le but que nous nous fixons.

- Consulter est indispensable, construire ensemble l’est tout autant. De ce point de vue l’idée  d’Assises de la transformation sociale et écologique proposé dans le projet de texte alternatif « L’ambition communiste, pour un front populaire et citoyen » est intéressante et peut être une des formes d’un processus qui permette une convergence.

-Convergence sur le contenu,  mais il faudra aussi aboutir à une convergence sur les candidatures (Présidentielle et législatives). De ce point de vue la démarche unilatérale de JL Mélenchon, n’aide en rien. Si une bonne couverture médiatique et un « vide » des autres candidats sur cet espace politique  permettent  à JLM de décoller dans les enquêtes d’opinion, qu’en sera-t-il dans 10 mois…. Nous avons obligation de trouver les processus et les formes  pour atterrir ensemble.

 http://robert.injey.over-blog.com/2016/02/quelle-gauche-quel-processus-pour-2017.html

Le Conseil National du 15 avril va prendre en compte ce qui a évolué depuis l'adoption de la base commune et adopter une résolution prenant en compte le débat, rendre plus claire ce qui ne l'est pas, ajuster et adapter nos propositions à ce qui a évoluer depuis.
 Y participent, outre des initiateurs des deux appels, la direction du PS, la  motion « B » du PS,  EELV, Nouvelle Donne, le Front Démocrate, l'UDE, République et Socialisme et  nous
Pierre Laurent : adresse aux communistes du 30 mars 2016.

 

Il y a actuellement 0 réactions

Vous devez vous identifier ou créer un compte pour écrire des commentaires.

 

LIre la contribution