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Débat n°5 : quelles pratiques militantes pour améliorer notre action ?

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Dépasser le quant à soi pour le faire ensemble - Jean Claude Marx - 85

Pourquoi ne pas évoquer de façon plus forte dans nos débats l’avenir du FDG, d’aucuns l’ont déjà enterré sous les cendres des résultats électoraux calamiteux de ces dernières années.

Je ne souhaite pas que soit évacuée une analyse objective des raisons de tant de réticences au sein du PCF, à faire vivre sur du long terme, une stratégie politique qui pose l’égalité de droits et de devoirs avec d’autres forces politiques, qui naturellement refusent toutes prétentions dominatrices, toutes pratiques hégémoniques et nos tentations lancinantes d’alliances avec le PS.

Que des communistes, des dirigeants à tous les niveaux du PCF, voient le salut, électoral et financier du PCF dans une alliance avec le PS, sous le prétexte de la prise en compte des particularités locales, du rôle des élus, est une réalité prégnantes dans nos débats, il nous faut en débattre.

Souvent la question de l’existence du PCF est posée, je crains, en le regrettant que nous soyons dans un mouvement où cette perspective peut être en phase de devenir une réalité. Bien sur que cela est un élément constitutif des stratégies de la droite et du PS, des puissances médiatico-économiques dans leur objectif de bipolarisation ou de tripolarisation de la vie politique en France.

Mais dans l’état où nous sommes nous ne pouvons pas éviter de poser et débattre sans détour de nos responsabilités individuelles et collectives dans les raisons qui font qu’aujourd’hui cette perspective soit aussi forte.

Il nous faudrait avec ce congrès, tenter d’échapper à une pratique trop usitée, d’évitement des questions qui dérangent, en les ensevelissant sous des arguments et développements qui nous font perdre le sens des préoccupations premières. Faudra t il encore se mettre d’accord sur ce que nous définissons comme priorités.

Je prends pour exemple le débat sur les primaires à gauche. Je pense que le débat sur la primauté du programme sur le choix de la candidature, avec l’engagement de J.L Mélenchon, qui peut bousculer sur la forme, mais qui pour moi est salutaire pour l’avenir du FDG, est aujourd’hui dépassé et hors des préoccupations d’une très grande partie des électeurs du FDG. Ce qui préoccupe et cause des crispations au sein du PCF, c’est le fait de voir s’éloigner la perspective d’une candidature communiste ou choisie par lui, en 2017, plus que la possibilité de définir une base commune politique. Cette base commune est rapidement a notre portée, dés lors que dominera de la part du PCF une réelle volonté de réaliser un large rassemblement qui soit respectueux de tous les partenaires, avec des engagements politiques précis en particulier dans la perspective des législatives 2017.

Cessons de jouer avec les mots, ne nous noyons pas dans des circonvolutions verbales stériles, le jeu des egos, les tentatives de contournement d’une réalité. Des millions de gens en 2012 ont été transportés, ont cru et croient encore dans la capacité et l’énergie du FDG, de JL Mélenchon de porter haut des valeurs communes et de provoquer une adhésion populaire et massive à d’autres choix politique que ceux que proposent la droite, l’extrême droite et le PS.

Je ne crois pas au sauveur suprême, mais dans la 5eme république ne pas prendre en compte ce qui en est le cœur, la personnalisation outrancière du président, de son élection, c’est vouloir vivre sur une autre planète. Que cela nous plaise ou pas, c’est la réalité à laquelle nous sommes confrontés, qu’il nous faut combattre, tout en acceptant ses règles sous peine d’être exclus pour longtemps du débat.

C’est pour cela que la candidature de JL Mélenchon n’est pas, pour moi, le sujet qui pourrait provoquer la fin du FDG et la rupture avec d’autres alliés potentiels. Que cela nous plaise ou pas la réalité est qu’aujourd’hui, malgré les croche-pieds, les coups tordus et procès d’intentions instruits contre JL Mélenchon, des centaines de milliers de citoyens, de militants associatifs, syndicaux se reconnaissent dans ses prises de positions, ses propositions, qui ne sont pas antinomiques avec celles de « l’Humain d’Abord » de 2012, même elles demandent des mises a jour, elles sont fidèles à la démarche originelle du FDG « rassembler », « débattre », « agir », bref dans une démarche citoyenne qu’il faut initier, construire et investir.

Le PCF en son temps n’a pas voulu impulser la création de collectifs citoyens comme une composante indépendante au sein du front de gauche. Préférant le tête à tête stérilisant entre formations politiques. Nous avions déjà connu cette position avec les collectifs anti-libéraux après le référendum de 2005. Aujourd’hui encore, c’est la même crainte de voir échapper la maîtrise d’un mouvement, d’idées, de pratiques qui bousculent une conception de faire de la politique autrement qui semble dominer à la direction du PCF.

Les douloureuses expériences de toutes les élections depuis 2012 démontrent combien l’appétence à privilégier les alliances électorales locales avec le PS, (voir les municipales), au détriment du FDG, la volonté de vouloir imposer nos points de vue, nos méthodes, sont encore pesantes. Tout comme notre intransigeance, nos refus de compromis sur des sujets certes importants, mais qui ne nous amèneraient pas à renier pas nos convictions, ont contribué à détricoter localement et nationalement les espoirs nés du FDG et de 2012. Ces attitudes ont distendu nos rapports avec nos partenaires du FDG, elles ont déstabilisé des millions d’électeurs que le FDG et encore moins le PCF n’a pas retrouvés dans les différentes élections. Elles ont permis des postures contestables de la part de certains partenaires, comme le PG et surtout elles ont aggravé l’illisibilité de nos analyses et ont troublé la perception de nos positions contre la politique gouvernementale et les abandons du PS. Cela a durement sapé les capacités du PCF et du FDG à apparaître comme recours politiques à gauche.

Devant les tergiversations et les danses du ventre dans le débat sur les primaires, « avec ou sans le PS », Je souhaite que l’on soit clair et cohérent, pas de d’alliance électorale, pas d’alignement, de reniement parce que c’est de cela qu’il s’agit, avec ceux qui individuellement ou collectivement soutiennent la politique de Hollande et du PS. Pas de compromis avec ceux qui n’entendent pas s’opposer aux politiques européennes, aux attaques contre notre souveraineté nationale et n’entendent pas remettre en cause les traités qui contraignent, imposent aux états de se plier aux exigences des puissances financières, aux règles du marché capitaliste mondial.

Alors, avec qui se rassembler ? j’entends bien cette question.

Soyons simples, et je mesure combien c’est devenu compliqué pour nous : revenons à des dimensions basiques et pas simplistes de notre engagement communiste. Tournons nous résolument et je dirai même exclusivement vers la reconquête des millions de salariés qui se sont réfugiés dans l’abstention, le vote FN, vers l’individualisme. Portons attention, ayons une véritable écoute en direction des syndicats, associations, mouvements citoyens qui agissent, mobilisent sur tout le territoire, sur des enjeux de société, comme la défense des services publics. Démontrons par des actes et attitudes concrets que nous n’entendons pas en faire des courroies de transmissions du PCF, ni du FDG. Proposons-leur de définir devant les urgences sociales, locales et nationales, des démarches nouvelles dans la construction d’un rassemblement de luttes, de résistances, de propositions ou chacun serait à égalité de droits et de devoirs.

C’est ce que nous tentons en Vendée, ce n’est pas la voie la plus facile, ni la plus rapide, nous avons à gérer des passifs, des suspicions, des antagonismes mais l’avenir ne peut pas se définir hors de cette stratégie de rassemblement large et divers.

Un de nos dirigeants historiques définissait l’union comme un combat, je crois aujourd’hui que plus qu’un combat, c’est le cœur même de ce que devrait être nos préoccupations, la construction d’un rassemblement citoyen qui se nourrit et s’enrichit de ses diversités.

A chaque congrès nous nous posons les mêmes questions sur notre capacité à être utile pour les gens qui souffrent des politiques d’austérités, d’inégalités. Aujourd’hui encore face aux mêmes constats, aux mêmes questions nous apportons souvent les mêmes propositions.

En Vendée les communistes débattent du pourquoi depuis des décennies, toutes nos stratégies mûrement analysées ne nous ont pas évité la situation actuelle, une influence électorale tombée au niveau de plusieurs décennies en arrière. Qu’est ce qui bloque ? Quels sont les freins ? Pourquoi cela ne colle pas ? Nos outils d’analyses ? Nos stratégies ? Le parti ? Comment réagissons-nous à la guerre idéologique menée aux niveaux national et mondial ? En particulier depuis la chute des pays de l’Est.

Dans notre fédération, nous essayons d’examiner sans concessions et faux fuyants nos difficultés à mobiliser la grande partie de nos adhérents, des sympathisants du FDG, des citoyens engagés avec le FDG lors des différents élections locales sur des réflexions politiques, lors d’actions ponctuelles, en périodes électorales, nous posons la question du fonctionnement démocratique, de la priorité faite aux adhérents dans nos organisations du local au national.

Il nous faut étudier de façon critique, la composition sociologique des adhérents. Est ce la quasi absence des catégories sociales les plus frappées par la crise dans nos organisations qui explique que face à des situations d’urgence, nous ayons tant de difficultés à être réactifs. Nous essayons de comprendre pourquoi, par renoncement ou par l’étiolement de nos forces militantes, nous avons souvent dans nos actions et nos analyses, une conception diluée du concept de lutte de classe.

C’est, à mon avis, de ces questions qu’il nous faut débattre à l’occasion du congrès. Loin des conciliabules fumeux et inopérants. L’urgence nous impose la définition d’une stratégie de reconquête, pour regagner la reconnaissance de notre utilité politique au quotidien dans les entreprises, les cités, parmi les catégories sociales le plus frappées, les jeunes, les chômeurs, tous les « sans » dont nous sommes si promptes à dénoncer les causes de leurs situations, mais tellement loin d’eux pour les accompagner concrètement dans leur cheminement d’émancipation de la pauvreté et de la précarité.

La revitalisation de la vie des cellules, devrait redevenir la priorité absolue dans la reconstruction du PCF de notre temps.

Nous avons souvent déserté le terrain de la vie réelle, laissant aux associations, aux collectifs citoyens l’organisation d’actions pour s’opposer aux conséquences concrètes des choix politiques nationaux. Mais leurs activités de haute utilité sociale et politique n’ouvrent pas systématiquement à la conscience et la nécessité d’agir pour des changements de politique. C’est la fonction, le rôle de notre parti, ne comptons sur personne d’autres que nous.

Travaillons sur le réel, sur les contours de ce rassemblement d’intérêts particuliers et collectifs qui sera, peut être, capable de replacer au cœur des enjeux le désir d’agir pour changer les choses et d’influer sur les schémas mortifères, de renoncements aux valeurs de solidarité, de justice, de partage.que portent la droite, le FN et le PS.

Inventer n’est pas synonyme de rejet du passé et des expériences, évoquer les souvenirs d’un autre temps sur nos pratiques et nos résultats, n’est pas désagréable, mais dans le monde d’aujourd’hui, c’est inopérant. Il s’agit et cela n’est pas simple, de définir une autre façon de faire de vivre la politique, d’initier d’autres pratiques, par exemple comment utiliser encore plus les nouveaux moyens de communications internet, les réseaux sociaux, sans exclure les personnes, les adhérents qui ne sont pas impliqués dans ces pratiques, sans abandonner les contacts directs, les échanges avec nos journaux, nos tracts, nos pétitions sur les marchés, les réunions publiques, la présence aux entreprises, dans les quartiers. Bref inventons, confrontons nous au réel.

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