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Débat n°5 : quelles pratiques militantes pour améliorer notre action ?

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Pour une démocratie contradictoire - René Chevailler - 69

Démocratie, et ses multiples facettes… Cette question reste dominante pour le XXIème siècle.

 

Comment permettre l’expression durable médiatique comme institutionnelle d’une majorité respectant les minorités ?

 

Les technologies qui permettent une large information ultrarapide, y compris une part des sondages, supposent aussi des répliques permanentes, des analyses, des points de vue rapides de la part des partis pour l’opinion publique. C’est le cas pour les journaux et chaînes télé.

 

La formulation de réponses peut-elle attendre… une consultation générale ? Dans la pratique, il faut bien compter sur la responsabilité d’une information centralisée crédible même si le concept de "centralisme démocratique" a été abandonné, à juste titre, sans pour autant être remplacé par un "spontanéisme" tous azimuts s’exprimant par la multiplication de la "petite phrase" ou l’ "invective" contraires à une réflexion donnant du sens ! Ainsi, se pose le problème du système de raisonnement crédible valable pour tous.

 

Quelqu’un a dit : « Lorsque l’on a compris la dialectique, on a tout compris ! » Certes… mais l’éducation générale ne forme pas à cet exercice qui, à travers les contradictions des réalités, doit permettre de donner un sens, une intelligence des mouvements de la société. Si la « petite phrase » percutante est accueillie plus facilement que le raisonnement enrichi de la diversité des points de vue, elle ne favorise pas une structuration idéologique et culturelle à long terme nécessaire à tout rassemblement majoritaire. Notre expression politique n’est-elle pas, parfois, considérée comme "inaudible" par manque de "voix fortes"… comme si l’originalité, l’efficacité pouvaient être le seul "coup de gueule" ?

 

La dialectique au cœur des réalités contradictoires est-elle prise en compte, par exemple, dans le domaine du rôle des élus ?

 

Élu sur un programme du Parti mais, souvent, participant à un exécutif unitaire, donc diversifié, comment, après avoir rejeté le concept de "Parti guide", prendre en compte ce qui peut-être positif chez les partenaires allant dans le bon sens commun ?

 

C’est moins évident que l’on pense dans la pratique où, souvent, la démarche de compromis positif est associée à la notion négative de compromission ! Cette dialectique mal comprise peut engendrer des attitudes dogmatiques dommageables pour l’influence et l’action de masse elle-même !

 

Sur plusieurs décennies d’expériences, ce problème a été constamment présent dans notre pratique et résolu avec des hauts et des bas. C’est donc une démarche qui reste à clarifier puisqu’à l’avenir, même avec de meilleurs résultats électoraux pour nous-mêmes, cette réalité dialectique des conditions de l’alternative participative dans une gestion commune, avec ses contradictions, s’imposera à nous au XXIème siècle.

 

À ce propos, pour essayer d’aller au fond des choses, l’historien ou l’historienne pourrait, à juste raison, rappeler que l’idéal communiste s’inscrit dans le temps long. On ne peut "faire l’autruche" sur ce que fut la tragédie de l’implosion de l’URSS, et ses conséquences pour le mouvement communiste international ! Les pratiques… qui oscillaient entre un "socialisme sans rivage", comme une "vis sans fin"… et un socialisme "fixiste", négligeant les réalités contradictoires… ont donné vie au mythe de Sisyphe… retour en arrière et mise en cause de notre propre existence idéologique…

 

Dans cette démarche d’ensemble, peut-on ignorer qu’un « communisme à visage humain », contrairement à la caricature d’un "communisme du goulag" développée sur toute la planète, ne pourra être adopté électoralement qu’en dépassant les mécanismes mentaux, et leurs expressions médiatiques, concernant les confrontations de la lutte des classes dans la vie politique et sociale dont la violence est attribuée à la seule responsabilité des mouvements révolutionnaires ?

 

Or, quelle tâche énorme de faire partager au grand public que l’ "ADN révolutionnaire" ne peut être que : « Tout ce qui est humain est nôtre ! » ! Cela ne veut pas dire ignorer la lutte des classes mais renforcer, élargir la base humaine… qui permet de dominer cette lutte dialectique contradictoire par des mécanismes majoritaires de rassemblements humanitaires, contraires aux privilèges, sur la base de la mise en commun des biens et besoins humains !

 

Oui ! … L’Humain d’abord ! … Ce qui signifie que la qualité d’un collectif s’évalue non pas contre l’individu mais, au contraire, par sa préoccupation permettant l’épanouissement de chacun grâce à la solidarité de tous ! Or, les fausses interprétations concernant la priorité des intérêts de la masse vis-à-vis de l’individu ne peuvent être productives pour une démocratie de qualité prenant en compte la réalité des diversités humaines ! Cette contradiction ne doit-elle pas aussi être surmontée pour ne pas aboutir aux mises en cause des libertés individuelles, y compris dans un système dit « du socialisme » ?

 

Comment le philosophe peut convaincre de la dialectique articulant liberté individuelle et décision collective majoritaire ? … Ce qui, dans une pratique publique, n’est pas évident !

 

Redorer notre blason par un effort de nos propres mécanismes mentaux sur le long temps, sans doute… comme le dit « L’Internationale » : « Nous ne sommes rien, soyons tout ! »

 

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