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Débat n°5 : quelles pratiques militantes pour améliorer notre action ?

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Faire vivre nos parti-pris écologiques - Hervé Bramy - 93

Qui peut nier que de longue date les communistes ont intégré  dans leur vision du développement, l'écologie ? De congrès en congrès, comme dans « La France en commun » nous réaffirmons ce choix en l'enrichissant. Faire vivre dans la société nos parti-pris écologistes c'est donner à découvrir une vision contemporaine de notre projet politique pour la France, l'Europe et le monde.

De façon singulière, nous revendiquons d'appartenir,  à la conscience citoyenne mondiale qui lutte pour assurer un destin de progrès social à  la civilisation humaine tout en garantissant à la planète sa survie. L'avenir de l'un et de l'autre sont pour nous irrémédiablement liés. Mais nous sommes engagés dans une course de vitesse au sein de laquelle, pour l'instant, le camp des progressistes est, en apparence, distancé. Le combat de la modernité est rude face aux tenants du système capitaliste et de tous ceux qui au pouvoir – y compris en France-  les accompagnent. C'est un des enseignements que nous pouvons tirer de la COP21. Comment l'inconcevable, c'est à dire la concentration d'immenses fortunes entre quelques mains - soixante-deux familles précisément - parvient-il encore à se frayer un chemin privant plus de la moitié de l'humanité des atouts de notre époque et la confrontant au sous-développement ? Pourtant des millions de personnes sur la planète ont conscience qu'il n'y a pas de futur assurant la prospérité de toutes et tous tant que nous ne parviendront pas à nous émanciper du dogme libéral aujourd'hui dominant. C'est cette voie que nous voulons offrir à la modernité.

Le système capitaliste s'oppose au bien commun.

C'est bien ce système qui conduit à la sur-accumulation du capital, produit des dégâts humains révoltants, épuise les ressources naturelles. Pour assurer la poursuite de leur domination les tenants du libéralisme rivalisent d'ingéniosités en usant, jusqu'à la corde, de stratégies de séduction consuméristes qui flattent nos désirs les plus basiques. Finalement cette approche essentiellement consumériste condamne définitivement le productivisme et, l'une de ses tares, l'obsolescence programmée. Certes, ils savent parfaitement qu'ils ne peuvent évacuer, séance tenante, la profonde aspiration des peuples au bien vivre. C'est à dire à vivre dignement en s'épanouissant et en assurant un avenir aux futures générations. C'est pour cela qu'ils teintent de vert  leurs productions afin de masquer en réalité la crise du système qu'ils produisent et à laquelle ils sont, eux même, confrontés. Leur action exclusivement guidée par l'appât du gain s'oppose au bien commun pour lequel nous militons.

Sans industrie il n'y a pas d'avenir social, économique et pour une part écologique. Affirmer cela apparaît souvent péremptoire dans le débat public. Toutefois nous percevons bien les dégâts humains et sociaux de la casse industrielle en France. Un autre mode de production et de consommation est envisageable avec une industrie respectueuse des droits des salariés, des consommateurs et de l'environnement. Tout est affaire de droits nouveaux pour les travailleurs, de politique fiscale et de crédit afin d'orienter les choix stratégiques de l'entreprise vers des productions  avantageusement durable pour l'économie et la nature.

Est-il possible faire autrement ?

Il est donc grand temps d'amplifier les mobilisations et les rassemblements afin de contribuer à créer à un autre rapport de force en faisant vivre nos parti-pris écologistes. De nombreuses forces associatives, syndicalistes, politiques et citoyennes dressent un même constat. Le système capitaliste est incapable de résoudre la crise globale qui provoque tant de dégradations voire de dévastations sur le dos des peuples. Nous partageons le même diagnostic. Si nous ne les stoppons pas ils risquent de nous conduire au chaos. Toutefois l'élargissement de la mobilisation pour parvenir à l'émergence de mouvements d'idées majoritaires dans la société butte sur un enjeu essentiel : est-il vraiment possible de faire autrement et autre chose ?

C'est par le débat et la confrontation d'idées, par la création d'espaces d'échanges et de construction  que nous pouvons avancer.

Il nous est naturel de dénoncer avec la même force de conviction toute atteinte à la dignité humaine et à la prédation exacerbée de la nature. Toutefois cela ne suffit pas. Nous devons travailler  à formuler des propositions alternatives au système actuel.

Bien vivre et bien commun.

En tout premier lieu, un autre partage des richesses à l'échelle du monde s'impose afin de permettre l'accès aux droits les plus essentiels à la vie. Droit à l'accès à l'eau, à la terre, à l'énergie, à la santé, à l'éducation, à la biodiversité, à une saine alimentation… à des tarifs accessibles pour toutes et tous. Il s'agit pour cela également de permettre le droit à une formation et à un travail épanouissant,  rémunéré décemment,  tout au long de la vie.

Nous devons convenir que le marché qui accapare tous les champs de la vie, pour le profit de quelques uns,  n'est pas apte à satisfaire ces besoins utiles dans de bonnes conditions. D'autres formes de gestion (régie ou entreprise publique, ou bien dans le secteur de l'économie sociale et solidaire, coopératives, associations ) sont possibles. Structures au sein desquelles salariés, élus, citoyens et consommateurs disposeront de nouveaux droits de regards et d'intervention pour peser sur les stratégies de production. Par ailleurs, celles-ci doivent être accompagnées de la nécessaire création de grands services publics nationaux, voire européens, dont nous avons définis les missions. L'enjeu est de favoriser la réappropriation de ces communs par le plus grand nombre.

Convenons également que nous avons la planète en partage avec tous les peuples du monde. L'interdépendance des phénomènes que nous constatons par exemple, mais pas  seulement, avec le climat, est une réalité planétaire. Nous devrions développer des luttes afin de contraindre les pays riches et industrialisés à partager leurs connaissances, leurs technologies, leur savoir-faire afin de permettre aux pays en développement de bâtir leurs projets sans renouveler les erreurs des pays riches. Cela suppose le transfert de technologies qui ont fait leur preuve et qu'il est possible d'adapter aux spécificités et pratiques usuelles des territoires comme d'exiger la levée les droits à la propriété des brevets associés.

Nous avons la conviction qu’aujourd’hui, de meilleures situations de vie sont possibles pour l’ensemble des habitants de la planète tout en étant durablement économes des ressources naturelles. Dès lors,  le monde doit penser sur d'autres bases son développement. Le calcul de la richesse de notre civilisation ne peut continuer de s'évaluer dans les grandes places boursières du monde. Nous devrions privilégier de nouveaux critères comme les Indices de Développement Humain élaborés dans les instances de l'ONU. Il s'agit de prendre en compte d'autres enjeux que la seule richesse matérielle et financière, comme par exemple, le niveau d'éducation, la durée de vie en bonne santé, un niveau de vie décent ou encore la mesure des inégalités de genre et de pauvreté multidimensionnelle.

Confirmer ces parti-pris écologistes au sein de notre projet et dans la vie est une question de grande importance politique. Il sont porteurs de choix de civilisation et de société structurant une ambition réelle de transformation où le progrès tient, encore et toujours, sa place.  Nous devons rester attentifs à l'ensemble du  mouvement des idées pour lequel les sciences et la recherche, fondamentale comme appliquée, jouent un rôle indispensable. Multiplier les rencontres avec le monde des sciences et des techniques, avec ses salariés permet de nous ouvrir à de nouveaux champs de conquêtes sociales et écologiques. Nous devons surmonter les peurs qui prennent naissance dans l'obscurantisme irrationnel. En effet, ce ne sont pas les inventions en soi qui portent le « malheur » mais l'utilisation qui en faite par le système. Sans oublier surtout l'absence de débats démocratiques quant à leur véritable utilité pour le bien commun. En ce sens, diffuser plus largement la revue Progressistes dans nos réseaux et nos organisations est un acte militant essentiel.

Une vision solidaire du développement humain durable.

Face au système capitaliste mondialisé et financiarisé nous opposons une vision solidaire du développement humain durable basé sur des principes de justice et d'équité. Nous voulons réduire, dans un même mouvement, les inégalités sociales et écologiques. C'est vrai pour l'inégalité du prix de l'eau par exemple qui atteint des écarts de 1 à 3 dans la seule Île de France. L'eau potable et l'assainissement dont sont privés encore aujourd'hui dans le monde des milliards de personnes. Service public et multinationales de l'eau sont décidément inconciliables. C'est tout aussi vrai pour les déchets dont le prix de l'enlèvement ne cesse d'augmenter au travers des taxes. Cependant  ils  sont devenus, au fil du temps, une nouvelle matière première vecteur d'énormes profits y compris en les exportant dans des pays tiers pour leur traitement.

Nous n'avons pas à restreindre nos prétentions dans ces domaines et ce d'autant moins au moment où EELV vit une profonde crise  politique avec l'entrée de leur ex-première responsable au sein du gouvernement Hollande-Valls. Ce volte-face contribue à approfondir la crise de la politique. Pour autant de très nombreux  militants chez les Verts et ailleurs n'ont pas perdu l'objectif d'inscrire leur action dans un processus de transformation de la société vraiment de gauche. Tout comme nous ils s'opposent aux reniements et aux renoncements, aux politiques d'austérité comme à la casse des acquis sociaux. Travaillons à élargir toutes les convergences possibles.

Avec de très nombreux secteurs du Conseil national lors de notre campagne sur le climat nous avons avancé d'un même pas pour donner de la force à notre ambition commune. C'est sur cette base aussi que nous pouvons déployer nos interventions. Je suis persuadé que nous pouvons œuvrer plus fortement, dans le débat d'idées et dans l'action, à faire grandir le principe d'un développement responsable qui préserve les ressources naturelles par une croissance maîtrisée dans son contenu au service du bien vivre et du bien commun.

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