Les congrès du PCF

Les congrès du PCF
Accueil
 

36e congrès - Le texte - Il est grand temps de rallumer les étoiles

Les statuts du PCF adoptés au 36e congrès

Discours de clôture par Pierre Laurent

Journal CommunisteS n°507 - Spécial 36e congrès - 13 février 2013

Restez informé-e

Chaque semaine, un point sur les initiatives et les débats en lien avec le congrès.

Recevoir la lettre du 36e Congrès

 
 
 

La souveraineté de l’adhérent par Aline Béziat

Soit l’adhérent a le pouvoir de désigner son candidat quelle que soit l’élection, soit il choisit une personnalité qui se présente à lui, ou qui est présentée par d’autres et qui cherchent à imposer leurs choix partisans. Avoir le pouvoir de désignation est un acte souverain, mais il ne peut y avoir de véritable souveraineté sans transparence politique. C’est elle qui assoie la confiance, elle permet de s’impliquer, de décider, d’agir et de déléguer en toute sérénité. C’est par la remontée des idées du bas vers le haut, et par la reconnaissance de son action, qui permettra à l’adhérent de se sentir pleinement souverain dans son travail politique. C’est dans une Commission de Cohérence Démocratique que les innovations peuvent être captées pour construire du communisme et du socialisme partout où c’est possible. Ainsi un congrès pourra en préparer un autre.

Les communistes ne se présentent pas, ils veulent pouvoir agir et se ressourcer politiquement, dans une organisation communiste qui elle-même se démocratise et donc y produit de plus en plus et de mieux en mieux du communisme. Si beaucoup de communistes ont déserté le Parti et si le potentiel de l’activité politique a diminué, c’est que le communisme en son sein, au lieu d’évoluer a régressé. Ne se sentant plus utiles politiquement dans ce Parti, ils s’en sont désolidarisés, ils exercent leur communisme au quotidien, là, où ils se sentent utiles. Ils veulent faire de la politique, pas de l’électoralisme.

Depuis la conception de l’Union de la gauche nous avons délaissé, la classe ouvrière, la priorité était à l’électoralisme. Du coup par manque de recherche sur l’évolution du communisme, le Parti s’est lentement et considérablement affaibli. Nous n’avons pas su créer ce lien entre le mouvement social et la politique communiste. Nous avions conscience qu’il manquait, mais nous ne savions pas comment faire pour que ces deux pôles s’agrègent et construise le rassemblement. Nous ne parlions même plus de communisme. Nous en sommes restés au soutien des salariés et au constat des choses, sans avoir l’idée de tout révolutionner. Or la Démocratie Libérale a deux piliers la démocratie citoyenne et la démocratie associative, mais si on osait mettre la Démocratie Communiste en pleine lumière ce serait la mise en lumière de la démocratie dans le monde du travail et dans celui de la finance qui ferait révolution et qui apparaîtrait aux yeux de tous comme étant absolument nécessaire à conquérir pour le changement de la société. Capter le capitalisme, pour le transformer en épargne pour le mettre au service du producteur de richesse, au service du prolétaire cela passe par la démocratie mais la Démocratie Communiste. Nous devons démocratiser au sens de populariser ce que nous a enseigné Marx, mais nous devons aussi faire évoluer la Démocratie pour la mener jusqu’au bout comme il le dit, mais qu’il n’a pas développé. Nous devons donc changer notre langage, nos comportements, faire avec les gens à partir de ce qu’ils comprennent de la société. C’est donc le renforcement de ceux qui sont au plus près du peuple et donc l’adhérent et la cellule qui sont à mettre en avant.

Pour se faire la souveraineté de l’adhérent, du communiste, du prolétaire est à mettre sur les rails. La désignation par reconnaissance, les commissions de transparence, et la conception de la Cohérence démocratique brassant les idées, venant du bas et réexaminer par les instances dirigeantes nous renverraient de l’innovation politique utile à chaque communiste. Il en serait fier, puisque son travail politique serait enfin reconnu comme potentiel au changement de société. Un communiste est libre, on ne lui impose rien, il fait en fonction de ce qu’il comprend, comme tout prolétaire d’ailleurs, qui a conscience de l’être. Si le communiste a déserté le Parti, c’est qu’il n’était pas pleinement souverain dans son Parti.

La régression d’une véritable politique communiste, la lente désagrégation des structures politiques et la quasi disparition des cellules d’entreprises est un fait. La priorité à l’électoralisme au détriment d’un travail politique de fond, au cœur de l’exploitation et de la création des richesses, cette politique le Parti en paye le prix fort. Pire l’abandon de la classe ouvrière et du prolétariat, a facilité la désindustrialisation du Pays. Le dirigisme électoraliste, le Centralisme Démocratique et aujourd’hui son reliquat, conjugué avec l’échec du "communisme" à l’Est, plus l’accumulation, la concentration des capitaux leur mondialisation et la spéculation, ont fait qu’aujourd’hui le Parti est au taquet. Mais la suprématie des forces politique au profit du capitalisme n’est pas inéluctable. Les forces communistes existent mais elles sont complètement déstructurées, désorganisées. Ce ne sont pas les 65000 adhérents, cotisants restants qui sont porteur du communisme en France, c’est vraiment la force communiste éclatée, éparpillée, dans tout le pays. Si cette dernière était prise en considération et pouvait s’appuyer sur une organisation communiste qui lui renvoie une politique réellement communiste, c’est par elle que se ferait la révolution. Encore faut-il que cette organisation existe.

Plus l’adhérent gagnera en souveraineté, plus le Parti se renforcera. La cellule est le premier des conseils de base qui délibère de la politique communiste à conduire dans son espace géographique. Elle désigne ceux qui font le lien avec les différentes instances dirigeantes supérieures. C’est l’adhérent et son conseil de cellule qui sont les plus proches du peuple et c’est par là, que peut se construire ce lien qui nous fait défaut. Ce lien avec le mouvement social, avec le prolétariat est à construire en bas et non pas en l’imposant par une hypothétique prise du pouvoir par le haut. La crédibilité du Parti communiste, ainsi se réactivera et impulsera alors toute la puissance de sa force politique. C’est la force communiste dispersée en France qui doit retrouver une organisation politique, qui l’a prend réellement en considération, pour qu’elle puisse agir, avec le plus d’efficacité possible.

Nous n’avons pas à supprimer les cellules, au prétexte qu’il y a moins d’adhérents et moins de rentrée financière. Cette solution de facilité est le manque évident de non recherches des causes profondes de la régression du Parti. Partir du prolétaire, de l’adhérent, de la cellule, pour construire du communisme, du socialisme partout où c’est possible, demande une conceptualisation de la captation des idées novatrices venant du bas pour que les instances dirigeantes une fois retravaillées nous renvoient un communisme hautement démocratisé. Les dirigeants ne sont pas des exécutants, leurs missions, c’est d’être à l’écoute, d’analyser et de mettre en cohérence les réalités de la société avec les idées communistes qui se font jour. Avec l’abandon du Centralisme Démocratique tout cela est sur les rails, mais il manque la Cohérence Démocratique pour rendre l’adhérent, le communiste souverain en tout.

Les stratégies électoralistes alimentent la crise de défiance qui existe à l’égard du Parti. Cela démontre qu’il veut prendre le pouvoir oubliant le peuple. C’est une de nos contradictions qu’il nous faut surmonter. Nous ne voulons pas prendre le pouvoir, nous voulons pouvoir faire. C’est le peuple qui doit nous reconnaître dans ce que nous faisons, pour oser nous porter aux commandes des institutions politiques. C’est la priorité au prolétariat et non aux élections qui est ici visée. Notre radicalité électoraliste peut nous conduire à une révolution violente et ça le peuple n’en veut pas. La construction de la socialisation de la société n’est possible quand partant du bas, par l’innovation des idées communistes, là où se transforme la société, dans la production marchande et dans la production sociale. Ainsi la citoyenneté prendra une assise conséquente et c’est la mise en avant de la Démocratie Communiste qui fera révolution. Ainsi c’est par cette démocratie que la constitution d’une VI République une et indivisible, enfin au service d’un peuple, parce que réellement souverain, qui pourra enfin voir le jour.

Passer d’une politique de constats et de protestations, à une politique de construction du communisme et du socialisme ne peut se faire qu’avec un prolétariat politisé. Encore faut-il qu’il en ait la possibilité, qu’il soit reconnu en temps que tel dans ce qu’il fait et qu’il ait une organisation politique qui lui permet de s’approprier de la connaissance politique. Cela oblige une organisation communiste d’une toute autre nature. Je dis volontairement organisation des communistes et non pas Parti. Le mot Parti renvoie au mot Partisan et donc à l’électoralisme partisan dans cette démocratie libérale dans laquelle nous vivons et qui nous anesthésie. Je suggère d’appeler cette nouvelle organisation politique des communistes : Démocratie Communiste.

Pour en savoir plus, pour comprendre comment tout cela peut s’actionner, je vous renvoie aux textes parus sur le site du Congrès : Communisme et Démocratie, Manifeste pour une Démocratie Communiste essai, Je vote blanc et ici en PJ le document de la base commune avec les commentaires et les propositions, et son résumé.

Désolée pour cet overdose de texte, mais la révolution dans le Parti est nécessaire pour la mener dans le Pays.

Il y a actuellement 0 réactions

Vous devez vous identifier ou créer un compte pour écrire des commentaires.

 

le 18 janvier 2013

    A voir aussi