Les congrès du PCF

J'ai du mal à comprendre : par la bouche de notre secrétaire général, Pierre Laurent, dans nos médias, dans nos écrits, nous critiquons à juste titre les méthodes et les actions du gouvernement actuel, qui ne le cèdent en rien à celles mises en oeuvre par le gouvernement précédent, mais nous terminons notre discours en disant qu'il faut aider "la gauche" à réussir.

Mais de quelle gauche parlons-nous ? Il semble bien que nos dirigeants raisonnent encore à l'aide d'hypothèses obsolètes, en confondant, dans une même "auberge espagnole", tous les partis situés géographiquement dans l'hémicycle à gauche de l' UMP, du FN, du MODEM, sous la même appellation de "la Gauche". Et on nous répète à l'envi, depuis des années, que la gauche c'est mieux que la droite.

En réalité, la ligne de clivage passe entre la gauche néolibérale actuellement au pouvoir, qui se base sur le même credo libéral que celui du sarkozisme, et la gauche anticapitaliste avec toutes ses variantes.

Comment peut-on combattre et soutenir en même temps ? La critique est constructive quand il s'agit d'améliorer, elle ne sert à rien si les options fondamentales sont différentes. C'est une démarche intenable que ce grand écart permanent, qui ne se justifie que par une visée électorale évidente.

C'est une vision à court terme; sauver des postes d'élus, même si c'est très important, ne compensera jamais une autonomie forte, basée sur les principes fermes de la lutte des classes (que madame Fleur Pellerin ignore, semble-t-il…) avec en ligne de mire le changement du système économique actuel, ce qu'on appelait naguère "Révolution".

Nous avons un peu trop édulcoré notre discours, et beaucoup de nos électeurs, déçus ne notre attitude, nous ont quittés, soit pour se réfugier dans l'abstention, soit pour un vote de désespérance vers la droite brune démagogique, qui a su les leurrer, et leur faire prendre les vessies du nationalisme raciste pour les lanternes du changement.

À mots couverts, nos élus nous incitent à rester scotchés aux socialistes (pas de grenade dégoupillée, la position du tireur couché, ne pas attendre l'échec, etc.) mais hélas ! Cet échec est patent, il est en train de s'accomplir sous nos yeux ! Ne le voyez-vous donc pas ?

Ce que vous appelez "la gauche" est en train de s'écrouler, et bientôt ce sera le retour hideux de la droite de plus en plus décomplexée et de son alliée extrême et nauséabonde. Et les socialistes, caméléons de la politique, s'en sortiront encore, retournant une fois de plus leur veste.

C'est cela que nous voulons ? Si c'est non, alors il est grand temps de se désolidariser de tous ceux qui défendent les Marchés et la finance au détriment de l'humain, avant de couler définitivement avec eux.

Ce terme ambigu de "gauche", qui revient très souvent, demande à être clarifié de toute urgence, il faut séparer le bon grain de l'ivraie, appeler gauche ce qui est anticapitaliste et socialiste ce qui est néolibéral.

Par contre, il faut accélérer le renforcement du Front de Gauche avec toutes ses composantes, l'élargir le plus possible.

Il faut recréer une dynamique comme celle qui nous a motivés lors de l'élection présidentielle. Ce Front de gauche n'est pas fusionnel, chaque composante a son programme et son identité, mais toutes vont dans le même sens pour chasser les marchands du temple, ce qui nous unit est plus fort que nos différences et nous grandit encore.

Soyons forts, soyons le recours qu'attendent les gens, soyons optimistes et recréons l'espoir. L'humain d'abord, ça veut bien dire quelque chose, non ?