Les congrès du PCF

Première observation. Elle est terre à terre : une organisation, un fait n'existent aujourd'hui dans la perception de masse qu'à partir du moment où les médias, en particulier la télévision, en parle. C'est bien dommage mais c'est comme ça. De notre côté nous persistons à sous-estimer cette importance en pensant que nos adhérents, nos militants, par leurs actions sont en capacité de tracer un chemin dans la conscience et dans les comportements pour transformer la société. Il me semble que cette idée est juste mais cela irait bien mieux si nous avions une véritable stratégie de propositions et de lutte pour nous opposer à ce qui est aujourd'hui une propagande à la fois de termes d'information mais aussi au niveau culturel.. Avec ce qui se passe et s'auto reproduit dans les médias et particulièrement à la télévision, nous sommes confrontés à la dérive de la dictature des marchés financiers, de l'idéologie capitaliste, qui entendent modeler le monde pour conserver les dominations des puissants « à tout prix ». À mon sens, cette bataille fait partie du combat révolutionnaire. Loin de moi l'idée que de faire parler de nous à la télé avancera la date du « grand soir »… Non pas. Mais cela handicapera la fonction incapacitante de la propagande capitaliste libérale ou social-libérale. Car son rôle est plutôt de brouiller les pistes pour qu'on n'en comprenne plus rien, il est plutôt d'aliéner des pensées autonomes de raisonnement et d'action. Nous n'en sommes pas encore tout à fait à l'injonction autoritaire des dictatures mais nous avons approchons…

2e observation. Nous voulons un parti tourné vers l'avenir, qui anticipe, qui fixe un horizon, des chemins ambitieux et donc crédibles, qui fasse prendre conscience que le nécessaire doit devenir possible. Alors de grâce : ne rédigeons pas un document du congrès qui démarre bille en tête, comme d'habitude, par les sempiternelles lamentations sur les misères que le capitalisme fait subir à l'humanité, à nos populations. Il nous faut d'emblée poser les objectifs, les ambitions, les valeurs, les droits effectifs dont les êtres humains doivent disposer pour qu'ils puissent s'épanouir dans des sociétés de solidarité. Et si nous le pouvons, n'hésitons pas à un peu de lyrisme ou de poésie ! Ceci n’empêche nullement d’analyser la crise, de produire des propositions articulant projet communiste (pour lequel beaucoup reste à faire…) avec stratégie du Front de Gauche. Au passage rien n’interdit d’inventer et de travailler quelques concepts nouveaux car ce n’est pas avec ceux d’hier que l’on décrit l’avenir. Surtout lorsqu’il faut engager un bond de civilisation.

Eguilles le 10 octobre 2012.

Pierre Bachman section d'Aix-en-Provence.