L'adversaire c'est le capitalisme qui aliène l'être humain par l'exploitation exponentielle de son travail. « L'entre 2 yeux » du capitalisme c'est la finance et son pouvoir, la rente et leurs marchés financiers qui ont acquis le statut de personnes, puisqu'il faudrait les rassurer alors que les personnes sont devenues des choses au service de cette nouvelle donne.
Il nous faut donc, je pense, mener une très grande campagne sur la spoliation opérée par ces marchés, par les privilégiés de la rente, sur la création de la richesse produite par les travailleurs. Il nous faut décortiquer ce phénomène et en montrer l'ampleur.
Pour fixer un peu les idées à ce stade du débat : les dividendes versés à leurs actionnaires par les sociétés non financières s'élevaient en 1982 à 3,5 % du PIB. En 2007 ils s'élevaient à 8,5 % du PIB. En 2010 à 11 % pour un montant total de 218 milliards d'Euros alors que les investissements de ces mêmes sociétés ne s'élevaient qu'à 180 milliards ! Les dividendes versés aux actionnaires sont plus importants que les investissements de leurs sociétés. Si l'on ajoute à cela les dividendes versés par les sociétés financières à leurs actionnaires (banques compagnies d'assurances fonds de pensions et spéculatifs) on atteint au total 300 milliards d'Euros ! Soit 15 % du PIB national. Voilà le cancer financier. Il est tellement gros qu'il peut paraître pour beaucoup de gens comme incroyable, surtout si l'on persiste à penser que la misère et les inégalités sont des fatalités. Évidemment on objectera que sur ces sommes il y a une fiscalité et qu'il faut distinguer les dividendes nets des dividendes bruts. Qu'à cela ne tienne : au pire cette fiscalité prélève 1/3 des dividendes versés. Nous sommes toujours à des années-lumière de la justice fiscale, de la justice sociale et de l'efficacité économique !
En contrepoint il faut citer quelques autres données : budget de l'État ; moins de 300 milliards auxquels il faut ajouter 50 milliards de « service de la dette » et 50 milliards pour les pensions des fonctionnaires en retraite. Dépense totale des services publics des collectivités territoriales en 2011: 222 milliards d'Euros, soit moins que les dividendes.
Comme on le disait à une époque : « de l'argent il y en a : il faut le prendre là où il est ».
Le courage politique de la gauche doit se situer là. Il faut rendre à la nation et à son peuple cette richesse qui lui revient et qui lui est volée. Alors, la dette, l'équilibre budgétaire deviendront de petites plaisanteries faciles à régler à très court terme et « l'humain d'abord » pourra prendre toute sa place. Mais le plus difficile est d'en être persuadé, de le vouloir et de le faire.
Eguilles le 7 octobre 2012.
Pierre Bachman, section d'Aix-en-Provence.
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