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36e congrès - Le texte - Il est grand temps de rallumer les étoiles

Les statuts du PCF adoptés au 36e congrès

Discours de clôture par Pierre Laurent

Journal CommunisteS n°507 - Spécial 36e congrès - 13 février 2013

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Inscrivons au cœur de notre stratégie de la transformation sociale, l’éducation, la pratique et la création artistiques par Daniel FORGET

Pouvons-nous imaginer la transformation sociale et politique dans un esprit soumis ?
L’analyse et l’explication d’une situation sociologique, politique, ou économique ne peut être assimilée et utilisée par un citoyen comme outil pour transformer l’existant que si le citoyen dans son être et son esprit, ait intégré le fait que la situation présente n’est pas inéluctable, peut être transformée et remplacée par une autre conception de la société. L’esprit critique est le stimulateur de toute transformation sociale et politique.
Cette possibilité de concevoir un autre monde est très peu partagée par les citoyens. Aussi, la transformation de l’existant ne peut se limiter au changement familial ou biologique,  par l’arrivée d’un être humain dans une autre famille ou la naissance d’un enfant.

L’esprit de chaque citoyen doit être stimulé pour lui permettre d’avoir conscience de ses capacités personnelles et collectives pour engager des transformations sociales, économiques et politiques sur le territoire où il est présent.

Quels rôles l’éducation et la pratique artistiques peuvent avoir dans cette ouverture d’esprit ?

L’éducation artistique montrant le rôle de l’art dans la transformation sociale et la critique de l’existant  peut permettre aux personnes de découvrir leurs possibilités d’action que contient tout être humain dans son histoire et sur chaque territoire.
Développer le possible chez chaque citoyen permet d’acquérir de la confiance en soi-même et dans les autres. Ainsi la pratique artistique oblige le citoyen à confronter ses réalisations avec celles des autres situées dans l’histoire ou sur d’autres lieux et enfin prendre conscience de ses capacités à, construire et montrer aux publics, et  échanger les différentes expériences.
Par ailleurs, le monde de l’art et de la culture ne se limite pas aux personnes qui habituellement, sont désignés comme les créateurs, les responsables de structures culturelles, et les publics réguliers de ces acteurs.
Nous devons concevoir le monde de l’art et de la culture et s’y adresser, comme la population dans son ensemble apriori et combattre l’entre soi.
 Cela donne une citoyenneté globale et  non tronquée des valeurs intrinsèques de chaque personne confrontée à l’autre.
Ce n’est pas par prétention démagogique que nous devons attribuer à chaque personne son capital  et ses capacités de création artistique  et culturelle mais plutôt en partant du rôle déterminant des êtres humains dans la société et de développer pour chacun ses capacités conscientes  d’inventer et d’intervenir dans la transformation de la société présente.

Une expérience personnelle, pouvons-nous la penser en dehors de l’Autre?

Combien de fois nous constatons qu’un groupe de salariés travaillant dans une entreprise ne réalise qu’il est en danger de licenciements et de fermeture de l’établissement, qu’au moment où les courriers arrivent à domicile ?
L’anticipation de l’évènement est rarement envisagée et partagée, la construction d’une stratégie alternative n’est même pas imaginable.
Alors que d’autres en amont subissent des difficultés sociales identiques, l’autre groupe  renouvelle et subit la même expérience que leurs semblables mais dans une période ultérieure en la vivant concrètement.

Cet exemple peut se produire dans le vote d’une élection municipale et ensuite les habitants subissent l’expulsion des couches populaires de la ville.
Est-ce le discours : « l’expérience de l’autre ne sert à rien » qui prime dans cette réaction face à la mise en difficulté de l’autre ?
Est-ce un manque d’explications économiques,   une difficulté de comprendre une discipline qui est ardue pour une population qui n’a pas eu cet enseignement dans leur cursus scolaire ?

Comment pouvons-nous modifier notre décision par peur ?

Pour prendre un acte politique récent : le premier tour de l’élection présidentielle, comment se fait-il qu’un nombre important d’électeurs aujourd’hui déclarent regretter, ne pas avoir voté pour leurs idées et leur candidat, de peur de faire passer le candidat qu’ils ne souhaitaient surtout pas avoir au second tour.  
Est-ce un manque de détermination dans leurs idées ?
Est-ce une peur incontrôlée qui ne fait pas appel à la raison ?
Nous voyons que l’explication rationnelle qui donnait plus de poids au candidat pour appliquer son programme ou influer plus fortement le candidat élu n’a pas réussi à contrebalancer les peurs construites par les sondages et les interventions médiatiques dominant les esprits.
L’immédiateté de la peur ou d’une émotion supplante l’analyse objective, et la décision de la personne, ensuite va à l’encontre de son intérêt.
Que ce soit dans n’importe quel cas, l’analyse rationnelle nécessaire à la compréhension de la situation n’est pas suffisante si l’esprit du citoyen est imperméable à la possibilité de changer le système, de désobéir, de dire non de manière forte, d’avoir conscience que sa personne peut changer l’ordre des choses.
La pratique artistique permet à l’auteur d’analyser la situation de manière distanciée sans forcément s’y impliquer corporellement et l’éducation artistique de contextualiser tout évènement.
Cela donne des outils à l’esprit du citoyen pour lui permettre de refuser une situation imposée, justifiée et argumentée et se mettre en situation pour imaginer, inventer, concevoir une proposition alternative.

La conscience du citoyen, de l’élu et du militant : une cible !

« L’art, en ouvrant l’imaginaire, permet de comprendre et changer la vie. » exprime le programme du Front de Gauche : Quelle humanité voulons-nous être ? L’art est pris dans sa globalité : pratique, éducation et création.
Ce doit être le cœur de notre stratégie de transformation sociale.
Le Parti Communiste Français, dans son organisation doit accueillir dans ses effectifs un grand nombre de pratiquants artistiques (artistes, directions d’équipements, éducation populaire, techniciens…) et élargir le monde de l’art, auquel il s’adresse, au-delà de l’entre soi qui existe aujourd’hui, pour présenter l’art tel que nous  concevons la société : démocratique, pluraliste, mixte…
Le Parti Communiste Français, dans son fonctionnement doit impulser des pratiques de responsables et militants rompant avec un parti traditionnel, sur le fond comme sur la forme. Imaginer l’expression et la proposition politique aussi par une création artistique dans le fonctionnement quotidien du Parti (films, expositions, performances, arts vivants, poésie, arts plastiques…) sans naturellement instrumentaliser.  Nous devons transformer l’esprit des militants face à l’art qui aujourd’hui pour un grand nombre se disent : ce n’est pas pour moi ! Par tous nos moyens de communication, nous devons stimuler l’esprit critique envers nous-même et la société, et la créativité pour inventer des pratiques contemporaines et des programmes politiques de notre temps et des décennies futures. Critiquer au sein du Parti Communiste Français ne doit plus être considéré comme lèse-majesté. Rompre avec les sachant et les ignorants est un objectif salutaire pour l’organisation du PCF  et permet d’envisager l’avenir.
Le Parti Communiste Français, dans sa représentation politique locale, départementale, régionale et nationale doit proposer des programmes politiques où l’éducation, la pratique et la création artistique soient  une priorité dans les budgets des institutions publiques et dans la nomination des exécutifs. Le Parti Communiste Français doit mettre autant de moyens qu’il a mis au service de l’économie et de la gestion (revues, livres, forums…), au service du domaine artistique. Les élus communistes doivent recevoir des formations pour qu’eux-mêmes soient imprégnés de cette attitude face à l’art et ne soient pas les seuls rescapés de la démocratisation culturelle de Malraux.
Beaucoup d’ambition pour ce parti auquel nous sommes attachés non pas par pitié mais car son histoire et celle de ses adhérents, a été pendant de nombreuses décennies liée à la création, à l’éducation et la pratique artistique mais dont elle s’est éloignée depuis les années 70.
Il n’est pas question de donner la bonne parole mais d’offrir les moyens de parler.
Nous devons créer le creuset de la transformation sociale avec des consciences libérées.
 

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le 04 October 2012

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