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Recette utopique pour des primaires légitimes - Rémy - 75.

Depuis la déclaration de candidature de Jean-Luc Mélenchon, les joutes verbales font rage aussi biensur les réseaux sociaux qu’en face à face afin de  déterminer si cette  candidature est bienvenue ou  s’il faut la qualifier d’initiative césariste, égoïste, égocentrique, ou tout autre épithète signifiant avec véhémence le manque de « démarche collective ».

 

La démarche de primaire a une justification naturelle. Elle s’inscrit dans l’idée que les institutions de la Ve République et le mode de scrutin de l’élection présidentielle  ne permet pas une expression démocratique saine lorsque plusieurs candidats ou candidates défendent un projet politique commun ou similaire.

L’objectif étant d’atteindre le second tour, toute candidature divisant un camp diminue mécaniquement ses possibilités de l’atteindre. Il est irresponsable de prétendre que ce mode de scrutin ne pose aucun problème par des affirmations péremptoires du type : « La primaire, c’est  le  premier tour. »

 

Je propose ici quelques commentaires sur ce principe des primaires.

 

Notre primaire doit être de gauche.

Bien sûr, cela à tendance à ne rien vouloir dire, au point que Jean-Luc  Mélenchon ne cherche plus à utiliser ce terme. Mais c’est une  des façons de dire qu’une candidature ne doit pas être choisie indépendamment de son projet politique.

Le projet de telle ou telle personne doit- il pour autant être le critère de choix ?

Pas nécessairement. Il est  possible de  débattre sans  fin pendant des  années de ce que doit être un projet de gauche. Nous en avons nous mêmes une idée,  et pas la moindre, puisque c’est notre programme L’Humain d’abord de 2012.

Si nous avons  confiance  en notre  candidat-e pour  2017, nous pouvons sereinement travailler par  la suite sur un projet  précis et détaillé qui servira de support de campagne.

Dans l’hypothèse contraire, peut-être aurait-il mieux valu réfléchir à deux  fois. Contentons-nous de dire que cela exclut  que nous  soyons représentés par une candidature de François  Hollande, Manuel Valls ou Emmanuel Macron, qui  sont fondamentalement incompatibles avec notre  projet.

 

Elle doit inclure Jean-Luc Mélenchon. Et ceci, quel que soit l’avis de l’intéressé sur l’initiative. Aucune « primaire de gauche » qui oublierait, parmi ses options, le choix d’un soutien à sa candidature ne peut être légitimement  crédible.

Ce serait  nier la  position médiatique de Mélenchon  et renier l’histoire du Front  de Gauche. Et cela, quand bien même  nous désapprouverions sa démarche. Il est  un fait queJean-Luc Mélenchon refuse de  se soumettre à une primaire. Mais  nous n’avons pas besoin de sa  permission pour  le désigner comme notre candidat, de même qu’il  n’a pas  besoin de  la nôtre pour choisir de se présenter.

Refuser d’inclure Mélenchon  parmi nos  choix voudrait dire  que nous souhaitons, d’emblée, que la gauche ait une candidature dissidente, ce qui serait politiquement suicidaire, et une telle démarche  n’aurait aucune faculté de rassemblement.

 

Elle doit  bannir le scrutin majoritaire. Notre volonté de  Sixième République doit se traduire dans les actes, et abandonner  le mode de  scrutin qui est l’une des sources  les plus importantes  de discordance et de magouilles électorales.

Ce mode de  scrutin, pour  les raisons  évoquées plus haut,  pousse tout  le monde à  rechercher alliances et désistements  afin de  maximiser ses chances d’accéder au second tour (ceci est également valable pour les scrutins à un seul tour, bien sûr).

On sait pourtant  depuis le  XVIIIe siècle  et  Condorcet qu’il  existe des modes de scrutin plus justes, plus équitables, qui protègent contre les manigances  grossières d’appareils  et permettent d’élire parmi des candidats une personne plus légitime.  N’appliquons pas  à  nous-mêmes ce  que nous  rejetons pour la France. L’exemple irlandais, à cet égard, devrait  être source  d’inspiration.

 

 

 

 

 

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le 02 mars 2016

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