Les congrès du PCF

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Les 5 et 6 mars ! Jacky Cusol - 33

Il est plutôt paradoxal d'être en capacité d'analyser l'extrême gravité de la période qui s'ouvre et d'en faire dépendre l'issue à une '' primaire à gauche'' ? Un exercice périlleux mais jouable selon la direction qui prend le risque de nous enfermer dans une majorité présidentielle et parlementaire aux multiples aléas, où de triste mémoire les questions de confiance à un gouvernement de gauche, nous ont fait perdre notre âme !

La discussion d'un ''socle politique partagé'', peut-elle en modifier le sens et l'objectif d'une candidature en quelque sorte contractualisée ? Nous voyons bien que sur la base de la délégation de pouvoir et fort du pouvoir personnel de cette Vème république, que les engagements restent fragiles. Ceci à plus forte raison que la crise politique et d'alternatives, offre peu de visibilité à mener une autre politique.

Faut-il pour autant se priver d'investir cet espace des primaires, afin d'infléchir un scénario écrit d'avance !

 

La réponse est peut-être à chercher dans les propositions de Pierre Laurent et Olivier Dartigolles, qui nous livrent chacun à leur façon ce manque de recul sur nos échecs et insuffisances à être lisibles.

Comment en effet appeler à un grand débat populaire et prétendre redonner la parole populaire sur ces ''primaires'', là ou justement le front de gauche et le projet ''l'Humain d'abord'' ont échoué ?

En quoi donc ces ''primaires'' auraient-elles l'avantage de mobiliser plus directement l'intervention citoyenne ? Les premières signatures à un tel challenge, permettent-elles de le penser ?

A l'inverse ne risquons-nous pas de compromettre ce 37ème congrès du PCF à puiser dans les fondements de classe, les réponses à un engagement conscient de la classe ouvrière et populaire, plutôt que sur des bases délégataires ?

Nous ne sommes pas dans un temps court de la crise politique et gouvernementale, mais devant des enjeux qu'une simple présidentielle ne peut résoudre.

Comme le dit O.Dartigolles les perspectives d'une crise financière plus grave qu'en 2008 se profile, au même titre que les risques d'un éclatement de cette Europe et sa monnaie, tombant dans le domaine des possibles. L'offensive contre nos modèles sociaux et les réponses libérales annoncent un chamboulement des rapports sociaux et économiques de façon complètement déséquilibrés.

 

Il y a lieu donc de savoir sur quoi nous devons être apparent et disponible !

 

Fort est de constater qu'alors que nous devrions lancer toutes nos forces politiques contre la réforme du marché du travail et du code du travail, nous appelons les Communistes à s'investir sur le terrain des ''primaires'' et de faire de notre démarche, telle une écurie de course, un soutien à une candidature commune ?

Une particularité que l'on ne peut associer à la même dynamique populaire lors du référendum de 2005, pour la simple raison que bien en amont ( depuis 1994 ) le PCF avait mené bataille contre cette Europe fédérale et l'euro, de type libérale.

Aujourd'hui qui peut nous dire sur quoi est associé le PCF, en terme de changement de société et de politique, sinon de les ramener à des accords de sommet ?

Dans la même veine qu'avons-nous de socle commun à partager, sinon à vouloir ''sauver la gauche'' pour nous ''sauver'' nous même et d'avoir du mal à nous amender d'une certaine conception du rassemblement !

 

Compter sur la forme de l'arbitrage des forces disponibles pour contribuer à réécrire ces ''primaires'', me paraît plus de nature philanthropique qu'attractive, et assez limité sur le fond de nos ambitions de congrès..

Un terrain donc ou la politique spectacle est roi, comme les manœuvres les plus politiciennes et démagogiques. L'apparition de Martine Aubry sur la scène politique semble déjà nous mettre hors jeu et déplacer les débats sur un réformisme assumé, contre une dérive libérale actée par F-Hollande et E.Walls. Cela permettrait-il des rapprochements et d'être de nouveau lisible ? Certains au Parti y verront sans doute l'opportunité de réactiver l'idée d'une gauche rose-vert-rouge, alors que JL Mélenchon propose d'en sortir en prenant comme thème de campagne le soutien aux insoumis ! Une situation où le PCF ne peut que faire figure de pâle position.

 

La difficulté est d'évidence de lier le court terme, à celui du plus long terme ne devant pas compromettre l'intervention du peuple et du PCF à faire évoluer les idées majoritaires et les propositions de changement, en nous rendant notamment moins dépendant de l'actualité et de l'évènementiel.

 

Peu à peu des propositions émergent de Communistes souhaitant reprendre la main politique, visant à ne pas nous enfermer dans des dispositifs électoralistes pouvant réduire les énergies et initiatives populaires à sa plus simple expression. La question de candidatures Communistes lors des législatives et sénatoriales fait partie des issues possibles, au même titre que de refuser de céder à des compromis scabreux, voir aliénant.

Nous ne pouvons nous permettre en effet d'être associer à une classe politique désavouée, mais de soutien à une activité politique militante soutenue et très politique, dont l'inversion du calendrier électoral représente l'un des préalables à tout recul du pouvoir personnel et à toute démocratisation de nos institutions et de notre société.

Le constat qu'un électeur sur deux se déplace pour ces présidentielles, ne peut être sujet à interprétation, mais d'y voir plutôt un comportement portant plus sur la volonté de sortir le ou les sortants, que d'appuyer un projet politique novateur. Les divers renoncements opérés, l'idée même qu'il n'existe qu'une politique possible, représentent autant de frein à la compréhension collective des possibilités de rapport de force. Il nous faut revenir sur ces analyses sociologiques et politiques sur l'abstentionnisme, le vote protestataire, ne plaidant pas spécialement pour ''sauver la gauche'', mais plutôt d'adopter une position de repli où laisser place au vote anti-système. Le front de gauche n'ayant été jusqu'à présent qu'une caricature de cette autre gauche !

 

Pour cela nous avons besoin de faire un travail sur nous même à changer de cap sur une vision dépassée de force d'appoint et de super syndicat présentant son cahier revendicatif à chaque élection.

En même temps il convient à donner plus de lisibilité sur les questions de l'Europe, de l'euro et de souveraineté populaire, qui taraudent les esprits à s'émanciper des marchés et de directives européennes très politiques.

La maitrise publique de notre économie est loin d'être une question de subsidiarité, mais de souveraineté nationale et sans doute de souveraineté monétaire, afin de nous soustraire des pressions de l'endettement et des lois des marchés financiers et bancaires. Parallèlement l'expression de monnaies alternatives à l'euro, tend à se focaliser non pas essentiellement sur des fondements commerciaux, mais également et très certainement sur un besoin de lien social avec sa monnaie.

Une accessibilité qu'il faut sans doute mettre en rapport avec la matérialisation des richesses crées par le monde du travail et d'en faire un axe de lutte, plutôt que de solliciter en permanence les fonds disponibles de l'Europe soumis à des conditionnalités draconiennes. C'est peut-être là que se joue la dualité capital-travail et pour le monde paysan réclamant haut et fort des prix rémunérateurs. Autant de matière à recréer une dynamique crédible, n'opposant pas certaines classes sociales, ni le niveau national, à celui de l'Europe, mais la nécessité de ré-articuler ces différents niveaux autrement ?

De la même façon que de vouloir sortir du système de fluctuation monétaire mondial pour faire retomber le soufflet spéculatif sur nos monnaies, nous lie à un euro fort cause de prélèvements financiers excessifs sur nos économies et nos budgets. Une contradiction du PCF qui supporte difficilement l'intérêt du maintien de l'euro, même remanié, et qui tend même à dénaturer l'objectif de créer un nouveau système monétaire international, afin de se soustraire d'un dollar hégémonique. Le blocage de la direction à se refuser de retravailler cette question de souveraineté monétaire des pays membres de l'UE dans la coopération monétaire, nous amène à des peurs parfois irrationnelles, voir de devenir l'otage de nos propres arguments.

Il faut en sortir et conditionner toutes positions avec la compréhension du monde du travail et paysan que ce sont eux qui créent des richesses et qu'ils n'ont pas vocation à être présentable à la rentabilité du capital financier !

C'est une question de cohérence, et pour que s'exprime ce bon sens populaire !

 

Ne nous trompons pas donc de combat et surtout de rupture avec le capitalisme, ou il nous faut viser l'émancipation et l'écologie de nos projets et non pas d'en rester essentiellement à des fronts, alors que les inégalités explosent !

 

Il nous faut pour cela apporter une attention particulière à la santé politique du PCF, son renforcement et de ses adhérents devant disposer d'armes politiques pour aller auprès des populations et agir avec elle, dans et en dehors de l'entreprise. Nous avons besoin d'une direction qui coordonne le fonctionnement démocratique de notre parti, ses commissions, sa transversalité, que de s'essayer à des tactiques électorales sans lendemain.

 

Voilà me semble-t-il la meilleure façon d'écrire un autre scénario, pas essentiellement suspendu à ces Présidentielles, mais sur ce que nous pouvons produire de mieux, voir construire de collectif pour un réel changement de société. C'est pourquoi il nous faut continuer à nous prononcer pour un Communisme politique et pour sa représentation légitime, qu'est le PCF !

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