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Retrouver la confiance des dégoutés de la politique - Bruno Pouvelle - 83

Le « peuple de gauche » est aujourd’hui dégouté !

-Dégouté de la gauche. Et même si nous ne trouvons pas ça juste, nous sommes inclus dans cette gauche. Entre autre parce que nous avons fait partie de plusieurs gouvernements etmajorités d’union de la gauche, sans que notre bilan laisse un souvenir très positif. Et puis nous sommes associés au PS dans de multiples collectivités locales.
-Dégouté de la politique. A cause des mensonges, des magouilles, des tricheries, de la corruption, du cumul, des arrangements entre amis, du mépris des sans dents…
Bref, nombreux sont ceux qui n’ont plus confiance dans les partis politiques, le nôtre y compris.

Suffira t-il d’élaborer un projet de société, de redonner du rêve et de l’utopie, pour que les abstentionnistes reviennent à la politique ? C’est sans aucun doute nécessaire, mais je ne crois pas que cela soit suffisant.

Je pense qu’il faut d’abord restaurer la confiance entre nos concitoyens et nous. Et ça, ça ne sefait pas avec des discours ou des promesses, ça se fait avec des actes concrets. Il faut que les gens nous voient impliqués dans l’amélioration de leur vie quotidienne, dans la lutte concrètecontre les injustices et pour la solidarité.

Nous devons retourner dans les quartiers populaires, quand nous n’y sommes plus, nous y informer de ce que sont les problèmes quotidiens des habitants et, à partir de là, monter des actions collectives avec les gens, pour l’amélioration concrète de leurs conditions de vie.
C’est ce que nous faisons dans notre section depuis les dernières municipales. A partir d’unquestionnaire couvrant l’ensemble des domaines de compétences des communes, nous avons pudéterminer, par quartier, au porte-à-porte, quels étaient les problèmes principaux. Depuis, dans unquartier populaire excentré, nous luttons aux côtés des habitants pour la construction d’un parc dejeux pour les enfants. Cette bataille est éminemment politique. Elle montre l’importance de seregrouper pour agir, pour obtenir des victoires. Elle permet de parler de politique municipale, des choix qui sont faits et pourquoi. Elle ouvre sur l’austérité imposée aux communes par legouvernement, ainsi que sur l’utilisation de notre argent par les banques…
Dans chaque quartier il y a des batailles de ce type à mener et des victoires à gagner, grandes oupetites.

Comment être efficacement aux côtés des gens dans la lutte contre les injustices, pour l’entraideet la solidarité ? Nous essayons actuellement de lancer un réseau d’entraide et de solidarité, ennous adressant aux associations solidaires, aux syndicats, aux progressistes; réseau qui nous permettra tout à la fois d’être informés des problèmes et des injustices rencontrées par nos concitoyens et de mobiliser rapidement ses membres pour y faire face. Ce réseau sera utile pour agir contre les expulsions locatives, contre les coupures d’eaux illégales, les coupures d’énergie. Ilpourra aussi servir à organiser du soutien scolaire, de l’aide à la rédaction de documents administratifs… Ils pourra aider à la mobilisation dans des luttes contre des fermetures de classes ou pour le maintien des services publics … Et bien sur, à chaque fois, ces moments serontl’occasion de faire de la politique et de montrer au gens son importance.

Il y a sans doute d’autres exemples d’actions à mener. L’important c’est qu’elles recréent laconfiance vis à vis des communistes pour que le dialogue puisse se réinstaller.

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