« L’urgence des urgences c’est la limitation du réchauffement de la planète à 2°C maximum » (« la France en commun », page 25).
Un parti communiste peut-il s’exprimer ainsi ?
Le réchauffement climatique a deux principaux responsables : les combustibles fossiles et la déforestation.
Si le dégagement de CO2 provient de la combustion des combustibles carbonés, l’ampleur du dégagement de CO2 n’a rien d’une fatalité.
C’est l’utilisation sans retenue des énergies carbonées par le capitalisme qui est à l’origine de l’importance du phénomène. Un combustible abondant, bon marché, peut générer à court terme des profits considérables…et c’est bien pour cela que le capitalisme s’est engouffré dans l’utilisation des cette énergie en négligeant toutes les autres. Les lobbies ont fait leur travail et les énergies non carbonées ont été
délaissées ou reléguées au second rang parce que moins rentables à court terme.
Exemple, le nucléaire, moyen actuel de produire, à tout moment, de grosses quantités d’électricité sans produire de CO2, est condamné par des mouvements soutenus par les lobbies du charbon. Ces mouvements, partis d’Allemagne, pays ayant une image « de pays vert » mais très mauvais élève quant aux émissions de CO2, a renoncé au nucléaire pour recourir au charbon fort polluant dont regorge son sous-sol. Le mouvement antinucléaire serait-il ce qu’il est si l’Allemagne, au lieu de reposer sur un lit de charbon, reposait sur un lit de minerai d’uranium ?
La déforestation : le brûlage des sols avant leur culture génère du CO2, mais c’est surtout la disparition des forêts équatoriales et tropicales, énormes puits de carbone, qui aggrave le phénomène : le CO2 de l’atmosphère n’est plus absorbé par la végétation.
Les espaces libérés servent à cultiver de la nourriture pour les élevages industriels de bétail, ou de l’huile entrant dans la composition des plats « industriels » destinés aux humains. Il s’agit, dans les deux cas, de cultures intensives faisant une large utilisation d’intrants chimiques… soit l’inverse d’une démarche responsable et respectueuse de l’environnement.
Là encore, le problème n’est pas une fatalité : c’est le système capitalisme qui, sous prétexte de rentabilité maximum à court terme, produit toutes les nuisances.
Donc, écrire « que l’urgence des urgences c’est la limitation du réchauffement de la planète à 2°C maximum » c’est ignorer la responsabilité primordiale du système capitaliste dans le réchauffement climatique et c’est faire preuve d’une grande naïveté que de laisser croire que cette action contre le réchauffement climatique
pourrait être menée à terme sans changer le système.
Un parti communiste, donc anticapitaliste, ne devrait-il pas plutôt écrire : « l’urgence des urgences pour limiter le réchauffement climatique à 2°C maximum, est de sortir du capitalisme » ?
Il y a actuellement 0 réactions
Vous devez vous identifier ou créer un compte pour écrire des commentaires.