Les congrès du PCF

Parmi les multiples raisons qui amènent au vote FN, j’en ai identifié plusieurs dont une que je développe ci-dessous car il me semble qu’elle est totalement ignorée dans nos structures.

Il se trouve des citoyens peu ou pas politisés qui ne savent pas si l’on peut réellement sortir de cette crise économique qui amène tant de souffrance.

Aussi ces personnes n'ont pas forcément d’apriori à l’égard d’une sensibilité politique, en outre ils souvent désabusés à l’égard de la politique comme vecteur d’incapacité à résoudre la crise et ses conséquences. Ils sont plutôt neutre sur les issues à la crise et donc tentés par l'abstention. Ce positionnement est encore plus fort chez les jeunes qui n'ont pas de repères politiques dans leur grande majorité.

Cependant dans leur vie quotidienne, ils n'échappent pas aux difficultés, aux « galères » que la crise et ses politiques néfastes engendrent. Cette réalité aiguise leurs colères. En outre ils ne supportent plus de subir ou de constater des actes qualifiables d'incivilités jusqu'à des actes de délinquance créant de fait une insécurité dans leur quotidien et une très forte exaspération. Ceux-ci venant s’ajouter à leurs difficultés de vie quotidienne.

Elle affecte aussi les travailleurs de l’État dans l'exercice de leur fonction. Or là sur ces aspects, beaucoup de personnes sont devenus intransigeants et attendant que les autorités agissent. Cette délinquance est visible, celle des délinquants en col blanc l’est moins…

Cela est d’autant plus fort chez des personnes qui ont reçu une forte éducation basée sur les valeurs de respect dans la vie en société.

Cela renvoie à des valeurs d'éducation, de respect et de justice…

Lorsque les auteurs d’actes condamnables sont interpellés, il est souvent déploré par les policiers et citoyens, l'absence de décision de justice « juste ».

Ainsi, lorsque le justiciable est relâché, sans action de réparation comme par exemple des travaux d'intérêt général, la colère est palpable aussi bien chez les agents du service public que parmi le public.

Ces constats sont accrus lorsque ça touche des populations non sédentarisées ( gens du voyage – Roms…).

Des incivilités grandissantes et insupportables, une petite délinquance entourée de laxisme avec des moyens bien insuffisants dont dispose le ministère de la Justice, aboutit à une situation où le discours du FN est audible :

• Constats aisés

• Forme d'empathie envers les victimes.

• Mise en avant d'une politique sécuritaire avec le slogan « Tolérance zéro »

A partir de là, pour le citoyen lambda, le positionnement du FN produit une forme de sympathie à son égard, pouvant aller jusqu’à un vote FN qui peut devenir durable. Le danger étant qu'ensuite ces citoyens intègrent le discours général du FN ; car crédible sur l'insécurité ; et en face un vote d'adhésion.

Aller voter pour une sortie hypothétique de la crise par un changement de politique, n’est pas évident aux yeux du citoyen non politisé et fatigué par ces actes, mais aller voter pour faire cesser ces actes qui leur « pourrissent « le quotidien, malheureusement, c’est quelque chose qui les motivent.

De plus, sans vouloir stigmatiser une population particulière, rien ne doit justifier ces actes répréhensibles, quelques soient son origine ou sa condition sociale.

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Ce long développement est le fruit de l'observation et du dialogue. Cela met en lumière la difficile rencontre entre ses citoyens et notre parti puisque il n'évoque rarement ses problèmes du quotidien et par conséquent n'évoque pas les réponses et propositions ad-hoc.

Aucun débat n’existe et aucun chantier n'est mis en avant sur ce thème. Pourtant la grande majorité des Français déjà victime de l’insécurité sociale, est aussi victime d'incivilités et de délinquance, de près ou de loin. Ces citoyens attendent que les partis politiques et élus locaux agissent aussi sur ces questions.

Face à ces constats que n’importe quel sociologue pourrait réaliser, je trouve désolant que mon parti laisse ce terrain au FN qui lui le traite avec des solutions dangereuses…Et quand bien même nous envisagerions d’en discuter dans nos structures, ça ne sera jamais un sujet dit « prioritaire… » !

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Ainsi, je propose que dans notre base commune, un paragraphe fasse mention de ces réalités quotidiennes. Je soumets à la sagacité des camarades l’écriture d’une formulation qui résume le besoin de traiter intelligemment ces sujets…

• Favoriser des débats sur ces sujets au sein des structures du parti et des débats avec des acteurs de la société civile, confrontés à cette problématique afin de nous donner des repères et des arguments pour alimenter nos réflexions et recherches de solutions.

 

• Favoriser davantage l’éducation de valeurs de respect dans les programmes scolaires (donner les moyens au corps enseignant de les mettre en œuvre…)

 

• Donner les moyens à la justice d’accomplir pleinement sa mission de service public en intégrant des peines « éducatives » et « réparatrices » à définir avec les professionnels du milieu judiciaire.

• Favoriser la création de postes d’éducateurs bien formés, dans les secteurs qui en ont le plus besoin.

 

• Favoriser la création de postes « d’îlotiers » bien formés, dans les secteurs qui en ont le plus besoin.

 

• Favoriser un travail commun entre les « gardiens de la paix », les gendarmes, les éducateurs, les travailleurs sociaux, associations… œuvrant en direction d’une population jeune, plus sensibles à commettre ces actes.

 

• Actions à entreprendre auprès des parents…

 

• Agir aussi en direction des populations victimes de ces actes afin de montrer que les différents corps de l’Etat agissent pour la réparation et la prévention.

 

• Autres…..qui existent pourtant dans des réflexions collectives au sein du parti…(je suppose ! )

 

C'est une modeste contribution sur un sujet "vaste" mais qui ne peut rester sans suite...