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Démocratie citoyenne, primaire à gauche et utopie - Benoit Chaland - 77

Il me semble inutile pour cette contribution de revenir sur la situation politique nationale et internationale.
Chacun d'entre nous la connaît dans toute sa dimension dramatique et urgente. C'est pourquoi, j'irai à
l'essentiel pour aborder la question majeure qui se pose à nous. Comment sortir de cette horreur et proposer une alternative crédible aux citoyens ? L'idée d'une primaire à gauche a le mérite de vouloir rassembler les « dernières forces » qui nous restent en ces temps où les humanistes que nous1 sommes, taxés de néandertaliens du 19ème sciècle (à l'opposé de l'homo-sapiens du 20ème -l'homme sage et moderne du libéralisme triomphant dont notre magnifique premier ministre est un spécimen typique) se demandent s'ils sont une espèce en voie de disparition. Mais à elle seule, cette idée ne suffira pas à changer radicalement la réponse politique des Français dans les urnes. Si nous nous arrêtons à cela, nous pouvons être sûr que le front national sera très bientôt au pouvoir !

La seule alternative possible pour moi est la suivante :

Dès aujourd'hui, l'ensemble des forces de gauche et de l'écologie doivent se réunir et travailler ensemble, non pas pour choisir une tête de liste présidentielle (qui comme d'autres, à l'exemple de l'expérience Française, voire Grecque, ne tiendra pas ses promesses) mais pour travailler à la formation d'un futur gouvernement, une sorte de « Conseil national de la résistances de gauche » qui portera un compromis porteur d'un projet politique négocié. Ce gouvernement ne devra pas être composé de professionnels de la politique, mais faire largement appel à la société civile. Nous disposons en France, d'une société civile de grande qualité, expérimentée, lucide et engagée à travers dans des actions au service du pays, de l’Europe, du Monde dans tous les champs. Ces sont eux : syndicats ; collectifs de luttes ; associations caritatives, environnementales, de défense des droits de l'homme, culturelles, sociales, féministes ; chercheurs ; économistes atterrés etc. forts de leurs expériences, de leurs idées, de leurs expertises, de leurs savoir-faire qui pourront proposer un programme politique crédible.

Ceci implique que les responsables politiques fassent ce pourquoi ils ont été mandatés : être au service de la démocratie en accompagnant et soutenant l'expression de cette société civile. Ils doivent donc mettre leurs expertises politiques, leurs connaissances des rouages de l’État, des collectivités et des lois au service de ses « futurs ministres ». Aucun élu ne devrait être un professionnel de la politique. L'engagement politique n'est pas une profession mais un engagement citoyen ! C'est bien cette absurdité qui est à l'origine de cette « crise du politique »2. Ceci ne les excluent pas. Ils auraient la tache de valider les lois au sein de nos Assemblées Représentatives. Ne serait-ce pas une manière de penser et d'expérimenter l'idée d'une 6ème République ?

Reste à régler cette question d'Ego qui s'exprime pour une part dans cette volonté d'une primaire à gauche.
Que ceux qui prétendent se mettre au service du pays en briguant3 le mandat suprême qu'ils se déclarent !
Mais je propose que le choix se fasse par tirage au sort ! Si chacun prétend se proposer par sacrifice pour « se mettre au service des Français », cela ne devrait pas poser de problème ! Alors nous serons sûr que ce futur Président ne sera pas un ambitieux4…

Voilà ma première contribution. J'ai bien conscience que cette Utopie va en faire rigoler plus d'un... mais je
pense que c'est à ce prix que nous sauverons la Démocratie. Les « politiques » doivent renoncer à leurs
pouvoirs pour sauver « la politique ».

Je terminerai avec un propos de Théodore MONOD « Dans l’imaginaire collectif, utopie signifie
impossible. On qualifie d’utopiques les projets qui ne nous semblent pas réalistes, qui ne verront jamais
le jour. C’est une erreur. Le mot utopie, inventé par Thomas More, auteur du célèbre Utopia, signifie
« en aucun lieu ». Ce n’est donc pas parce que les utopies n’existent pas encore qu’elles n’existeront
jamais ».

1 Ce « nous » inclut toute les militants se réclamant encore de la gauche, de l'écologie et du tiers-mondisme.
2 Dernier exemple en date, celui d'E.Cosse qui rejoint le gouvernement pour des motifs très flous...
3 Mot qui vient de l'italien « briga » qui signifie « querelle » et appartient à la même famille de mots que « brigant »

et brigade » …. sans commentaire...

4 Vient du latin « ambitio » : Tournée des candidats pour solliciter des suffrages par des moyens légitimes

 

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