Les congrès du PCF

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Cartes sur table - André Perez - 12

Sans la politique des fronts, qui a débouché sur le Front de gauche, peut-être n’existerions-nous plus ! C’est pourquoi, il s’agit à mes yeux, d’un atout et d’une richesse à faire fructifier. S’il est aujourd’hui en échec, c’est que les partis qui le composent n’ont pas su, voire pas voulu le faire évoluer vers un authentique Front Populaire.

Ce sont nos propres responsabilités que j’interroge, sachant que le Parti de Gauche, Ensemble !, ont les leurs.

Nous sommes confrontés à 3 contradictions majeures.

  • La gauche.

Cette référence née en 1789, conserve tout son sens. Sauf que notre peuple ne le voit pas ainsi. Elle est aujourd’hui source de confusion. Sur le terrain, qu’entend-on ? « la gauche, la droite, c’est pareil «  ou encore, « c’est la gauche qui gouverne et fait pire que Sarkozy ! »

Le plus grave, c’est que nous sommes assimilés à cette gauche. L’héritage des années R.Hue pèse encore dans l’opinion. Mais certaines de nos pratiques confortent cet amalgame.

Je ne prendrais que 2 exemples parmi tant d’autres.

Aux élections régionales de 2010, nous avions pris l’engagement de faire des régions « des pôles de résistance ». Pourtant, ici ou là, nos élus ont voté des budgets d’austérité au prétexte qu’ils étaient dans l’exécutif ou qu’ils avaient arraché quelques mesures postives (ce qui est vrai dans certaines régions). Mais, est-ce qu’un peu moins pire que pire, suffit à définir une politique de gauche ?

La campagne des dernières régionales a été pour notre peuple décrédibilisante, illisible. La consultation des communistes s’est faite sans ligne politique nationale du parti, avec des bulletins divers, variés, dont certains, pourtant publiés dans « communistes » relevaient de la tragicomédie, masquant à peine le fait que parfois dans nos rangs, « la lutte des places » a pris le pas sur « la lutte des classes ». Quant au positionnement à priori, pour des seconds tours unitaires, sans connaitre le rapport de force, la nature des engagements, il nous place dans un rôle de SAMU électoral pour un PS qui n’a rien de socialiste et qui n’est plus de gauche.

Nous ne pouvons plus aujourd’hui refuser un débat sur :

« C’est quoi être de gauche au 21e siècle ?

  • Le rassemblement

Tirant les leçons des échecs passés, nous avons adopté une stratégie reposant sur 3 piliers :

    • un projet progressiste

    • une implication, un engagement citoyen

    • un rassemblement à vocation majoritaire

C’est sur ces bases que nous avons opté pour une politique de fronts sur diiférents thémes qui a abouti au Front de gauche, entrainant une dynamique porteuse d’espoirs comme en témoignent la qualité et le résultat de la présidentielle de 2012.

Cette dynamique a été freinée. Pourquoi ?

Je pense qu’en interne, notre parti est l’otage de 2 courants en apparence contraires, mais qui se retrouvent pour mettre en échec le Front de gauche, et notre direction ne tranche pas comme elle le devrait, en s’appuyant sur nos choix majoritaires. Il y a « les purs et durs », figés sur une conception dépassée du parti d’Avant-garde pour qui le rassemblement ne peut se concevoir que comme un ralliement à notre panache rouge vif ! Et il y a « les nostalgiques » d’une union de la gauche à l’ancienne, refusant la réalité du PS aujourd’hui, ne tenant aucun compte de la nature du capitalisme mondialisé en crise. Et comme c’est intenable, on nous invente de prétendues différences entre gouvernement et PS, ou entre direction nationale du PS et socialistes de base. Certes, il y a des militants PS critiques, malheureux, sincèrement socialistes. Mais, nous savons par expérience que le PS ne « met jamais ses œufs dans le même panier » et c’est pourquoi, je n’ai pas plus confiance en M.Aubry, B.Hamon ou autre qu’en Hollande ou Valls.

En 2005, nous avions été à l’origine d’une rassemblement citoyen et politique qui a abouti à la victoire du NON contre le projet de constitution europénne. A aucun moment, nous n’avons négocié avec le PS partisan du OUI. Sur la base de ce projet inacceptable, nous avons dit :« Quand on est de gauche, on vote NON ».

Aujourd’hui, nous pouvons nous appuyer sur cette expérience victorieuse avec un atout supplémentaire qu’il serait irresponsable d’abandonner : le Front de gauche. On nous parle de primaire. Pourquoi pas ? On privilégie avant, la collaboration citoyenne d’un projet, c’est ce qu’il faut faire. Mais entamer une négociation avec la direction du PS, même pour le mettre en contradiction, est à mes yeux une faute source d’incompréhension et de division chez les communistes. Je fais partie de celles et ceux, et nous sommes nombreux qui refuseront, si la primaire le décidait, de partir derrière Martine Aubry ou Cohn Bendit, sachant que si besoin est, ils sont prêts à promettre la lune plus 10%.

  • Communiste

C’est quoi être communsite ? Pourquoi sommes-nous communistes et pourquoi, malgré les contradictions parfois douloureuses et sanglantes de l’histoire, continuons-nous de nous définir par ce mot magnifique : communiste !

Avec l’effondrement de ce qui a été la perversion d’un idéal, la perspective d’une autre société n’existe plus. Pour autant l’idéal demeure, il est en nous. Encore faut-il l’imaginer, le dessiner, le rendre concret. Si nous voulons reconquérir une légitimité culturelle, politique, nous devons porter la perspective historique, le rêve d’une autre société. Cet autre monde possible, à quoi ressemblerait-il ? Par exemple, que sera le travail dans cette société de mise en commun et de partage. Nous ne partons pas de rien. Bien des choses ont été écrites, dignes d’être développées, mises en cohérence, mais nous n’allons pas jusqu’au bout, comme si nous étions encore complexés par l’échec des pays de l’Est. Soyons honnêtes et francs. C’est la campagne des présidentielles de 2012 qui nous a remis à l’offensive, pour reprendre la rue, pour reparler de REVOLUTION, pour porter fièrement le drapeau rouge.

Tout milite aujourd’hui, dans ce monde capitaliste en crise systémique, pour que nous portions en la rendant concrète, palpable, une utopie émancipatrice.

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