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Echéance de 2017 - Martine Gayraud - 30

La manière dont les forces du FDG sont engagées dans la préparation des échéances 2017 m’inquiète et pose beaucoup de questions à l’ensemble des communistes.

Il me semble utile d’ouvrir un débat sur plusieurs questions concernant l’avenir. Tout d’abord qu’avons-nous fait depuis que nous avons initié ce rassemblement ? Ce choix stratégique majoritaire dans notre parti a pourtant eu, dès le début, du mal à se développer et surtout à poursuivre et amplifier le souffle nouveau qu’il a su créer notamment en 2012 ; dès le début cet outil de rassemblement dont le parti était un moteur très important a eu du mal à s’imposer dans le paysage politique. Une des clés de nos difficultés est bien sur lié au fait que, dans notre parti, il a été combattu avec force et ténacité par un certain nombre de camarades, mais il y a sans doute d’autres raisons qu’il nous faut analyser. Alors que le collectif national du FDG se réunit régulièrement, il y a eu peu de campagnes partagées, et de cohérence au moment des décisions politiques à prendre pour des futures échéances électorales. Des divergences sont apparues que nous n’avons pu ou voulu dépasser ce qui est dommage car le FDG était perçu à l’extérieur comme un rassemblement positif, porteur d’espoir et qui nous a permis à cette époque de renforcer notre parti. Je pense qu’il ne faut pas se dédouaner de nos responsabilités par rapport à la situation actuelle, et ce d’autant plus que nous étions la force motrice la plus importante de ce rassemblement.

La candidature de Jean Luc Mélenchon n’est pas une surprise pour moi, nous connaissions sa vision politique et son point de vue sur la méthode permettant de dépasser les partis politiques qu’il concrétise aujourd’hui. Sa candidature est tout à fait légitime même si je regrette la manière dont elle a été posée. Pour ma part je ne suis pas sure que la clé de la réussite, pour permettre le retour en politique de tous ceux et celles qui l’ont déserté, soit la constitution d’un club de supporters même nombreux, même très actifs autour d’un homme. Je crois à l’organisation, au débat puis à la prise de décisions collectives, aux règles communes c’est pour cela que je me suis toujours engagée dans des organisations qu’elles soient associatives, syndicale ou politique.

Certes avec l’individualisme galopant et le consumérisme élevé en règle d’or, il est peut-être plus facile de « prendre cause » sans engagement organisé, n’ayant dans ce cas, de compte à rendre qu’a soi même. A l’inverse lorsqu’on est dans une organisation il y a effectivement une responsabilité collective, une réflexion partagée qui permet d’avancer ensemble c’est un tout autre processus. Je ne nie pas, bien entendu, le rejet de la politique et des hommes et des femmes qui l’incarnent mais je pense que c’est plutôt dû à la non réponse aux attentes, à la confusion et aux manques de lisibilité et à un problème bien réel de démocratie que génère la fin de vie de la 5° république dont un des symptômes est la présidentialisation de la vie politique qui impacte fortement notre camp. Cette sacralisation d’une échéance électorale qualifiée de moment de rencontre « d’un homme et d’un peuple »est aux antipodes de l’idée que je me fais de la démocratie, nous avons d’ailleurs analysé cela en proposant une 6° république que nous n’avons pas suffisamment portée ensuite, rendue accessible, expliquée, pour convaincre et mieux faire partager.

Sur la question du projet et du chemin à prendre je pense qu’il faut cesser de détricoter en permanence ce que nous avons construit depuis des années, ce qu’il nous manque c’est une cohérence sur le long terme et pas de passer notre temps à réécrire à nouveau un projet comme si nous n’avions rien réfléchi rien tracé avant. La route à prendre, le sens que nous donnons aux valeurs de gauche et que nous devrions porter plus haut encore en ce moment, nous les avons définis : au travers de l’humain d’abord mais aussi avec notre nouveau texte qui définie 15 chantiers d’actions et 15 mesures d’urgence, l’égalité, le partage des richesses, le bien commun, la justice sociale pour se dégager des dogmes libéraux bornent le chemin et font sens ; certes il faut actualiser, partager, construire avec d’autres sans attendre et sans balayer d’un revers de main tout ce que nous avons construit et écrit précédemment.

Ce qui m’inquiète aujourd’hui c’est que compte tenu du brouillard tenace sur la route que nous avons pourtant dessinée et du contexte politique dans lequel nous avançons vers les futures échéances, beaucoup de camarades, les plus actifs, les plus engagés se détournent du combat à mener, certains d’ailleurs déçus et en colère le désertent déjà « c’est foutu », c’est pourquoi il est temps pour moi de se ressaisir et de réaffirmer ce pourquoi nous nous sommes rassemblés et engagés depuis des années, ce que nous avons construit avec d’autres et qui a redonné espoir, le réaffirmer en parole mais aussi dans nos actes.

 

 

 

 

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