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Xénophobie, racisme, islamophobie et antisémitisme -Michel Bilis - 75

     Sans verser dans une approche déterministe primaire, force est bien de constater que la  crise globale (économique et sociale capitaliste) a des retombées politiques et idéologiques qui se traduisent, entre autres, par une montée des expressions  de xénophobie, de racisme, d’antisémitisme et d’ islamophobie. Les multiples conflits armés, en  Asie et en Afrique, dans lesquels les pays occidentaux, dont la France, sont directement impliqués alimentent également ces tendances, sous le vocable de « choc des civilisations » produit par les néo-conservateurs américains.

    Ce phénomène  est visible, sous des formes diverses et spécifiques dans la quasi-totalités des pays d’Europe occidentale et orientale. En France, la forte poussée électorale du  FN en constitue une expression manifeste, car, par delà  son discours social trompeur, qui peut nier que la xénophobie, sous la forme de « préférence nationale » constitue le véritable marqueur d’identité de ce parti qui rend  « l’autre »,(différent et pas vraiment français), responsable  des maux dont souffre la société française ?

    La mise en avant  de dérivatifs simplistes, la désignation de boucs émissaires  venus de l’étranger  ne date pas d’aujourd’hui ; et comment ne pas voir que le funeste projet consistant à faire entrer la déchéance de nationalité dans la Constitution de la République constitue bien une concession  à l’idéologie portée depuis 130 ans  par la droite extrême (de l’Affaire Dreyfus aux Le Pen, en passant par le régime de Vichy) ?

         Cependant, si le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie relèvent du « temps long » historique, leurs manifestations ne sont pas statiques et revêtent des formes différentes, selon les contextes politiques. Ainsi le racisme traditionnel, ethnique, à l’encontre des arabes et des africains (« le bougnoule » et « le négro ») s’exprime principalement aujourd’hui sous une forme « culturelle », de stigmatisation du « péril islamique » sur la société française : de la « soumission » chère à Michel Houellebecq, au « grand remplacement » prédit par Renaud Camus. N’en déplaise à certains, l’islamophobie est bien devenue l’habit neuf du  vieux racisme anti-arabe.
    L’islamophobie est bien une forme  de racisme lorsque l’on présente l’islam comme une menace pour la société française, lorsqu’en une généralisation stupide, on essentialise l’islam au point  de vouloir y déceler la cause et l’instigateur de crimes, délits ou méfaits commis par des individus se réclamant , ou non, de cette religion.
    Qui ne voit que la notion de laïcité, valeur de liberté de conscience,  dévoyée et récupérée  par l’extrême droite, sert de paravent pour prétendre interdire à des mères d’accompagner les enfants en sorties scolaires, au prétexte qu’elles sont coiffées d’un foulard ! Des politiciens partent publiquement en guerre contre les menus « hallal » dans les cantines scolaires, des lieux de cultes sont vandalisés, on manifeste aux cris de « les arabes dehors », mais on n’a pas entendu le premier Ministre dire que sans les musulmans la France n’est pas la France
      De  nos jours, de doctes esprits peuvent  tranquillement déclarer qu’il y a en France « un problème musulman »……ils ont pris la suite de ceux, qui dans les années 1930 et 1940, voyaient  « un problème juif ».  
                  
            L’antisémitisme, précisément ! Cette forme spécifique de racisme : qu’en est-il aujourd’hui ? D’aucuns disent qu’il a quasiment disparu à la suite de la prise de conscience de l’entreprise d’extermination de plusieurs millions de Juifs  menée par l’Allemagne nazie. D’autres proclament que la France serait confrontée à une  telle recrudescence  d’antisémitisme que  « les Juifs de France » envisageraient d’émigrer en Israël…ou ailleurs !

          Les victimes, notamment des enfants, des attaques meurtrières contre  une école juive à Toulouse, et contre l’Hyper-cacher à Vincennes , sont malheureusement là, avec d’autres faits divers moins graves mais tout aussi inadmissibles, pour témoigner que l’antisémitisme n’a pas disparu. Le discours sur les Juifs « maîtres cachés du monde », qui, par leur domination  de la finance et des médias, tirent les ficelles de la politique mondiale, aux Etats-Unis, mais aussi en France, circule  sur les réseaux sociaux. Il est parfois repris parmi  dans des milieux populaires issus de l’immigration, eux-mêmes souvent victimes de discriminations, mais qui se trompent de colère en se tournant contre les Juifs.

       La lutte impérative contre l’antisémitisme ne peut pas faire l’impasse sur les retombées en France du conflit israélo-palestinien, qui est fondamentalement un conflit politique  dans lequel, un Etat : Israël, occupe militairement et colonise les territoires d’un autre peuple : les Palestiniens, soumis depuis  presque cinquante ans à la négation de leurs droits, à une humiliation quotidienne et à une répression féroce lorsqu’ils entendent résister à cette occupation.
        Critiquer et dénoncer cette politique des gouvernants israéliens, et exprimer une solidarité avec les Palestiniens  dans leur lutte pour la reconnaissance de leur Etat indépendant et souverain, à égalité de droits et de devoirs avec l’Etat d’Israël, ne saurait être assimilé à de l’antisémitisme. C’est pourtant ce que s’emploient à répéter sur tous les tons des personnalités abusivement autoproclamées « représentatives des Juifs de France », mais qui, en fait, se font les relais de propagande  du gouvernement israélien d’extrême droite.  Ce faisant, en prétendant afficher une solidarité  inconditionnelle des français juifs avec les exactions commises par l’Etat d’Israël, ces personnalités alimentent  de façon totalement irresponsable, les réflexes antisémites parmi les esprits confus.

         Depuis 1920, de toutes les forces politiques en France, les communistes sont, de loin, ceux  qui se sont le plus engagés dans le combat pour l’égalité des droits entre les peuples,  pour l’égalité entre les citoyens, entre les travailleurs, quels que soient leur couleur de peau, leurs nationalité, et leurs convictions philosophiques ou religieuses. Ce combat demeure actuel et urgent : la lutte entre les communautés ne doit pas prendre le pas sur la lutte des classes.

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