Les congrès du PCF

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Encore la gauche - Olivier Gebuhrer - 06

La gauche en France est un Océan ; qu’importe au juste que le PS se l’accapare et que les médias fassent tout pour brouiller les cartes et disparaitre le contenu ; ce qui compte avant tout , c’est le fait que l’espace public français continue d’être scindé ; on peut recourir à un argument qui devrait être élémentaire mais ne l’est apparemment plus ; si la droite ne se cache plus , la notion de gauche doit -elle se faire hara -kiri ? On dira que ce mot est usé jusqu’à la corde ; mais ce diagnostic sans appel en apparence est faux ; ce qui est usé jusqu’à la corde ce sont les palinodies gouvernementales, celles de nombre – pas TOUS – des dirigeants du PS qui tentent de maintenir une fiction ; ces forces ont besoin de cette fiction ; mais ça ne marche pas. En tout cas, pas pour assurer au PS une hégémonie qu’il veut préserver coûte que coûte. Mais plus on se polarise sur la fiction, sur les turpitudes de cette petite caste de dirigeants qui ont perdu tout honneur et tout sens des mots, moins on voit ce qui est à reconquérir ; et dans ce qui est à reconquérir, nous avons comme PCF, une part déterminante de responsabilité.
Osons affronter ces questions. Dans son Rapport au CN , Pierre Laurent dit que nous ne sommes pas parvenus à faire que le Front de Gauche sorte de son coin de « gauche de la gauche » ; je partage ce point de vue mais je le partage sous réserve de voir que emportés par les échéances , les réactions compréhensibles face aux coups , les amertumes et aussi les illusions qui demeurent , nous n’avons pas tout fait pour nous en sortir, de ce coin . Et nous ne sommes pas les seuls responsables il s’en faut de beaucoup ; mais occupons nous de nous, de ce qui nous incombe.

Notre stratégie, j’y reviens, s’énonce simplement «  Nous voulons contribuer à un rassemblement populaire à vocation majoritaire POUR un gouvernement de gauche appliquant un programme de gauche » ; tournons cette phrase en tous sens ; si cette stratégie est erronée, abandonnons – là et disons-le clairement ; mais si comme je le pense elle est profondément juste alors il faut en tirer les conséquences ; là le bât blesse. Majoritairement, ce n’est pas ce que nous avons fait. On nous l’a dit d’une façon implacable ; bien sur nos propositions sont de gauche ; bien sur notre programme s’inscrit dans notre stratégie mais majoritairement, ladite stratégie n’a pas été notre boussole ; ici c’est l’inversion du rapport des forces qui fut l’objectif central, là la vindicte contre le gouvernement, là l’idée noyée dans un épais brouillard des ruptures nécessaires. Rien de tout cela ne s’inscrit dans notre stratégie, n’y contribue, et n’aide l’Océan de la gauche à reconnaître au PCF le rôle de rassembleur qui doit être le sien.

Personne ne reproche au PCF de critiquer le gouvernement actuel, personne ne lui reproche de dire haut et fort que ni Hollande ni Valls ne peuvent prétendre porter la gauche en, 2017 ; personne ne reproche au PCF d’être LE parti pour qui s’extraire du capitalisme est l’objectif et que celui-ci n’est pas une sorte d’horizon inatteignable ; personne ne reproche au PC en un mot d’être communiste ; on nous reproche de ne pas être utile à l’objectif proclamé .

C’est là qu’intervient la question des primaires. Devons-nous faire comme le fit G Marchais en son temps ? C’est-à-dire devant une question dire «  ce n’est pas la bonne ; ce n’est pas la question mais c’est ma réponse » ? La question des primaires à gauche ne fait pas partie de notre culture ; c’est perdre son temps que de le dire ; mais il se trouve qu’elle EST dans le paysage politique ; bouder nous exclut ; nous y inscrire en sautant comme un cabri est absurde ; c’est justement ce que nous ne faisons pas en disant « Primaires » ? Vous avez dit Primaires de gauche ? «  Alors avant de décider du casting, voyons si nous pouvons tomber d’accord sur ce qu’un(e) candidat(e) porterait comme propositions pour figurer au second tour comme adversaire de la droite : au passage cela élimine le scénario du face – à face Droite- extrême droite, scénario VOMI par toute la gauche, ou le scénario écrit depuis l’Élysée, Droite- Hollande dont MAJORITAIREMENT à gauche on ne veut pas.

N’est-ce pas là être conforme à notre stratégie, indépendamment de la question des législatives lesquelles doivent évidemment nous occuper tout autrement qu’en 2012, mais qui seront rendues plus simples pour nous si nous sommes partie prenante d’un processus lancé par d’autres mais qui ne peuvent éluder les questions que nous soulevons ?.

Je poursuivrais

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