Les congrès du PCF

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Où va le PCF ? Jean-Jacques Karman - 93

Si nous continuons, nous allons tout droit à la catastrophe. Le dernier conseil national du PCF avait pour ordre du jour, après le désastre des régionales, la convocation du 37ème congrès du PCF.

Mais au cours de ce CN, d’abord dans l’intervention de Pierre Laurent, puis fortement dans celle d’Olivier Dartigolles, la question des primaires est venue sur le devant de la scène.

Ils ont tenté d’arracher une décision immédiate du CN, en vain, mais depuis tout se fait comme si le Parti avait décidé de s’inscrire dans la perspective des Primaires. Lors de plusieurs rencontres, des débats ont lieu incluant des représentants de notre Parti avec un « périmètre pour ces Primaires » des plus aberrants. Il a été dit : « sans exclusive, de Hollande à Mélenchon, de Macron à Clémentine Autain, du PC à Cohn Bendit » ce dernier vantant : « les coalitions d’idées avec la Gauche, le Centre et la Droite ». Beau programme en perspective pour cette Sainte alliance !!!!

Cette opération diversion voulue par une partie de la direction du PC est affligeante, une véritable fuite en avant vers la catastrophe pour ne pas aborder les vrais problèmes, alors qu’il y a urgence à tenir un 37ème congrès ouvert sur toutes les questions, pour refonder notre programme et notre stratégie sur des bases marxistes. Cela est impératif avant toute alliance de classe, après les désastres électoraux que notre programme et notre stratégie ont engendrés.

Déjà nous avions perdu de très nombreuses villes aux élections municipales, dont certaines dirigées par des communistes depuis 1920, puis sur l’ensemble de la France, la moitié des conseillers généraux communistes furent battus aux élections départementales. Pire encore, les 3/4 des conseillers régionaux communistes ont disparu; ainsi, des départements, des régions entières n’ont plus d’élus communistes. Notre Parti n’est plus, dans les faits, un parti d’implantation nationale. La situation est pire qu’au moment des élections présidentielles de 2002. La situation est catastrophique : ou bien nous adoptons un programme et une stratégie de lutte de classes, ou bien nous sombrons.

La sortie de l’union européenne capitaliste est plus que jamais nécessaire, ainsi que la sortie de l’Otan. La France, notre peuple, notre classe ouvrière, sont confrontés à une crise du capitalisme jamais connue. Il n’existe pas de conciliation possible et notre programme doit être un programme de rupture avec le capitalisme. En premier lieu, prononçons nous pour la nationalisation des Banques, l’échelle mobile des salaires et des retraites, avec une augmentation immédiate de tous les minima sociaux pour relancer la consommation populaire et la production nationale.

Les barrières douanières doivent être réactivées, car la rupture avec le capitalisme se fera d’abord sur une base nationale.

Ces premières mesures sont capables de remobiliser le peuple de gauche. Le choix est clair : ou nous collaborons avec ceux qui n’ont rien de gauche, ni de socialiste et alors c’est la mort du PCF qui est programmée ou bien nous romptons avec ces gens qui osent remettre en cause les droits sociaux et syndicaux, fruit de la lutte de classe depuis plus de 100 ans. Ils osent condamner des ouvriers à la prison, museler les libertés par l’Etat d’Urgence. NON !! aucune discussion ou primaire n’est possible avec eux. Ils ne sont plus du même bord que nous.

Comme le disait si bien Elsa Triolet dans l’une de ses citations : « Les barricades n'ont que deux côtés » il nous faut choisir le nôtre !

Le Capitalisme n’est pas éternel, mais il trouvera toujours en son sein des solutions, quitte à aggraver encore sa crise. NON il faut l’abattre, c’est à nous d’oser le renverser. L’une des solutions est l’élection d’une Assemblée constituante, pas pour une 6ème république bourgeoise, NON mais pour une 1ère République française réellement sociale, réellement démocratique et réellement populaire. Cela est urgent et incontournable. Ce ne sont pas des primaires pour 2017 avec des sociaux libéraux qui nous sortiront de l’ornière dans laquelle notre stratégie et notre programme nous ont plantés. NON !!! Changeons de programme et de stratégie pour réussir aujourd’hui, enfin, la belle aspiration de 1917.

Vive un 37ème congrès du PCF (à Aubervilliers) sur des bases marxistes !

 

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