Les congrès du PCF

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Quels obstacles ? Olivier Gebuhrer - 06

Marc Brynhole dans l’édito N° 2 à la préparation de ce Congrès qui s’annonce comme profondément différent de tous ceux que j’ai connus , pose la question :

« Identifier les obstacles à franchir, n’est-ce pas déjà s’engager pour chercher réponse ? »

Ce qui suit est une petite pierre dans ce but.

  1. Le capitalisme a changé ; c’est toujours le capitalisme mais quand 1% de l’humanité détient plus de 50 % des richesses, on a changé d’échelle, on a changé de repère ; de grands auteurs écrivaient en leur temps que réciter les textes sacrés n’est pas leur être fidèles. La première des difficultés consiste pour nous à appréhender ce qui a changé. À titre d’exemple mais c’est loin d’être exhaustif, l’impérialisme existe toujours, mais Obama a trouvé le moyen d’en finir avec la crise iranienne ce dont notre gouvernement ne voulait pas ; il trouva le moyen de commencer une autre marche avec Cuba, visant toute l’Amérique Latine évidemment, mais enfin une autre marche que celle de la guerre larvée ; pas d’illusions , l’impérialisme US n’a pas changé mais lui aussi est confronté à une crise dont il lui importe au premier chef de trouver SES issues pour que tout demeure ; phrase citée par A Juppé qui en fait son mot d’ordre et on peut le croire sur parole . La Russie de Poutine n’a rien en commun avec le socialisme même dans sa version soviétique mais qu’on le veuille ou non, aujourd’hui la Russie est dans le camp de la Paix et oblige les Etats Unis à réfléchir autrement qu’avec Trump ; un candidat se réclamant du socialisme parvient à faire jeu égal avec H Clinton ; dans un seul État ? Il n’empêche. Vous connaissiez Corbin il y a un an ? Il prend la tête du parti Travailliste blairisé .Que dire de la Grèce sinon que l’affrontement de classe s’y poursuit avec le dernier acharnement. Le capitalisme domine la planète comme jamais auparavant mais sa crise l’étreint et les forces considérables qu’il met en mouvement pour perpétuer sa domination n’ont plus la possibilité de juguler complétement la recherche d’un monde nouveau, d’une logique différente. Ne pas le voir est un premier OBSTACLE au développement d’une pensée communiste nouvelle.

  2. Dans le cadre de cet affrontement et pour en venir à notre pays, oui il y a la question de la gauche et de son devenir.

Ceci demande développement. Mais commençons par ceci : notre pays est la 6° puissance mondiale et c’est un pays capitaliste développé depuis des siècles un pays où la bourgeoisie connaît les arcanes du pouvoir, a immensément appris du mouvement populaire ; elle SAIT traquer les aspirations et toujours tente de les dévoyer. Changer, dans un pays comme le nôtre c’est-à-dire nous extraire du capitalisme ne peut être chose aisée. Et dans le même temps cela presse. A force de répéter que nous allons dans le mur, nous y sommes. Et pas de jour sans une nouvelle crise. Que se passe-t-il donc dans les esprits ? Pas ceux des Pujadas et autres Lenglet, ceux des gens que nous côtoyons. Une tempête sous les crânes, totalement inédite dans son ampleur ; tempête : les expériences socialistes ont échoué ; elles n’inspirent rien sauf des piqûres de rappel. Le capitalisme ce n’était peut-être pas génial mais ça marchait ; la droite française est surement capable de vaincre mais comme l’a dit F Bayrou dans un éclair de lucidité, ne convainc pas. Quant à l’expérience d’un gouvernement socialiste ET écologiste (ne faisons pas comme si …) , n’en parlons pas ; rage , déception , que dire encore .Mais plus encore , le temps vient du constat pas encore largement partagé mais on y vient : le capitalisme , ça ne marche pas . Où courir, où ne pas courir ? Telle est la tempête sous les crânes de nos concitoyennes et concitoyens ; ne pas en prendre la mesure est un SECOND OBSTACLE au développement d’une pensée communiste nouvelle.

Cela nous amène à la question de la gauche ; usuellement les communistes ont une culture du vin ; je n’en connais aucun pour qui l’étiquette décide du précieux liquide. Mais lorsqu’on évoque la gauche tout change.

A tout ce qui précède et fait la nouveauté historique de la situation que nous connaissons s’ajoute aujourd’hui le fait fondamental selon lequel TOUTE MESURE DE GAUCHE s’en prend à la logique du capital ; c’est évidemment le cas du mariage pour tous ( égalité et universalité des droits au lieu de la segmentation indéfinie ) même si Sarkozy aujourd’hui semble s’y résigner. S’en prend à la logique du capital ai-je écrit ; évidemment ce n’est pas de même nature que contraindre Mittal à garder Florange ou à nationaliser de façon nouvelle l’industrie métallurgique ……… Aucune mesure isolée de gauche ne permettra jamais de nous extraire du capitalisme mais de grands auteurs raillaient déjà ceux qui prennent « les choses à part ».

Nous interroger sur la question de savoir si le PS est de gauche est d’aussi peu d’intérêt politique que de chercher le sexe des anges ; en revanche savoir s’il peut participer à la mise en œuvre d’une politique de gauche est une question essentielle.

Mais plus profondément, celles et ceux qui en dépit et malgré tout se sentent proches du Parti Socialiste, peuvent voter pour ses candidates et candidats occasionnellement, constituent un vaste océan de gens de gauche et il en sert à rien de chercher à ne pas le voir ; or justement s’échiner à ne pas VOIR cet océan, ne pas l’ENTENDRE, est un troisième obstacle au développement d’une pensée communiste nouvelle.

Ce sera tout pour aujourd’hui .

 

 

 

 

 

 

 

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