Les congrès du PCF

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Et maintenant ? Loïc Besson - 93

L’hypothèse fasciste‬ ?

Badiou a exprimé l’idée de l’hypothèse communisme pour les peuples. Pour paraphraser Badiou, l’hypothèse fasciste ou nationaliste pour la bourgeoisie‬

Avec l’accentuation de la crise et de la paupérisation de l’ensemble de la population et la réorganisation difficile du mouvement ouvrier, les capitalistes gardent en option l’hypothèse nationaliste ou fasciste. Les antagonismes s’aiguisent. L’extrême droite rode et gagne en influence. Soit ils imposeront leurs choix de manière démocratique soit ils le feront par la force. « Le ventre est encore fécond d’où est sortie la bête immonde ». Même si on peut dire que le fascisme est mort au sens historique, il est renaissant sous d’autres formes et d’autres noms.‬

Le fascisme joue sur la frustration nationale, il prend le masque de défenseur de la nation lésée et en appelle au sentiment national bafoué. Son dynamisme et sa force ne viennent pas de son programme qui est souvent incohérent ou falsificateur, mais de deux formules : nationalisme et autoritarisme, ou chauvinisme et violence.‬

L’histoire nous enseigne également, que les fascistes n’ont pas pris le pouvoir mais qu’on le leur a offert.‬

La base « théorique » du fascisme, s’appuie sur une vision « naturaliste ». Georges Politzer dans « sang et or » avait bien identifié la stratégie des fascistes transformant la lutte des classes en la lutte des races. "¨Il s’appuie également sur le poujadisme « tous pourris » transformé en slogan UMPS ou en opposition factice entre patriotes et mondialistes, chrétiens contre musulmans, immigrés contre travailleurs. Les milieux impérialistes veulent faire retomber tout le poids de leur crise sur le monde du travail, les travailleurs, les prolétaires communément appelé austérité. L’impérialisme s’efforce quant à lui de résoudre le problème de ses approvisionnements en énergie et matières premières, ainsi qu’en débouchés par l’asservissement des peuples en maintenant autant que possible le partage actuel du monde par tous les moyens, y compris, et surtout, la guerre qui n’est pour ces soi-disant défenseurs des droits de l’homme que la continuation de la politique par d’autres moyens pour reprendre la formule de Clausewitz. N’importe quelle alliance poursuit seulement cet objectif. "¨Confronté à une crise majeure, qui va bien au-delà de la « simple » crise économique, qui met en danger le système de production et d’échanges, le capital craint par dessus tout, une résurgence du mouvement communiste, une prise de conscience de la nocivité du système, de sa morbidité.

 

Le fascisme ou des ultraconservateur religieux libéraux économiquement est de ce point de vue, quels qu’en soient ses oripeaux, le rempart du capital. ‬

 

Il convient néanmoins de faire attention s’agissant du FN. Il a des velléités fascisantes certes mais il est en réserve de ce point de vue, c’est à dire qu’il est encore loin des SA. Si on veut le combattre, il faut estimer à son juste poids sa phraséologie et sa puissance de feu.

Quelque soit le racisme de ce parti, fondé il y a quarante ans par des nostalgiques de Vichy et de l’Algérie française, nous savons qu’il n’en ait pas encore à rouvrir des camps ni des chambres à gaz. S’il en venait à participer au pouvoir, ce qu’il ne pourrait sans doute faire que dans une coalition, ses représentants par le pouvoir alléchés se borneraient à tenter de marquer l’opinion symboliquement en faisant du bruit pour faire oublier l’abandon pur et simple du socle de leur programme. On peut s’attendre à d’épiques empoignades sur le porc dans les cantines, ou sur l’enseignement à l’école du bon vieux temps des colonies. Mais les électeurs qui votent pour le FN en espérant l’expulsion massive des étrangers (s’il y en a beaucoup), ou la sortie de l'euro en seront pour leurs frais.

Le fascisme historique des années trente n’était rien d’autre qu’une machine de guerre contre la révolution ; sa seule cohérence logique était l’anticommunisme, le reste n’était qu’une logorrhée meurtrière, mais délirante. Or vu le rapport de force actuel il n’y a guère de risque de voir le MEDEF se mettre à financer en grand crânes rasés et croix gammées, par peur du communisme. Pas d’attaque en vue contre la propriété privée des moyens de production ? Il n’y a pas actuellement de réaction fasciste au sens historique comme on peut le retrouver par exemple en Grèce! Ce parti, sans aucun appui dans les institutions, soutenu ni par l’armée, ni par l’Eglise, ni par le patronat, ni par l’étranger, dépourvu d’armes et de milice, ne pourrait exercer une dictature qu’au cas où la bourgeoisie lui offrirait le pouvoir sur un plateau, comme en Allemagne en 1933, et dans l’état actuel des choses on ne voit vraiment pas pourquoi elle le ferait. Pour le moment, la bourgeoisie actuelle lui préfère largement le gouvernement PS.

 

En revanche, ce parti nationaliste, conservateur, naturaliste et autoritaire est un rempart. Il est aidé actuellement en France par l’appareil d’Etat, une partie du monde de la finance et médiatique (certains représentent du patronat en font ouvertement une option) et d’une certaine manière par nos guerres impérialistes. Ceci permet par un jeu subtil de détourner et d’exclure toute force venant du mouvement ouvrier. Pour les nationalistes, leur propagande s’inspire sur la forme des éléments marquant du mouvement ouvrier pour les détourner en propositions nationalistes, chauvines et autoritaires incarnée par une jeune garde dirigeante issue en grande partie de la haute fonction publique formée généralement dans des groupuscules d’extrêmes droites formées dans les facs de droit. Sa force mais aussi sa faiblesse réside dans une forme de refus de tout compromis. Elément qui permet d’être un catalyseur du rassemblement des extrêmes droites les plus diverses, d’attirer de nombreux personnes paupérisées revanchardes d’un système qui les a délaissé. Mais ce refus de tout compromis ne leur permet pas d’accéder aux responsabilités politiques. Une nouvelle crise économique et une poussée encore plus forte du chômage pourraient leur permettre d’accéder au pouvoir tout comme un compromis avec la droite dans une coalition à condition de réviser leur programme économique sur l’euro ou le libéralisme. Ce sont des conditions pour leur accession au pouvoir surtout lorsque l’on constate la porosité idéologique entre l’extrême droite et la droite qui s’accentue chaque jour. ‬

Les partis libéraux même de gauche s’en servent pour pousser encore plus vers le règne de l’ordolibéralisme, diviser et détourner le mouvement ouvrier des objectifs qui sont les siens. Il permet également une recomposition forcée des partis de gauche afin de rompre les alliances avec les keynésiens et les marxistes. Ils s’appuient sur l’extrême droite pour en exclure une représentation dans le monde institutionnel et décrédibiliser toujours un peu plus les représentants du mouvement social et écologique.

 

Mais, ce qui est nouveau, c’est qu’ils épousent maintenant des conceptions chauvines en reprenant des propositions à leur compte. Eléments nouveaux qui doit nous interroger à l’avenir. ‬Ceci doit nous interroger aussi à l’avenir à relancer sérieusement des structures comme le MRAP.

 

Le Front de Gauche ?

 

Le Front de Gauche en France est en échec. Nous n'incarnons pas une alternative ni même un espoir de changement profond pour les salariés (ouvriers, employés, paysans). Je ne crois pas que nous avons un déficit sur le fond de nos propositions ou notre analyse. Nous devons en revanche avoir un débat sur certaines de nos revendications sur les questions économiques et sur la souveraineté.

 

Nos difficultés réelles sont surtout : l’organisation et la stratégie. Plusieurs éléments doivent nous interroger depuis les élections présidentielles :

 

N’ignorons pas le contexte :

Des attaques et assassinats de masse sous couvert de religion sur notre territoire durant l’année 2015 a créé l’effroi du peuple français, troublant la démocratie et les fondements de la république vers une fuite en avant sécuritaire sans efficacité et stigmatisant encore un peu plus une partie de notre population déjà sur stigmatisée. ‬

Nous avons ensuite un vote sur l'état d'urgence prolongé où le vote du groupe Front de Gauche est complètement éclaté. La plupart de nos députés ont eu la main qui tremble, alors que d’autres au Sénat comme Pierre Laurent s'abstiennent (la position la plus juste politiquement vu le contexte) sans aucun débat sur cette question dans notre parti ni même avec nos partenaires n’ait pu être posé même dans l’urgence. Ou encore, chose plus étrange, un député communiste du Nord, qui s’exprime pour la déchéance de nationalité. ‬La perte de repère touche aussi notre parti.

 

Nous ne pouvons pas ignorer les faiblesses actuelles du mouvement social et syndical en France avec en plus une défiance envers les dirigeants et leurs représentants. Nous pouvons non plus oublier le brouillard intellectuel et la confusion politique qui règne dans notre pays même dans les éléments les plus conscientisés politiquement.

 

Des interrogations demeurent :

Sur la stratégie :

L’inconstance dans nos choix  et de notre positionnement vers tantôt vers une tentation gauchiste sans lendemain c’est à dire à refuser par essence tout compromis, toute alliance ceci par moment poussé par un candidat à l’élection présidentielle, tantôt vers un repli identitaire ou encore vers une recomposition politique sans cohérence. Par exemple, au hasard l’autonomie pour les villes de plus 20 000 habitants ou l’alliance à géométrie variable de la part d’un parti sur aucune base ou accord programmatique réel n’est à mon sens pas sérieux.

Il faut sortir de ce débat stupide sur le refus par principe d’alliance (l’expérience portugaise, espagnol et même grec devraient nous faire grandir de ce point de vue). Le refus de tout compromis et même alliance est un débat qui d’ailleurs n’existe qu’en France conditionné par les modes de scrutins avec l’absence de proportionnelle dans les institutions. D’ailleurs, nous le voyons bien qu’il n’est plus possible de gouverner avec seulement 25% des votants soit une frange extrême faible de la population. Pour ce qui nous concerne. Nous devons revenir à la question plus fondamentale : « Quelle politique, pour qui ? » et exiger le mode de scrutin proportionnelle. Les alliances sont ensuite une conséquence pour notre action.

 

De plus, nous voyons qu’une coalition ne peut pas avoir une multitude de stratégie ou chaque parti porte la sienne. Là aussi, si les stratégies divergent réellement entre les partis du Front de Gauche, si une divergence persiste, un grand débat doit avoir lieu en amont sur l’ensemble du territoire. Il aurait été à mon sens un moyen de sortir par le haut et d’être plus cohérent.

 

Les appels à voter sans condition ? Je crois surtout que c’est d’une certaine manière nier notre utilité, la crédibilité de nos revendications et le rapport de force que nous avons pu constituer lors d’une élection. En tout cas, notre position n’a jamais été le refus du compromis même en cas de défaite sur une orientation générale exprimée au premier tour d’une élection. Il ne peut s’exprimer non plus par un soutien sans condition même si nous ne dirigeons pas ensemble une institution, même avec un électorat très attaché à l’union de la gauche. Je crois surtout, plus fondamentalement, qu’il permet de poser les contours de notre engagement politique mais aussi de faire de compromis comme nous l’ont montré les grecs, les portugais et les espagnols.

 

La communication :

Il faut faire un constat simple. Nous sommes faible sur notre manière de nous adresser à la population c’est à dire notre stratégie en matière de communication dont le bilan est globalement négatif que ce soit pour notre parti mais également pour l’ensemble du Front de Gauche et en particulier après les élections présidentielles en 2012.  Notre approche doit être réinterrogé même si de manière inégale, il y a par endroit des choses qui se font. Nous devons avoir un temps sur cette question pour en améliorer notre matériel de propagande et son efficacité. Beaucoup d’outils sont à notre disposition. On pourrait réfléchir à mettre en place des outils de communication comme une une chaîne radio filmée avec vidéo postée sur internet, clip, interventions officielles, débats, séminaires, etc…

 

Intervention populaire :

Notre incapacité à faire vivre les assemblées citoyennes et trouver la manière démocratique pour désigner nos représentants point qui a réussi à faire fuir nombreux qui voulaient s’investir après un cheminement et une construction politique. Et ceci dès les législatives de 2012. Ce n’est pas la raison essentielle mais les batailles interminables et querelles pour désigner un ou plusieurs représentants lorsqu’un consensus entre les partis n’a pas été trouvé est mortifère. Ceci a constitué un des éléments qui a permis je crois de casser la dynamique portée lors des présidentielles en 2012 et laisser à penser que nous nous battions pour des postes. Les partis ont leur rôle à jouer et le débat pour ou contre un parti communiste et les partis politiques de manière générale est dépassé. Nous le voyons même en Espagne où un mouvement citoyen s’est constitué en parti. Mais la nouveauté qui n’en est pas une, c’est la désignation de leurs candidats par le principe de primaire organisée lorsqu’un consensus ne s’est pas dégagé. Je crois que nous devons étudier ce processus tranquillement, l’adopter si besoin et surtout l’encadrer si nous utilisons ce processus.

 

Communisme de nouvelle génération :

Le besoin d’un renouvellement des cadres politique et de pratiques de la part de notre parti et de nos élus (comme le cumul des mandats et dans le temps). Je crois que nous devons continuer ce processus que Pierre Laurent a impulsé par un communisme de nouvelle génération.

 

Organisation :

Je crois que ceci est un des point essentielle. C‘est notre difficulté à développer et construire une stratégie organisationnelle et nationale de conquête politique, militante et idéologique des communistes sur les territoires avec un renouvellement de nos pratiques et de nos représentants de manières crédibles et cohérentes. Nous le voyons bien que la composante locale est le départ d’une construction à plus grande échelle.

Nous avons aussi une difficulté à maintenir avec constance des revendications et des propositions fortes sur la durée. Ceci est pourtant porté par notre dernier congrès et un travail se fait dans ce sens mais il est trop inégalement porté sur les territoires.

Je crois qu’il faut revenir à des choses simples pour un parti : cellule de quartier et d’entreprise, sections, fédérations, conseil national qui puisse évolué, un réel exécutif, une école de formation, la formation de cadre, aider la JC, participation dans les organisations de masse (syndicats et associations), une revue synthétisant le travail des différentes revues et des différentes commission où chaque communiste est abonné.

 

Pour le PCF, quelques questions sur le fond :

 

Nous avons bien avancées sur le fond comme sur la question européenne, écologique et industrielle, des services publics nouveaux et un travail est bien avancé sur les questions internationales et les enjeux de sociétés.

 

Mais nous devons réellement nous poser sur deux questions qui depuis des années ne prennent pas dans la société : nos revendications économiques et sociales et sur la souveraineté.

 

Deux questions sclérosés l’un par une école de pensée, l’autre par nos élus, qui à mon sens doivent être réinterrogé à partir des analyses et des travaux qui ont été fait et des modifications en cours du monde du travail avec la numérisation et la robotisation voir l’uberisation de la société.

 

Sur la nation, nous avons un gros manque à mon avis, qui d’une certaine manière rejoint la question européenne, c’est à dire la Nation comme expression de la souveraineté populaire. A mon avis, nous avons laissé là un peu trop le champ libre au FN, ce qui lui a permis de développer un discours nationaliste strict, excluant.

Sur la question européenne, peut être trop tardivement par rapport au référendum de 2005, nous avons réussi à réviser très clairement notre positionnement sur cette question par une convention qui affirme notre volonté d’une refondation complète de l’union européenne sur la base de la souveraineté populaire et de la coopération entre pays. C’est quelque part le slogan « prendre le pouvoir » et pas seulement sur la monnaie mais globalement sur nos vies et qui répond d’une certaine manière au débat tronqué sur la sortie ou non de l’euro (car on peut sortir de l’euro et ne pas reprendre le pouvoir, voir même le perdre encore plus).

 

Egalement, nous voyons bien que nous sommes en difficultés sur la question des réformes territoriales comme sur la question du mode de scrutins qui exclut des institutions la majorité de la population. Le peuple souverain s’est exprimé contre la régionalisation en 1969 mais qui fut imposée par la suite en 1982 tout comme le référendum sur la constitution européenne de 2005.

Pour ses grandes régions, cet échelon fut imposé dans les années 80 puis renforcé dernièrement alors que le peuple français l’avait refusé qui répond encore à ce sentiment partagé de mille feuilles administratives, de souveraineté populaire encore éloigné et bafouée et de démantèlement de la Nation en attisant les particularismes locaux et la destruction de la solidarité nationale. Et ce ne sont pas les compétences de cette instance qui posent problèmes car elles peuvent très bien être transférées au niveau départemental ou au niveau national. Mais c’est bien le sentiment d’une souveraineté populaire menacée en voie d’être totalement supprimé. Et l’abstention en est son symbole.

 

Sur la question de la nation, ce discours est d ‘autant plus reçu par les masses que de réformes territoriales en réformes territoriales, c’est la France en tant que Nation souveraine qui est entrain d’être démantelée sans que nous nous s’exprimons en tant que parti sur cette question ni n’engage des actions contre. 

 

Ce thème peut être clivant dans le Parti avec certains, mais faut savoir faire des choix stratégiques. Avoir un non positionnement clair sur cette question laisse le champ libre à une certaine vision soit libérale européenne fédéraliste soit nationaliste au sens excluant portée en France par le FN. Je crois que pour nous, nous devons maintenant avoir un discours clair sur cette question c’est à dire sur ce que nous voulons faire et où nous voulons aller :

Le modèle territorial que nous voulons : suppression des communes de moins de 500 habitants, la coopération entre commune par les intercommunalités, les départements, Etats, ENU (Refondation de l’Europe), une ONU refondée. Nous sommes pour la suppression des métropoles sous sa forme technocratique (mais pas des intercommunalités) et des grandes régions, de la fonction de président de la république et un mode de scrutin proportionnelle. Certes nous souhaitons une 6ème république c’est à dire une république sociale, la refondation de l’Europe, une réforme de l’ONU en établissant une nouvelle hiérarchie des normes internationales, fondée sur la primauté des normes sociales et environnementales par la création d’un Tribunal international de justice climatique sous l’égide de l’ONU, la création d’un Fonds de coopération solidaire sous l’égide de l’ONU financé par des taxations du capital international.

L’engagement des politiques de coopération scientifique et universitaire internationales via la mise en commun et le partage en libre accès des compétences et des ressources et via des budgets soutenant les missions internationales des chercheurs et des enseignants-chercheurs.

Nous combattons les principes d’austérité du FMI et de libre-échange de l’OMC pour les changer profondément ou pour créer de nouvelles institutions internationales. Nous combattons et voulons supprimer l’OTAN.

Nous voulons appuyer la création d’un Tribunal international de justice climatique sous l’égide de l’ONU. Nous appuyons les projets, fondés sur le principe de responsabilité commune pour l’intérêt général. Nous promouvrons l’Unesco et la Charte des Nations unies.

Mais tout ceci doit se faire par la promotion de la démocratie et d’une organisation où nous nous n’exprimons très peu. Nous souhaitons un mode de scrutin à la proportionnelle à un tour pour les communes, départements, le parlement, ENU et ONU (avec la constitution de groupe politique au niveau européen et international et avec le respect des institutions de chaque pays) avec des compétences définies pour chaque échelon et la clause de compétence générale. Les mandats seront non cumulables, de 6 ans et renouvelable seulement 3 fois. Il y aurait 3 phases électives à financement public et temps de parole égale pour les formations faisant plus de 5% des votants, une à l’échelle locale, l’autre à l’échelle nationale et l’autre à l’échelle européenne et internationale.

Voilà aussi un moyen de revivifier la démocratie.

 

Sur la question économique, nous voyons que nos propositions ne trouvent pas que très peu d’échos auprès de la population ou apparaissent trop techniques, trop abstraite pour le profane venu malgré les analyses que nous avons depuis de nombreuses années par des économistes marxistes brillants. Ou sinon, elles rejoignent trop souvent la stricte revendication syndicale légitime en particulier sur les salaires, les services publiques et sur la sécurité professionnelle. Il me semble que nous devons intégrer des travaux qui rejoignent nos propositions sur la question du temps de travail porté en particulier par la CGT mais également ceux des économistes atterrés ou encore sur le salaire universelle dit « salaire à vie » développé entre autres par le réseau salariat. Nous ne pouvons pas ignoré ces débats et ses propositions et encore moins exclure de nos débats ses revendications qui dans le fond rejoignent en grande partie nos travaux. La revue économie et politique devrait traduire ce foisonnement et non ressembler à une école de pensée excluant toutes idées qui ne ressemble pas à son courant de pensée.

 

Plusieurs pistes sont maintenant à clarifier : 

Nous souhaitons l’émergence d’un nouveau front populaire du 21ème siècle sur la base d’un programme de rupture avec le libéralisme et le capitalisme avec l’intervention massive du monde du travail. Nous devrons surtout dégager une perspective politique et de lutte avec les syndicats, associations, un front citoyen avec les assemblées citoyennes, un front populaire. La lutte continuera, toujours. La situation politique va évoluer et l’utilité du Front de Gauche a posé largement ses limites. Nous devons dépasser les faces à faces entres les organisations et les dépasser si cela est nécessaire par la démocratie, en relançant les assemblées citoyennes et y inclure un processus incluant tous ceux qui souhaitent relancer une dynamique positive en dépassant nos divergences lorsqu’ un blocage persiste entre nous.‬

Il faut une analyse sérieuse, un projet, un programme, une stratégie de reconquête sur les territoires et une stratégie commune. Car nous avons devant nous un scénario quasi déjà écrit avec la droite ou le PS face au FN pour les prochaines présidentielles et une victoire de la finance et de l'autoritarisme. ‬

 

Effectivement, il faut faire de la politique autrement. Effectivement, il faut un nouvel espoir, un front populaire. Mais pour cela, il faut des partis rassemblés qui auront l'obligation d'organiser un processus populaire permettant la participation du plus grand nombre. Mais qui dit populaire dit participation du peuple. Qui dit participation du peuple dit la construction d’un projet commun, une ligne et une stratégie commune. Si le besoin est nécessaire si une divergence persiste entre nous, je ne connais pas de règle moins coûteuse que celle de la démocratie.

 

Quelques mots sur une primaire :

 

Pour ma part, je suis favorable à l’idée d’une primaire de la gauche. En règle général, je ne suis pas favorable à ce type de processus mais je crois que la période et les échéances qui arrivent nous l’imposent. Nous ne pourrons pas laisser le terrain idéologique et médiatique à la droite qui va entrer dans un processus de primaire, au FN et ainsi qu’au gouvernement.

Nous ne pouvons plus rester spectateur de cette scène de théâtre dramatique.

 

C’est pourquoi, nous devons entrer ensuite dans un processus qui forme un programme, la France en commun dont nous avons déjà commencé à initier le travail avec les 15 chantiers prioritaires et 15 mesures d’urgences. Un processus qui permet à de nombreuses personnes de reprendre confiance en la politique sans que chacun ait le sentiment que les décisions se passent ailleurs.

 

Les primaires seraient d’abord une grande pétition pour tous ceux qui souhaitent voir s’appliquer un vrai projet de transformation sociale, un rapport de force et qui validerait notre démarche. Ce processus permettrait également de regrouper tous ceux qui souhaitent un projet d’émancipation humaine ayant des traditions et des conceptions différentes où chacun aurait le sentiment d’être respecté.

Même si nous n’avons pas ce genre de tradition chez les communistes, nous ne pouvons ignorer l’attrait grandissant auprès des électeurs de gauche. Nous pouvons bien sûr analyser qu’il participe à cette manière consumériste de faire de la politique et attise les particularismes. Mais je ne vois pas très bien quels autres processus politique pourraient trouver l’attrait du plus grand nombre dans la courte période que nous avons devant nous.

 

Ce serait aussi le moyen de s’exprimer, et de défendre et présenter largement avec divers arguments un projet alternatif et de participer à la bataille idéologique durant la période. Nous devons trouver un moyen de redonner gout et espoir à la politique par notre capacité à agir différemment.

Ce processus permettrait aussi de sortir rassembler ou de désigner un candidat qui devra trouver notre confiance. D’ailleurs, on voit bien que chaque camarade, chaque citoyen a son avis sur la question et s’interroge. Enfin, ceci permettrait de s’appuyer sur un réseau de citoyen pour la prochaine élection présidentielle, législative, relancer les assemblées citoyennes et faire venir à nous de futurs militants. Il permettrait également d’éviter le processus de division mortifère pour nous et pour le pays.

 

Les candidats désignés lors des primaires devront respecter le projet, la ligne, la stratégie ou le respect de chacun et des organisations est de mise.

 

Nous pourrions imaginer que des candidats exprimant une orientation dans la gauche pourraient se représenter sans appriori. Cela ne pourrait se faire qu’après la construction d’un programme aux contours n’excluant aucun protagoniste mais exigeant sur le fond pour une France en commun. Chaque décision importante comme le programme doit être construite par le champ social, syndical et politique mais pour cela devrait être validée et porté par le plus grand nombre. On pourrait également porté l’idée de le faire discuter et voter dans les entreprises par les salariés. Les candidats pour les législatives seraient présentés aussi par les partis et désigné lorsqu’un consensus est trouvé entre organisations, sinon si ce n’est pas le cas à partir de primaires sur une circonscription vers la fin de l’année prochaine en même temps ou avant la désignation du candidat à l’élection présidentielle.

Ce processus acte en effet un échec. Mais nous sommes bien face à un piège.

Pour des primaires commune de la gauche, c’est à dire un débat sur le projet commun puis une désignation de candidat compatible avec le projet au présidentielle et législatives, pourquoi pas? La primaire ne conditionnera pas nécessairement une participation de notre part à la campagne des élections présidentielles, ni même à un gouvernement, ni même notre autonomie à l’assemblée. De toute manière, elle ne le pourrait pas. Je crois que lors de l’élection présidentielle, plutôt qu’un soutien automatique au candidat, nous devrons occuper l’espace publique en lançant des grands rassemblement pour l’emploi, le salaire universelle, le logement social, la paix, la planification écologique, la santé, la refondation de l’Europe, la réindustralisation, la république sociale. Points que nous devrons défendre ardemment dans la construction du programme lors des primaires.

 

Congrès du PCF :

 

Pour le PCF, nous avons un congrès qui doit nous permettre de débattre de ses questions.

Nous devons bien sûr continuer à nous restructurer en terme d’organisation pour avoir une implantation au plus proche des gens dans les quartiers, des salariés, développer la formation, la communication de notre parti, notre direction pour quelle soit claire et efficace unie respectant les prises de décisions de l’ensemble des communistes sans que les débats en notre sein s’arrêtent.‬ De plus, nous devons je crois trouver les mesures qui permettent d’avoir une vision claire de nos évolutions et même avoir une approche plus efficace de la manière dont nous militons sur le terrain au lieu d’approche subjective s’appuyant sur aucun fondement réel afin de nous permettre de faire de la politique, de nous interroger sur l’efficacité de certaines batailles politiques ou certaines pratiques.

Nous devons avoir plus d’implantation dans les associations déjà existantes et syndicats. Non pas pour les inféoder mais pour créer une coopération citoyenne et démocratique. ‬

Notre ligne sur l’Europe est la bonne : C'est la refondation de l’Europe. Nous voyons progresser en Europe des forces communistes et progressistes comme en Grèce, Espagne, Portugal, Irlande, Belgique même si l’extrême droite progresse aux Pays bas, en France, en Autriche ou encore dans de nombreux pays de l’Est et du Nord de l’Europe. ‬

 

D’ailleurs, au niveau européen, nous devons à la manière de l’ALBA ou la CELAC en Amérique latine proposer un projet européen pour une Europe Sociale autour du Groupe « la Gauche Unie Européenne rassemblée ». Aucun processus ne doit diviser cette GAUCHE de transformation sociale en Europe pour avoir de nombreux appuis internationaux. Je crois que cette démarche de division initiée par certains est sans lendemain. Un appel à la refondation de l’Europe est en cours. C’est un réel projet politique partagé et d'une stratégie commune que nous devons avoir surtout après l'expérience vécue par le peuple grec, espagnol, portugais et irlandais. Signal que « l'histoire est de nouveau en marche » en Europe. ‬

 

Là encore, la lutte économique pour la liberté et le monde.

Il s’agit là aussi d’une des dimensions de la lutte idéologique. Il n’est pas question ici de tirer une frontière entre lutte idéologique et lutte économique, la dialectique des deux fondants l’activité politique du Parti Communiste, il faut quand même revenir sur ce thème. Le Parti Communiste doit réinvestir les lieux de travail, là où se pratique l’exploitation capitaliste, là où se vit la souffrance au travail, là où se pose la question, autorisée par le niveau de développement des forces productives, du « travailler autrement ». C’est une question qui va du local au global. Du comment on travaille au pourquoi on travaille ? Quel est le rôle des unités de production, que signifie le terme « entreprise », « entrepreneur » seriné à longueur de journal télévisé ? Qu’est-ce qu’on produit et pourquoi on produit ? Ce questionnement « tire » beaucoup d’autres, et en premier lieu la question dite écologique surtout à partir des changements climatiques que nous subissons.‬

 

 

En conclusion

Ces points montrent la nécessité d’un Parti Communiste offensif, idéologiquement armé et créatif, fortement organisé dans les masses et d’abord là où se fait l’exploitation capitaliste, dans le monde du travail mais également dans nos quartiers où des nombreuses personnes sont éloignés du politique. C’est là que pied à pied, avec les camarades syndiqués il faut combattre politiquement le capital en soutenant politiquement les luttes et en leur donnant le prolongement politique chaque fois que c’est possible. Elaborer des solutions avec les exploités, mais là aussi, sans démagogie, ne pas sombrer dans la naïveté du spontanéisme des masses ni dans le slogan manichéen. Le Parti doit être capable d’organiser les luttes et de les placer dans une perspective de changements révolutionnaires. Mais ce seront les masses avant tout qui feront la révolution.‬

Pendant ce temps là, allons aux contacts des salariés, de la population. A nous de faire partager nos propositions. Lançons des grandes marches politiques sur le logement social, la santé publique, l’éducation publique, la planification écologique, la réindustrialisation, la paix, le salaire universel, la république social.  Engageons la bataille des idées pour faire vivre le communisme.‬

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