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Quelques réflexions et propositions sur la communication et le Parti - Bob Injey - 06

Quelques réflexions et propositions sur la communication et le Parti.

 

 

Il faut toujours avoir en tête la formule de Boileau :

 

 « Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,

Et les mots pour le dire arrivent aisément. » 

 

Cela est d’autant plus important dans un monde où l’information circule en temps réel, avec des grands médias qui pèsent de toutes leurs forces pour scénariser le débat politique, faire et défaire les opinions. Dans notre société la communication recouvre beaucoup d'enjeux : la circulation de linformation, l'image, la construction des idées et de lopinion publique, le pouvoir. Les tenants du capitalisme ne s'y trompent pas quand ils mettent tout en œuvre pour posséder, maîtriser et orienter l'information.

 

Face à cela, même si le PCF constitue un collectif militant conséquent, par son maillage du territoire, nos moyens humains et financiers sont limités. Parler de la communication pour le Parti, c'est donc aussi devoir définir des priorités et faire des choix pour rechercher la plus grande efficacité.

 

- Nous nous adressons à «différents public», nos adhérents (130 000), nos électeurs traditionnels (1 million), toutes celles et ceux qui sont intéressés par nous ou par le Front de gauche qui ont voté pour nous ou pas, plus largement toute la gauche et les abstentionnistes... Cela fait beaucoup de monde, avec des niveaux très différents d'appropriation de nos propositions, de nos choix stratégiques. Notre communication, « interne et externe », doit tenir compte de cette réalité.

 

- Nous avons de très nombreux supports de communication, souvent complémentaires. Tous n'ont pas la même utilité ni la même efficacité (1). Chaque support a ses avantages, ses limites et son coût. Il faut les utiliser en conséquence, avec une préoccupation comment « outiller » celles et ceux qui veulent être acteurs de la transformation sociale pour agir autour d'eux.

 

- Il faut être lucide sur les efforts à fournir. Une enquête, menée par le secteur communication, auprès des organisations du Parti, met en évidence plusieurs difficultés : nous avons un parti qui dans sa pratique militante se « parle » beaucoup à lui-même et à ses proches, les pratiques militantes pouvant nous mettre en lien avec des nouveaux électeurs ou des abstentionnistes sont, et de loin, les moins utilisées. Enfin nous avons une faible présence sur les nouveaux supports et les réseaux sociaux.

 

 

 

Avec notre prochain congrès nous pouvons dépasser cette situation, pour y parvenir quelques pistes de réflexions.

 

- Nous avons un gros travail pour rendre lisible et audible nos propositions... L'exhaustivité en la matière est l’ennemi de la visibilité. Il faudrait, par exemple, dégager 3-5 propositions qui puissent nous identifier et donner à voir d'une ambition, d'un projet comme celui que nous portons avec « la France en commun ».

 

 

- Renforcer le travail d'argumentaire et les supports d'éducation populaire (On vous fait un dessin, argumentaires...), améliorer notre réactivité et inscrire nos campagnes - à l’image de celle que nous voulons faire sur l’emploi- dans la durée.

 

-La transmission des savoirs n’est en rien automatique, même dans le militantisme. Rédaction d'un tract, constitution de fichiers, tenue d'un point de rencontre, organisation d'un porte à porte, prise de parole (...), nous avons une perte de savoir faire dans l'activité militante. Un dispositif de formation et d'animation de l'activité militante est indispensable. Certes, nous avons lors des derniers congrès décidé des choses. Par exemple lors du 35è congrès en juin 2010 «Concernant notre relation aux médias et plus largement de notre communication publique, la mise en place d'une formation spécifique des militants en responsabilité est nécessaire». En 2016 il faudra passer aux actes et faire de l’appropriation des pratiques de l'activité militante une priorité de notre congrès.

 

C'est dans ce cadre que pourrait se travailler une meilleure appropriation par les communistes des réseaux sociaux et des nouveaux supports (vidéos...)

 

 

Enfin nous avons un défi devant nous. Il y a plus d'un siècle le mouvement ouvrier, dans sa diversité, n’a eu de cesse d’essayer de créer un média de masse. l'Humanité est la traduction de cette volonté. Aujourd'hui dans les conditions actuelles, avec le développement des réseaux sociaux et des médias numériques, la question se pose de l'existence d'un média internet nouant un rapport existentiel de même nature que celui qui nous lie à l'Humanité.

 

 

RI

 

(1) Une publication de Liégey-Muller-Pons de février 2014 donnait écho du résultat de plusieurs études universitaires mesurant l’impact des différents mode de campagne sur les votes gagnés ;

Affichage : 0. Cela augmente la notoriété, mais pas de voix gagnées. Les e-mails (1 pour 100 000) et le Courrier/boitage  (1 pour 100 000) mobilisent un électorat. Face-book (1 pour 2000) et les réseaux sociaux sont plus adaptés pour mobiliser des militants. Enfin les appels téléphoniques (1 pour 38) les portes à portes (1 pour 14) et au-delà le contact direct sont les plus efficaces pour le gain d'électeurs.

 

 

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