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Débat n°5 : quelles pratiques militantes pour améliorer notre action ?

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Enterrons la Primaire de gauche avant qu’on ait pu en voir la couleur ? Olivier Gebuhrer - 06

Voilà comment argumentent les signataires du « texte alternatif N° 1 » ; grâce à lui, grâce à ce texte dont nous reparlerons plus loin, le CN aurait fait évoluer sa position laquelle proposait en effet de chercher une candidature commune hors du clan Hollande Valls Macron mais …. Sans exclure formellement la participation d’un membre de ce clan à la primaire envisagée…. C’est vraiment un double tour de force de présenter les choses ainsi    :
D’abord et principalement la Primaire de gauche n’est pas notre proposition ; elle ne nous appartient pas (par parenthèse le Front de Gauche était notre proposition mais ne nous appartient pas non plus……) : belle omission que ce « détail » quand on affirme vouloir changer nos pratiques politiques …
 Ensuite  : dès le départ, P Laurent excluait formellement que Hollande ou Valls ou l’un ou l’une quelconque des membres de ce clan sans guillemets puisse porter une candidature de gauche ; c’est tenir pour nul et non avenu ce genre de déclaration que de prétendre qu’il y a du nouveau …le CN aujourd’hui l’exclut formellement ; c’est fort bien mais la chose ne nous appartient pas ; nous donnons donc notre avis et ce n’est pas un message en l’air ;  justement parce que nous sommes dès  le départ partie prenante et que d’autres ont pu juger en détail de notre volonté de construire une alternative à gauche en commençant par le contenu et pas le casting que notre avis n’est pas simplement à jeter ….
Il y aurait des pages à remplir sur cette unique question ; qui peut voir Hollande accepter une primaire de gauche ? Et s’il le faisait car -comme je l’ai écrit antérieurement Paris vaut bien une messe – qu’est ce qui pouvait empêcher un mouvement de fond de le battre ?    
La stratégie pour 2017, qui engage évidemment lourdement la place de notre Parti pour la période à venir, fait l’objet d’un désaccord plus important, dont le cœur est la question de notre rapport au Parti socialiste. Mais nous constatons que les termes du débat ont commencé à évoluer. Alors que la proposition de « base commune » adoptée par le CN début mars proposait de chercher une candidature commune à gauche qui puisse être une alternative au « clan » Valls-Hollande, mais sans même exclure formellement la participation d’un membre de ce « clan » à la primaire proposée, la résolution du CN du 15 avril a clairement exclu une telle hypothèse.

Les signataires du texte alternatif N° 1 se félicitent : Il semble donc bien que le débat des communistes et les apports du texte « Ambition » fassent évoluer la situation. Et plus le temps passe, moins la perspective d’une « primaire » telle que l’envisage la « base commune » du CN ne paraît probable, ni même possible. Aucun signe n’indique que la majorité du PS, après plus de trente ans d’évolution vers la droite, ferait un brusque demi-tour à gauche. Et la petite minorité de frondeurs ne manifeste jusqu’à présent aucune velléité de sortir d’un PS dont dépendront leurs investitures à court terme. En outre, tout cela se révèle de plus en plus clairement comme ne servant pas à grand-chose dans l’objectif d’une candidature commune à gauche, supposée être la conditions d’une présence au second tour et de la victoire. Même en cas de scission du PS, la partie libérale, manifestement majoritaire et encouragée par les sondages, ne renoncerait pas à présenter un candidat. Et on ne voit pas d’un autre côté ce qui pourrait empêcher Jean-Luc Mélenchon d’être candidat contre une candidature commune du PS (ou partie du PS) et de nous-mêmes.
Ainsi enterrons cette lubie printanière avant qu’elle ait pu fleurir et tournons-nous d’un autre côté …. Quel est cet autre côté ? On en parlera.
Il est sûr que l’initiative d’une Primaire de Gauche patine et c’était prévisible ; l’échec reste possible mais une sure façon de le précipiter est de nous en retirer comme nous y sommes entrés ; mais si on en prédit l’échec à l’avance ou qu’on la méprise il est sûr qu’elle capotera mais elle capotera de notre fait ; il est douteux que l’on nous en soit reconnaissant ; les signataires  écrivent à juste titre – on peut leur rendre cette justice que le désaccord de fond porte »  la question de notre rapport au Parti socialiste « ; c’est ainsi en tout cas qu’ils et elles voient la chose ; mais en fait le désaccord est plus profond encore ; ils et elles nous expliquent en long et en large que après 30 ans de dérive vers la droite , il n’y a plus rien en commun avec ce parti ; qu’on me permette de leur dire que dès l’origine du PCF il n’y avait plus grand-chose en commun entre le PCF et ce parti . Se référer à la lutte des classes n’est tout de même pas l’Alpha et l’Oméga ; cela empêcha-t-il les guerres coloniales ? Cela empêcha-t-il la non -intervention en Espagne encore plus proche du Congrès de Tours ? ; on n’en finirait pas. Le PS est, tel qu’en lui-même l’éternité le change. Mais si des choses ont effet changé et radicalement c’est notre vision de notre rapport et pas principalement ni même secondairement vis-à-vis du PS mais vis-à-vis des 99% ;   nous disions il y a quelques années que le PS était plus sensible que la droite aux aspirations populaires ; cela reste très partiellement vrai même si le faire céder quand il est aux affaires est plus dur qu’auparavant ( et encore faut-il regarder dans le détail à en juger par cette « prime » accordée en fin de mandat aux professeurs des Écoles ( prime et pas salaires et encore moins retraites ! ) , les concessions non négligeables faites à la jeunesse en lutte contre la Loi El -Khomri ) ; mais ce n’est surement pas le fond de la question ; en arrimant le mouvement social à l’idée que le PS « est plus sensible à ses revendications que ne l’est la droite » on l’étouffe   ; on le rend dépendant d’une force politique dont l’objectif premier est le pouvoir ,convaincu de pouvoir gérer le capitalisme plus efficacement que ne le fait la droite.
Au fond, le texte alternatif N° 1 nous demande de faire en sorte de ne pas recommencer à être les cocus de l’Histoire ; mais à quoi servent les développements sur la culture – que je tiens pour essentielle encore qu’il y ait beaucoup à dire – si on a oublié Mr de Pourceaugnac ; lui aussi voulait se barricader contre des cornes trop prévisibles et un ami de bon sens lui lança : « c’est être à moitié ce que l’on vient de dire que de vouloir jurer qu’on ne le sera pas » .
Tout cela est bien connu ou devrait l’être mais ne nous dit rien de la société française et des 99%.
Or , il se trouve que l’expérience de de l’Europe de l’Est est passée par là ; il se trouve que l’expérience de l’Amérique latine elle aussi montre que changer pour de bon n’ a rien d’évident et qu’il ne suffit ni d’un Chavez ni d’un Moralés ni d’un Lula quels que soient leurs mérites éventuels ; de ces échecs pour une part catastrophiques et pour une autre préoccupants  on tire usuellement diverses conclusions qui ne facilitent pas la compréhension de ce qu’il est nécessaire de changer si réellement on VEUT changer . Et cependant les choses bougent fort dans ce pays source de surprises politiques populaires majeures ; presque 2/3 des français considèrent la lutte des classes comme un fait réel …… On perdrait son temps à donner des chiffres – pour ne rien dire de l’évolution de NUIT DEBOUT – qui indiquent un réveil tout autre que la vocifération impuissante. On cherche et la population française dans sa majorité attend une décantation politique nouvelle, mais ce n’est pas une attente passive.
Ce qui nous ramène à la Primaire de gauche ; faisons l’hypothèse hélas un peu folle que le PCF y ait engagé toutes ses forces militantes au lieu de les bouder ici et là ; ceci aurait permis comme peu d’initiatives de populariser dans le débat d’égal à égal des idées centrales sans lesquelles un changement de gauche est inenvisageable ; et au lieu de patiner cela prendrait corps ; c’est d’ailleurs encore faisable. Qu’est-ce donc que ces primaires de gauche sinon des travaux pratiques ?
Pouvons-nous entendre que tout ne vient pas de nous ? Et que dès lors qu’il s’agit d’avancer vraiment, de balancer par le travers l’hypothèse elle aussi crédible d’un duel droite extrême droite, le PCF s’y engage totalement ?   
En son lieu et place quelle alternative ? Celle du texte alternatif qui contient des énormités sur le travail – l’ »abolition du salariat capitaliste auquel se substituerait une juste rémunération » ( vous faites comment ? C’est quoi une « juste rémunération » ? ) – , j’en passe et des meilleures, nous propose un élargissement du Front de Gauche – dans leur dernière contribution les auteur(s) es semblent avoir abandonné l’adhésion directe –  «  C’est pourquoi nous avons proposé, comme première étape du déploiement d’un Front de gauche populaire et citoyen, que, du local au national,  des Assises de la transformation sociale et écologique mettent toutes les décisions de programme et de candidatures entre les mains des citoyens eux-mêmes. » Et ils (elles) ajoutent :
«Et qu’elles se concluent à l’automne, en cas de désaccord persistant sur les unes ou les autres, par des votations citoyennes. »   Faut-il commenter ce chef d’œuvre ?  ( On ne saurait compter les « points de désaccord » ; trop nombreux et tous importants ; du nucléaire , aux besoins populaires à satisfaire ( pouvoir d’achat des salaires , des retraites ) versus « austérité heureuse » qui est mezzo voce le mantra de partenaires du Front de gauche , en passant par la question de l’Europe( c’est tout sauf secondaire puisque au sein du Front de Gauche on n’a pas hésité à vilipender Tsipras qui a négocié seul et gagné du temps ( il est encore là et le bras de fer n’est pas terminé )  .. etc….on voudrait faire trancher de ces questions par des « votations populaires «  … d’ici Septembre ? ) . Le propos du projet de base commune est en apparence plus modeste en effet…Mais comme dit l’autre, il arrive que « Mieux vaut moins mais mieux »  
La grande, l’immense différence entre cette proposition et ce qui se fait c’est-à-dire pour le moment notre participation aux primaires de gauche c’est que loin de formules incantatoires, nous pensons devoir élaborer en commun ce qui ferait l’ossature d’un programme de gauche auquel tout candidat (e ) aux primaires devrait se lier ; c’est là un processus collectif d’appropriation qui ne met aucune condition préalable ; nous ne faisons pas de l’Humain d’abord le point de départ obligé ; les communistes ont d’ailleurs aussi d’autres choses à dire mais surtout cette référence, c’est une fois de plus «  nous avons les solutions » ;  c’est justement   ce que les auteurs (es) du texte alternatif prétendent faire .
Et cette démarche qui accepte la réalité telle qu’elle est se double de l’initiative de la grande consultation populaire dont on en trouve pas trace dans le texte alternatif. A quoi bon ? L’Humain d’abord n’a-t-il pas réponse à tout ?
Et s’il s’agit d’assemblées citoyennes, que ne les avons-nous pas faites en leur temps ???? Qui peut penser que sur la base du « Rien avec le PS « les cités populaires et les usines », pour ce qu’il en reste, se rueraient ?????
Au point où nous en sommes, je le dis franchement, être accepté comme interlocuteur est un pas en avant gigantesque ; nous ne le ferons qu’avec une démarche crédible ; sans renoncer à ce que nous sommes , ce que personne ne nous demande, mais sans exclusive , sans a priori , avec la volonté chevillée au corps de rassembler rassembler rassembler encore ; c’est-à-dire faire revivre l’esprit du CNR ; c’est la condition pour qu’émerge réellement un programme de gauche et il sera temps de voir     alors qui peut le mieux l’incarner.
Au demeurant, que dit le texte de la résolution du CN ? Sur quoi chute-t-elle ?

« Pour une alternative à cette politique, Nous cherchons à construire une candidature en phase avec les attentes citoyennes de changement et s’appuyant sur un contrat populaire et citoyen le plus large possible. C'est pourquoi nous regrettons les trop nombreuses candidatures annoncées à gauche et nous les appelons à s'inscrire dans la construction collective nécessaire. C'est dans ces conditions, propres à l’échéance de 2017, et pour entraîner le maximum des forces disponibles dans toute la gauche sociale et politique pour une construction alternative à la politique de François Hollande, que nous sommes disponibles pour construire un processus collectif citoyen, une primaire citoyenne à gauche si elle répond à ces objectifs. »

Le Parti communiste s'adresse donc solennellement aux forces politiques et sociales, aux femmes et aux hommes qui s'impliquent dans le mouvement social, dans la vie associative, et à toutes les forces disponibles pour un tel processus collectif pour leur dire : passons ensemble aux actes, en commençant par la construction d'une grande phase de débats et de consultation citoyenne. Nous savons que la plupart des signataires des deux appels aux primaires, de nombreux écologistes et socialistes, de nombreux militants du FDG, de nombreux citoyens sont favorables à un tel processus. »
C’est vraiment tordre la réalité des textes que de prétendre qu’il y a là une sorte de reniement en crabe de ce qui a été fait ; dit autrement, notre participation aux primaires de gauche ne fait partie de notre stratégie que pour autant qu’elle y corresponde ! Où est l’enfermement ? D’ailleurs c’est vrai aussi du Front de Gauche par parenthèse , lequel n’épuise nullement notre stratégie : nous avons à maintes reprises souligné que tel que configuré il était trop étroit mais sans trouver comment l’élargir  ; voilà le mouvement populaire et social qui donne sa réponse et ainsi loin de le renier – ce qui ne doit pas exclure qu’on voie lucidement pourquoi il a été stérile après avoir été puissamment fertile- ce sont les initiatives prises de grande ampleur qui sont dans la résolution du CN comme dans le Projet de base commune qui conduisent à son élargissement et peut -être en sa transformation en Front Populaire  et Citoyen de notre temps .
Le Projet de base commune est en fait le seul qui soit en continuité avec tout ce que nous avons fait précédemment ; le texte alternatif N° 1 ne l’est pas ; il propose au contraire une ligne de fuite dont on voit à peu près où elle  nous conduit ; la question n’est pas de vilipender JL Mélenchon , - il y a matière – mais de concevoir que « le peuple » veut de très nombreuses choses et nous en verrons bientôt l’étendue et d’abord pouvoir décider et choisir ; l’intérêt né de la primaire de gauche n’ épuise sûrement pas la vigueur des exigences qui s’affirment mais dans la primaire de gauche , il y a le choix. Le choix sans contenu n’est rien que le refuge vers la personnalité providentielle mais le choix avec un contenu politique préalable, c’est le contraire de la personnalité providentielle ; et s’il y a des personnalités de gauche qui refusent et le choix et le contenu alors… (on aura compris qu’ici je ne parle pas de Hollande et de sa clique laquelle est dès aujourd’hui en campagne misérable malgré les roulements de tambour les cuivres et autre fanfares).
Ce texte, alors que le vote est engagé ne prétend pas y influer. Mais au moins il ne sera pas dit qu’ici sur cet espace de discussion on ne trouve que des communistes pour qui l’unique horizon est la rupture avec le PS car s’il y en a une qui est consommée à gauche c’est bien celle -là ; autre chose est de dire « rien n’est possible avec le PS » ; donnons donc en effet la parole aux 99% ; en définitive ce sont eux qui décident des rythmes, de ce qui est possible, nécessaire et avec qui.

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