Les congrès du PCF

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Changeons le système electoral ! Maurice Cialdella et Romuald Petit - 68

Puisque les regards sont braqués sur les élections de 2017, la grande bataille que l’on doit mener est celle de l’inversion du calendrier Présidentielle-Législatives et de la proportionnelle -non pas à petite dose- mais INTÉGRALE A UN TOUR AVEC LISTE NATIONALE. Car les ‘circonscriptions’, aménagées et redécoupées régulièrement au gré des intérêts des tenants du pouvoir n’ont pas de justification d’un point de vue démocratique puisqu’elles servent de distorsion grossière de la représentation nationale. En 2012 le Front de Gauche aurait eu avec la proportionnelle au moins 40 députés au lieu de 10 actuellement. L’argument de la proximité de l’élu et sa région ne tient pas pour au moins deux raisons : d’une part chaque député, d’où qu’il soit, vote des lois qui s’appliquent de la même façon aux habitants de toutes les régions ; d’autre part, comment expliquer que dans certaines rues les résidents côté pair n’aient pas le même député que les résidents côté impair !

Nous ne comprenons pas pourquoi nous ne menons pas cette bataille qui est très importante pour la démocratie, mais il n’est jamais trop tard pour bien faire. La proportionnelle appartient à notre programme mais si on attend d’être au pouvoir pour l’appliquer, les petits-enfants de nos enfants n’en verront encore pas la couleur puisque le système actuel est précisément conçu pour faire barrage à tout changement progressiste. Pourtant, nous sommes persuadés qu’une campagne pour un scrutin à la proportionnelle peut rencontrer un réel succès. Ce qui a été fait il y a quelques années contre la privatisation de La Poste peut être source d’inspiration. Et si toutefois cette bataille ne permettait pas de gagner –les seules batailles perdues d’avance sont celles qu’on n’engage pas-, nous aurons quand même fait progresser l’idée d’une plus juste représentation démocratique auprès des citoyens qui constatent trop souvent que leurs élus ne sont pas en phase avec leurs préoccupations et leurs choix. Et les exemples ne manquent pas : malgré le référendum de 2005, 500 députés n’ont pas hésité à anéantir le vote de 15 millions de citoyens; le rejet du conseil unique d’Alsace en 2013, et tous les renoncements et revirements de l’équipe Hollande qui contribuent au discrédit des partis.

La proportionnelle intégrale devrait être selon nous la condition sine qua non d’une participation des communistes à la grande primaire de la gauche. Car les primaires, à elles seules, ne constituent pas une réponse à la hauteur des enjeux de 2017, de nature à redonner confiance en la politique, et ce pour au moins trois raisons :

*elles renforcent la logique présidentielle contre laquelle le PCF a toujours lutté ;

* elles ne garantissent pas la mise en œuvre d’un éventuel "programme commun", qui rappelle d'ailleurs sous ce nom de bien mauvais souvenirs ;

* elles ne nous protègent pas contre des aventures individuelles, qui priveraient la gauche de toutes ses chances d'être au second tour en 2017.

La proportionnelle intégrale nous permettrait enfin d’éviter le terrible piège du « vote utile », renforcé par la menace toujours plus forte de voir l’extrême-droite se qualifier pour le second tour des présidentielles. Elle permettrait de rompre avec cette logique présidentielle de la Vème République et de renouer avec une démocratie représentative digne de ce nom. A l’heure où certains en appellent à l’union de la gauche, elle constituerait à nos yeux le premier gage d’un travail constructif. Notre combat doit porter ses fruits dès les élections législatives de 2017, pour lesquelles nous devons être prêts à présenter des candidats dans les 577 circonscriptions.

 

Comme l’ont souligné d’autres contributeurs, il y a de fait déjà 3 candidats à gauche qui en aucun cas ne se retireront (Mélenchon, NPA et LO), auquel s’ajoutera un quatrième issu de cette éventuelle primaire. Nous excluons le triumvirat actuel, Hollande-Valls-Macron, du label de gauche. D’autres responsables politiques qui ont laissé passer tous les mauvais coups, comme Cécile Duflot ou encore Marie Noëlle Lienemann, peuvent se rallier à une alternative progressiste mais ne peuvent en aucun cas représenter celle-ci comme candidates à l’élection présidentielle. Nous comprenons et soutenons le combat de Pierre Laurent pour éviter le scénario catastrophique prévu, même si nous doutons de la sincérité de nos partenaires chez qui les ambitions personnelles passent souvent au-dessus de l’intérêt général. Cette élection présidentielle pourrit la vie démocratique de notre pays -ou ce qu’il en reste- et nous risquons malgré nous de valider cette imposture. Même si nous distinguons clairement les deux scrutins législatif et présidentiel, il n’en reste pas moins vrai que le système actuel majoritaire à deux tours prive systématiquement nos électeurs du groupe parlementaire auquel il pourrait prétendre dans une démocratie réelle. Il est grand temps de le changer ! Le bulletin de vote d’un électeur communiste doit peser autant qu’un bulletin PS, “Républicain”, ou FN. C’est bien le minimum qu’on puisse exiger !

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