Les congrès du PCF

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La Région, une dimension incontournable de notre activité politique : un objectif de ce congrès ? - Fabien Cohen - 94

 

Dans le domaine de la santé, comme dans tant d’autres, la région est devenu un territoire politique incontournable, où des enjeux spécifiques nécessitent tout à la fois une réflexion régulière et une organisation à la hauteur de nos objectifs politiques.

Pour autant, malgré les différents scrutins, nous montrons dans la vie du Parti une frilosité dangereuse envers cet échelon territorial. Peu de comités régionaux fonctionnent, et encore moins de batailles politiques sont pensées et menées à l’échelon régional, en dehors des campagnes électorales. Les dernières régionales ont montré à quel point les Françaises et les Français n’ont pas pris la mesure de l’importance de cette élection, tout particulièrement dans l’électorat populaire.

 

L’expérience acquise depuis prés de dix ans en Ile de France d’une commission santé/protection sociale régionale ; l’expérience récente de la création en Bretagne d’une commission similaire ; l’organisation régionale de la commission santé/protection sociale nationale, plaident en faveur d’une démarche plus forte lors des conférences fédérales et lors de ce Congrès.

Si cette contribution part de notre expérience dans le secteur de la santé/protection sociale, cela vaut aussi dans ceux des Transports, de l’Emploi ou de l’Education, et bien d’autres.

 

En Ile de France, notre commission régionale santé a su, ces dernières années, être à l’initiative des Assises régionales de la santé obtenues par notre groupe PCF-Front de Gauche au conseil régional, et qui furent un grand succès. Nous avons aidé à ce que nombre de collectivités opposent un refus coordonné du Plan Régional de Santé préconisé par l’AGENCE REGIONALE SANTÉ (ARS). Nous avons donné une portée régionale à l’action du comité de défense de la chirurgie cardiaque à Mondor, et lancé d’autres coordinations comme celle de Bichat ou Lariboisière, soutenu ceux pour la défense de centres de santé notamment à Paris.

 

Comme on peut le constater, l’heure est à la relance des actions, comme en témoignent les différentes manifestations de ces dernières semaines, où nous étions présents, comme nous le sommes depuis la création de cette commission régionale dans tous les départements de l’Ile de France.

 

Ces dossiers, particulièrement sensibles, nécessitent des choix politiques courageux qui tranchent réellement avec les politiques suivies depuis des années. Il est utile de faire s’exprimer haut et fort les exigences de changement, d’une véritable politique de gauche pour une santé et une protection sociale solidaire. Les décisions concrètes du ministère de la santé ne correspondent pas aux attentes de celles et ceux qui veulent en finir avec la mise en concurrence, avec la privatisation, avec le renoncement aux soins.

Le financement de la Sécurité sociale doit marquer une orientation de gauche, une sécurité sociale solidaire, allant vers le 100% SECU.

 

Alors que les Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT) montrent leur vrai visage de déstructuration de notre système de santé et de sa privatisation, répondant aux exigences du MEDEF, nous pouvons proposer de lancer, « DES ASSISES REGIONALES DE L’HÔPITAL PUBLIC et du MEDICO-SOCIAL ». Un moment fort pour s’opposer aux futurs GHT, que les ARS veulent mettre en place au plus vite, d’ici le 1er Juillet.

 

La mise en œuvre de GHT tout particulièrement en psychiatrie constitue une accélération des attaques contre les fondements de la psychiatrie à la française et « du secteur ». Déjà de nombreuses luttes s’invitent dans de nombreux hôpitaux. Parce que nous sommes attachés, comme les personnels hospitaliers psychiatriques, au fait que la mission de la psychiatrie est de soigner des personnes en souffrance et non de traiter des symptômes, ni de normaliser des populations, il est nécessaire de redynamiser les fondements « du secteur », de continuité des soins par la même équipe.

Cela nécessite une refondation politique radicale « du secteur » en lui donnant enfin les moyens de ses ambitions, alors que ce projet de GHT va encore une nouvelle fois entraîner une réduction des moyens et donc réduire les emplois ouvriers, administratifs, généraux, mais aussi soignants.

 

Lutter contre les inégalités sociales et territoriales de santé et améliorer l’accès de toutes et tous à des soins de qualité supposent un maillage territorial homogène en offre de santé.

La région est le lieu d’intervention pour réagir à la question de l’accessibilité géographique aux soins, prégnante en zone urbaine comme rurale dans toute la France. Nous devons travailler régionalement à contrer ce phénomène de propagation de la désertification médicale du territoire, exiger une revalorisation régionalisée du numérus clausus (à défaut de sa suppression), créer les conditions d’implantations locales des étudiant-e-s et d’autre part, parce que le mode d’exercice libéral ne répond plus aux aspirations de nombreux jeunes diplômés qui tendent à privilégier l’exercice mixte et regroupé, à militer aux développement de centres de santé.

 

Ce constat plaide pour une approche politique pour le moins régional, et territoriale, des inégalités de santé et de leurs déterminants, ainsi que de la définition des besoins de santé et de l’offre de soins hospitaliers comme ambulatoires.`

 

La région constitue une réalité spatiale, temporelle et historique qui doit être prise en compte dans l’élaboration et la conduite des politiques de santé, pour que celles-ci soient adaptées aux attentes et aux spécificités des différents publics qui constituent la population locale (selon le sexe, l’âge, les modes de vie et les activités, les facteurs de risques, l’environnement, l’urbanisme, …) et qu’elles s’inscrivent durablement dans la vie des gens.

Pour toutes ces raisons nous pensons que ces questions de la santé et de la protection sociale doivent être au cœur de ce congrès, non parce qu’il s’agit d’une question sectorielle, mais parce qu’il s’agit d’un choix de société politique, économique, sociale, citoyen.

 

La région est bien le niveau pertinent pour les problématiques de santé comme le département pour celles de la perte d’autonomie et de la petite enfance. La région est aussi le niveau de l’organisation de la formation professionnelle médicale et paramédicale. C’est un point d‘appui considérable.

 

Les territoires de santé sont une donnée forte depuis les lois « HPST 1 ou Bachelot » et « HPST 2 ou Touraine », un espace réel, une organisation territoriale de la santé. Mais notre démarche est différente, car elle suppose de partir des besoins de santé de la population à l’opposé d'une recherche prioritaire de la répartition de l’offre de soins. Le moteur de notre projet est la démocratie concrétisée à tous les niveaux. Elle doit permettre l’expression des besoins mais aussi assurer un contrôle démocratique des décisions et de la mise en œuvre des réponses aux besoins de santé.

 

C’est pourquoi, il nous faut affirmer, dans le cadre de ce congrès, l’importance de l’action politique au niveau régional, à prendre en compte dans la vie de notre Parti.

 

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