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Le débat de la semaine

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Débat n°5 : quelles pratiques militantes pour améliorer notre action ?

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Contribution Primaires - Olivier Christol - 76

La situation dans laquelle se trouve notre pays nécessite que l’on s’y penche sérieusement pour préparer l’avenir.

L’avenir se construit autour de deux axes :

  • La bataille pied à pied contre les mauvais coups du gouvernement, inspirés par le MEDEF et les forces du libéralisme, dans les entreprises, dans la rue.

  • La bataille pour définir, avec les populations, des perspectives alternatives et surtout crédibles, par la construction d’une réelle majorité de gauche qui puisse mettre en place cette autre politique.

Bien évidemment, l’un des axes de nos propositions serait une refonte complète des institutions au travers d’une nouvelle Constitution, d’une 6ème République, qui mettrait l’individu au cœur de la société par la démocratie, par, notamment, la mise en place de la proportionnelle à toute les élections, mais aussi par une démocratie comme fil rouge de la société, y compris à l’intérieur des entreprises.

Pour avancer dans cette voie, il convient au préalable, même si on peut le regretter, passer par les institutions actuelles, notamment par l’élection présidentielle qui reste l’une des plus antidémocratiques dans la mesure où, seuls peuvent rester au second tour, les deux candidats arrivés en tête au premier.

 

Sur le premier axe, si la politique ne se définie pas dans la rue, dans les manifestations, celles-ci n’en demeurent pas moins indispensables dans la mesure où elles permettent de mesurer le niveau du rejet des mesures imposées par le gouvernement, mais également, elles permettent de pointer les dangers des mesures annoncées.

L’exemple de la « loi Travail » est, à ce propos, tout à fait significatif.

D’abord le vrai nom de cette loi est emblématique de l’orientation qui la caractérise. Loi « visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs » … Protection pour les entreprises … , certes et où sont les salariés la dedans ?

Le gouvernement ne souhaitait pas faire de vagues autour de ce qu’il faut bien appeler une refonte, pour ne pas employer le mot de casse, complète du Code du Travail. Ce code auquel le ministre communiste Ambroise CROIZAT avait, au lendemain de la seconde guerre, donné force avec la création des comités d’Entreprises, la mise en place d’un médecine du travail, mais aussi le droit de grève et les droits syndicaux … Outre ces éléments, le Code du Travail, version 2016 est le résultat de 70 ans de luttes du monde du travail…

Mais la signature populaire de plusieurs centaines de milliers de personnes sur une pétition en ligne a provoqué un certain recul de l’exécutif. Cependant, ce recul, sur des points relativement à la marge, était vraisemblablement programmé. Cela permet au gouvernement « d’avancer » dans la voie d’une réforme au service exclusif du MEDEF en gardant les aspects les plus nocifs, ce qui implique que le texte du 24 mars, comme celui annoncé les jours précédents doit continuer à être rejeté.

Ce texte, s’il est combattu dans rue, le sera aussi par des élus, des parlementaires, qui, à la fois, ne veulent pas de statu quo, il y a en effet des points à améliorer dans le texte actuel, mais qui refusent, en même temps, la logique qui prévaut à ces nouveaux rapports entre les salariés et l’entreprise. Cette logique du texte de la Ministre El Khomry, porte parole du Président de la République et du Premier Ministre, consiste à casser toute structure nationale pour reporter vers des accords d’entreprises, créant ainsi des disparités, des inégalités entre les salariés.

Un recul sociétal de près d’un siècle !

Ces élus, les parlementaires communistes et républicains, au sens des forces qui ont mené campagne en 2012 autour du programme « l’Humain d’abord » … vont se battre dans le cadre des institutions, mais surtout d’un rapport de force qui n’est pas favorable aux salariés. Ils vont cependant démontrer, en s’appuyant sur un mouvement social fort, sur la volonté d’une gauche de combat, d’une gauche qui ne renonce pas, qui ne se couche pas devant les pressions libérales … qu’il est possible de faire reculer le Gouvernement, qu’il est possible de faire autrement, que cette loi nocive doit être retirée

Ils seront ainsi, en un mot, les représentants de la gauche.

Construire une majorité autour des valeurs portées par le peuple qui veut empêcher les mauvais coups pour ensuite, ou de manière concomitante, construire une autre politique, autour des représentants de ce peuple, dans les assemblées, notamment celles où s’érige la politique, à savoir l’Assemblée Nationale, telle est le deuxième axe pour la construction de notre avenir.

 

Des commentateurs zélés, au service de la pensée unique et donc du libéralisme, déroulent à longueur d’antenne et de colonnes des journaux, à l'exception notoire de notre Humanité, le scénario pour l’élection de 2017 en France.

Il ne resterait, au soir du premier tour, que trois candidats, dont un serait donc éliminé, la droite, l’extrême droite et le parti du gouvernement. Corolaire à cette affirmation, message subliminal en quelque sorte, il ne servirait à rien de voter pour un autre candidat que l’un des trois.

Cela amène plusieurs réflexions.

Nous souhaitons tout d’abord bousculer ce scénario.

Cela paraît possible, quand on imagine que c’est l'ensemble du monde du travail qui est victime des mauvais coups comme avec la "loi travail", cela représente des mécontents qui ne veulent plus de la politique du gouvernement, mais qui refusent en même temps toute politique rétrograde, ultralibérale … que nous proposent la droite et l’extrême droite …

C'est donc largement en amont qu'il faut travailler cette alternative à la/aux politique(s) menée(s) depuis des années autour d'un programme législatif décliné dans chaque circonscription. La ou les politiques, car celles menées en son temps par la droite ou celle du gouvernement actuel ne sont pas fondamentalement différentes. Elles sont toutes marquées du sceau du libéralisme.

Notons ici que c'est au niveau du Parlement que va se définir la prochaine majorité pour le pays, pour les 5 années à venir. Dans ce contexte, la présidentielle n'est qu'un outil, certes primordial, pour construire cette politique de gauche.

En 2012, la campagne que nous avions mené pour la présidentielle ne s'est pas traduite, cinq semaines plus tard aux législatives ... notamment parce que nous n'avions pas suffisamment fait le lien entre ces deux échéances.

Face au scénario annoncé, les tenants de la politique gouvernementale misent sur un certain vote utile en rappelant que sans celui-ci, la gauche ne serait pas présente au second tour ...

La question que l'on peut alors se poser aussitôt est la suivante : À quoi à servi la présence d'un candidat de gauche au deuxième tour de 2012, d'autant qu'il a été élu par le peuple de gauche, et que l’on assiste aujourd'hui à une politique, disons, pas vraiment caractérisée par la mise en œuvre des valeurs de gauche.

 

Dans le projet de base commune, il est proposé de travailler à la construction d'une plate forme commune servant de point de départ à la mise en place d'une primaire ... que les candidat(e)s à la primaire devront accepter cette plateforme.

C'est une idée généreuse mais qui semble très utopique dans la mesure où, y compris chez les communistes, chacun voudra très vite évoquer le bon candidat, ... "le bon cheval" pour l'élection. Et cela a, de mon point de vue, la particularité de passer sous silence les législatives et de ne concentrer le débat que sur la présidentielle et surtout sur le nom du/de la « présidentiable ».

Entrer dans le processus des primaires aurait également comme conséquence, comme inconvénient, de créer ou de renforcer des divisions, éventuellement artificielles au départ, autour de nos différences ou divergences, plutôt que de renforcer, de mettre en avant, ce qui nous rassemble, de ce qui rassemble les forces organisées, les populations non cartées …

Les primaires constitueraient un handicap à la mise en place du grand rassemblement populaire que nous voulons.

De plus, une question se pose : quel périmètre devrait servir pour élaborer ce socle commun, ou dit autrement avec quelles forces organisées pourrions-nous travailler, Le projet de base commune rappelle que nous ne voulons pas dans la primaire de représentants de la politique gouvernementale mise en œuvre aujourd’hui. Et autre question associée à la première : comment intégrer les citoyens non cartés, le fameux citoyen lambda, à cette démarche ?

En effet, nous nous retrouvons trop souvent entre militants, certes de différents mouvements, mais nous avons de grandes difficultés à dépasser ce stade.

Il convient donc de bien avoir en tête que c'est l'ensemble de la société que nous voulons convaincre et non seulement quelques militants.

C'est la une condition incontournable si l'on veut mettre en place, au-delà de quelques déclarations, une logique différente à celle actuelle de rentabilité financière immédiate, de cours de la bourse ou de "dictature" des actionnaires, et la remplacer par celle de l'Humain, de la satisfaction de ses besoins, de ses aspirations.

Qu'il y ait un(e) candidat(e) qui s'engage sur ces orientations semble tout à fait souhaitable, voire nécessaire, un(e) candidat(e) qui soit le/la représentant(e) de l'ensemble des forces de gauche, des forces progressistes, organisées ou non.

Cela est rendu nécessaire par le mode d’élection de la présidentielle et cela démontre bien, une fois encore, la nocivité, la contrainte, d’une telle consultation.

Dans ce contexte, la position de JL Mélenchon, de partir seul, sans consultation des différentes forces qui pourraient le soutenir n'est pas pour simplifier les choses et leurs compréhensions.

D'autant qu'à ce jour, aucun bilan sérieux n'a été tiré sur l'expérience du Front de gauche qui a remplacé, électoralement, le front des luttes que nous avions initié il y a près de dix ans.

Construisons avec le peuple, sans préjugés, sur tous les sujets qui nécessitent, soit une riposte, soit un travail d'élaboration de solutions alternatives.

Cette construction doit être menée au plus profond de la société par des rencontres très locales, des réunions de quartiers, de voisins, de collègues … autour de préoccupations très locales également. Cela doit permettre de développer nos propositions, les « grandes » ou les « structurantes » évidemment, mais aussi celles qui font la vie quotidienne du peuple. En multipliant ces initiatives de co-construction des propositions, nous pourrons avancer à l’élaboration d’une véritable politique, globale, au service de l’ensemble de la population. Cette démarche engagera beaucoup plus le ou la candidate(e) qui sera le porteur ou la porteuse de cette gauche que nous ambitionnons de reconstruire.

Ce n'est qu'à partir d'une telle démarche, sur des éléments concrets, et donc plutôt au niveau de territoires pertinents que constituent les circonscriptions législatives, que la gauche de transformation sociale progressiste, celle dont le peuple à besoin, et non la soi-disant gauche actuellement au gouvernement, pourra gagner, que l’on pourra jeter les bases « d’un nouveau front populaire et citoyen, un nouveau front social et politique ».

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