Les congrès du PCF

Plus la préparation du congrès avance, plus j’ai du mal, à la fois à me faire un avis, et à me projeter sur l’avenir, et plus particulièrement sur 2017.

J’ai lu avec attention la « base commune ». Pour une grande part, je m’y retrouve… mais elle me semble receler de fortes insuffisances. J’en citerai trois :

Elle est « courte » sur l’analyse du parti socialiste et sur les trois dernières décennies. En effet, la réflexion est à mes yeux trop axée sur du factuel et non sur une étude en profondeur de la sociale démocratie en France et en Europe. On ne peut limiter nos analyses (je suis conscient que je caricature un peu) entre un clan qui nous gouverne et des frondeurs.
Ces atermoiements, ces manques ont préjudiciables dans le parti, où le doute et la colère sont profonds et qui conduisent trop souvent à des réponses à « l’emporte-pièce ». Disant cela, j’ai un profond respect dans les positionnements des communistes, mais la période tragique dans laquelle nous vivons doit interdire les raccourcis, les procès d’intention, les stigmatisations.

De même, le projet passe « vite » sur le front de gauche, ses difficultés et ses atouts. A la lecture, nous serions les bons et les autres les mauvais. Là encore, j’exagère, mais c’est le ressenti que j’en ai à la lecture du texte.
Sur cette question, nous devons créer les conditions d’une analyse sérieuse sur ces ……. années de vie commune.
Pour travailler à une alternative sérieuse, donnant envie au peuple de gauche, la réponse ne peut être dans l’esquive des difficultés rencontrées.
Ouvrons un grand chantier avec toutes celles et ceux qui ont fait, qui font, le front de gauche du national au local un débat sincère, franc, pour franchir une étape qualitative et quantitative.
Disant cela, je ne suis pas naïf, je ne sous-estime pas les obstacles existants. La candidature unilatérale de Jean-Luc Mélenchon y contribue, mais ne décidons pas la fin du front de gauche.

La question des élus et de leur utilité n’est pas abordée à la hauteur nécessaire. En effet, nous sommes contestés sur cette question. On l’a constaté à l’occasion des scrutins depuis 2012. Des communistes, des progressistes ont contesté l’utilité des élus, y compris communistes, posant même parfois l’utilité d’être présents aux élections. On ne peut balayer d’un revers de main ces positions.
En effet, l’expérience de ces dernières années doit nous interroger. Ne nions pas que nous avons reculé sur ces questions. La situation politique complexe a conduit parfois nos élus, et à leur corps défendant, à être parfois beaucoup dans la gestion. Nos pertes de positions électives nous ont isolés lorsque nous étions en responsabilité. C’est le cas, par exemple, en région des Pays de la Loire et en Bretagne. Les villes ou villages dirigés par un Maire ANECR sont en voie d’extinction ! Et on se sent souvent seul au monde… et à la fois sollicité de toutes parts par les progressistes qui comptent énormément sur nous.
Maire d’une ville de 11.000 habitants (la plus importante dans ces deux régions), je le constate au quotidien.
Dans ce contexte, il est urgent d’ouvrir le débat sur le rôle des élus communistes aujourd’hui, leur rapport au mouvement social, leurs apports au débat politique. En un mot, l’élu communiste, surtout lorsqu’il est en situation de responsabilité, ne peut « remplacer » le parti dans son secteur. La vie ayant horreur du vie, on assiste trop souvent à une « addiction élective » !

Voici au moins trois aspects que je souhaite voir abordés avec plus d’ambition dans la base commune.

Des propositions de bases alternatives sont en cours. J’ai hésité à en soutenir une, mais à cette date, je pense encore possible d’enrichir la base commune, y compris en s’enrichissant de la base alternative « l’ambition communiste pour un front de gauche populaire et citoyen ».

Dans cette période troublée, où la parole politique, donc y compris la nôtre, est contestée, faisons le pari de l’intelligence, de l’échange, de la prise en compte de nos différences, sans volonté de les affadir, mais au contraire pour trouver les réponses au niveau des enjeux posés.