Les congrès du PCF

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Débat n°5 : quelles pratiques militantes pour améliorer notre action ?

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Le mouton noir de la base commune -: Gérard Venel - 13

Une base commune a été adoptée lors du CN des 5 et 6 Mars 2016.

Concernant les trois textes qui nous sont proposés pour ce congrès, je trouve les parties 1(en tenant compte des remarques de Luc Foulquier dans sa dernière contribution que je partage) et 3,  cohérentes et s’inscrivant toutes deux dans une pensée communiste capable d’enthousiasmer un grand nombre de citoyens. Je ne regrette qu’une chose, c’est d’avoir abandonné la forme du premier document « La France en commun » qui après le texte du projet proposait deux documents précisant clairement nos axes forts et urgents et des mesures immédiates. J’insiste sur cette question de forme car elle est toujours importante dans la communication. Pour « toucher » l’électorat silencieux, découragé, démobilisé, il faut lui adresser des messages clairs, brefs et précis qui ciblent les mesures attendues depuis des années et sont susceptibles de produire un déblocage permettant d’entrer en discussion : augmentation des salaires, créations d’emplois, développement des services publics etc. Donc je crois que nous devrons accompagner nos textes de congrès de ces documents de communication grand public. J’en viendrai maintenant à la partie 2 « 2017 : une autre voie pour l’avenir de la France », que je trouve en partie incohérente d’avec les deux autres textes et que je qualifie de « mouton noir » Tout n’est pas à rejeter dans cette partie. Je pense notamment aux propositions pour les 500 000 rencontres et autres initiatives visant à faire rencontrer le peuple avec les communistes. Je pense également aux divers titres de paragraphes à la formulation « alléchante » comme : « Le parti communiste veut ouvrir la voie au rassemblement de ces femmes et de ces hommes » - « Nous ne voulons pas d’une démarche de sommet, nous voulons un peuple acteur » – « Nous ne voulons pas d’une bataille de personnes qui divise, nous voulons un débat d’idées qui unit » Mais les propositions de cette partie ne sont pas orientées pour servir le rayonnement du PCF mais pour venir en aide à « la gauche ». C’est précisément là que se situe pour moi l’incohérence entre les trois textes. Incohérence car, si les deux autres parties développent, pour la première une pensée communiste forte et clairement affichée et pour la troisième l’objectif de développer l’implantation et l’action du PCF, donc de considérer que l’appareil politique PCF est l’outil qu’il nous faut pour créer les conditions d’un changement à gauche en France, la seconde partie mets le PCF au service d’une cause, déjà fortement engagée sans l’avis des adhérents : celui de la primaire pour sauver la gauche à la présidentielle. En novembre 2014, dans un argumentaire du PCF dénonçant la scandaleuse campagne du MEDEF sur la « souffrance des patrons », il était précisé pour illustrer l’action déterminée des communistes contre les prétentions patronales :
« Yvon Gattaz, père de Pierre Gattaz, et ancien président du CNPF ( conseil national du patronat français, que le MEDEF a remplacé ) le disait lui même : " On ne conduit pas la même politique avec un PCF à 20% et à 5% ". » Je partirai de cette phrase d’Yvon Gattaz pour dire mon opposition à l’orientation proposée dans cette partie 2, car je crois que ce qui nous est proposé est une erreur et nous conduirait dans une impasse politique accentuant encore plus notre déclin électoral. On ne peut nier que le grand patronat est un expert en lutte des classes. Il se trompe rarement de cible pour désigner ses adversaires ou pour choisir ses alliés politiques. C’est donc le PCF que cible sans
37ème congrès 1 07/04/2016 contribution de G. Venel
hésiter Yvon Gattaz pour souligner indirectement tout ce qu’il représente dans la lutte des classes en France en cette fin du XXème siècle. Yvon Gattaz ne parle pas de « la gauche » alors que, fin des années 70, début des années 80 ce mot n’avait pas été galvaudé par les pouvoirs socialistes. Non le grand patronat a un seul et véritable adversaire c’est le PCF. Ce que je retiens du message de cette partie 2 c’est qu’il faut sauver la gauche. « Sauver la gauche », comme si nous étions en capacité de le faire en un an, alors que nos appels en ce sens sont restés sans réponse depuis des années.(Le texte le précise d’ailleurs : « Dès les premiers mois du quinquennat, nous n’avons eu de cesse de réclamer l’ouverture d’un vrai débat »). J’ai en mémoire que P. Laurent disait, fort justement au début du mandat de Hollande, qu’une majorité de gauche existait au Parlement et avait le pouvoir de mener une autre politique. Elle ne l’a pas fait et ce n’est pas faute de propositions des élus PCF. La gauche est malade mais, non seulement nous n’en sommes pas responsables, mais nous avons fait tout ce qui était possible pour l’éviter depuis des années et nous n’y sommes pas parvenus. Alors pourquoi faire croire que ce serait possible maintenant et en quelques mois ? Robert Injey, dans sa dernière contribution, démontre très clairement ce qu’est la gauche non communiste aujourd’hui. Il en conclu, notamment que « à ce jour, une victoire de la gauche ne correspond à aucune réalité ». Je partage totalement cet avis. Certes l’idée de gauche n’est pas morte, comme le dit le projet en page 2, puisque nous sommes la force politique qui l’incarnons le mieux aujourd’hui. Mais il faudra du temps, beaucoup de temps, pour la rendre de nouveau majoritairement attractive. Ce n’est pas à l’échelle d’une échéance électorale et ce n’est pas, non plus, le rôle d’une élection qui ne fait que donner une photographie, à un moment donné, de ce que représentent les forces politiques pour les électeurs. Alors pourquoi lancer les militants communistes dans un combat perdu d’avance. Avons-nous le goût des causes perdues ? Nous avons pourtant bien mieux à faire. Osons dire les choses clairement. Pour sauver la gauche, il faut d’abord et en priorité s’occuper du PCF, lui redonner ses couleurs, sa force d’attrait pour les milieux populaires. Je partage à ce propos le très beau texte de Roland Weill et notamment cette phrase :  « Et, sans aucune agressivité, assumer et donner à voir la fierté d'être communiste. » Nous déplorons, à juste titre, le glissement du PS vers le social libéralisme en 2012. C’est à partir de l’offensive néo-libérale du début des années 80 que se situe le dérapage de l’internationale socialiste. Les Travaillistes anglais, les sociaux-démocrates espagnols, portugais et enfin allemand, tous ont succombé dans les années 80-90. Un seul n’avait pas franchi le pas c’est le PS en France. J’ai l’intime conviction que c’est en raison de la force du PCF, même affaibli, qui a retardé le basculement du PS. Il a fallu attendre 2012. Pour moi ceci est une preuve de plus, de l’importance d’un PCF debout, vivant, affrontant la tempête, sans relâche et sans complaisance, sans timidité et tiédeur. Nous devons exister politiquement pour pouvoir être là au moment ou les rassemblements seront nécessaires. Disons clairement que nous voulons un maximum de députés communistes et présentons à la population et aux forces politiques qui veulent le changement, notre plateforme à débattre, comme étant l’annonce de ce qui pourrait être un programme de gouvernement avec les élus communistes et tous ceux qui le veulent. Cette annonce doit être faite assez vite pour dire au peuple, « nous voulons nous battre avec vous et pour ce projet et pour y arriver, il faut le plus de députés PCF possible ». Mettons donc la partie 2 du projet en cohérence avec les deux autres. Inversons la proposition et disons : renforçons, re dynamisons le PCF et ainsi, du même coup nous contribuerons à sortir « la gauche » du marigot social-libéral dans lequel elle est tombée.

37ème congrès 2 07/04/2016 contribution de G. Venel
Du même coup nous la remettrons sur les rails de la lutte des classes et nous pourrons, de nouveau, espérer inquiéter Mr Gattaz fils. Je propose donc :

1- que la partie 2 soit réorientée dans ce sens,

2- que nous arrêtions de nous inscrire dans la perspective d’une primaire,

3- que nous rencontrions les 500 000 françaises et français pour les écouter et échanger avec eux sur la base de nos propositions,

4- que nous désignons les candidats PCF aux législatives et le candidat PCF à la présidentielle.

N.B.Je fais partie des minoritaires qui ont voté Chassaigne et non Mél

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