Les congrès du PCF

Les congrès du PCF
Accueil
 

Le débat de la semaine

Le débat de la semaine

Débat n°5 : quelles pratiques militantes pour améliorer notre action ?

L'écho du débat

Les débat dans les fédérations

Les débats dans les Fédérations

Les éditos

Les éditos

Les éditos

Les éditos
 
 
 

Ouvrons la porte du bonheur, camarades ! Desbois Christian - 32

L’acte premier de notre travail ne doit-il pas se situer au niveau de l’élaboration concrète du projet communiste, une contribution communiste à un projet de société ?
Un projet et non un programme. Un projet et non un constat de la société capitaliste.
Une visée communiste provoquant l’envie des citoyennes et des citoyens de participer, de proposer et d’agir pour bâtir une autre société.
Un projet communiste qui s’appui sur et qui s’élabore à partir du mouvement de la société, des revendications, des urgences sociales et des multiples travaux réalisés par des sociologues, anthropologues, historiens, théoriciens, philosophes, économistes… un projet communiste de contenu à la base duquel nous retrouvons l’immense travail effectué par « La Revue du projet » et d’autres « Globule rouge », « Progressistes », « Carnets Rouges »... Une vision communiste de société, du monde. Notre projet ne devrait-il pas être le cœur de toute la pensée et de l’activité communiste, du parti communiste français ? Un projet moteur, producteur d’énergie politique et propositionnel dans le cadre d’élaboration programmatique. Un projet et non un programme, une élaboration communiste d’une société post-capitaliste, proposant une projection dans le temps, liant le temps long avec le temps court.
Un projet communiste qui dise clairement quelle est sa vision de l’avenir de la planète, de la paix, des énergies nouvelles, du nucléaire civil et militaire, du bien commun, des solidarités, de l’égalité, de la liberté, de la dignité humaine, de la condition humaine, de la condition salariale, de la propriété privée, de l’appropriation publique, de la libre circulation des individus, des droits et pouvoirs des salariés et des citoyens, du salaire à vie, de la place et du rôle de l’Etat, du destin de la société, des traités internationaux et européens… de sortir de l’OTAN et d’agir pour la dissoudre. Un projet qui décrive précisément l’ambition communiste concernant l’humain et l’avenir de l’humanité.  Celui d’agir commun. Un commun dans l’esprit philosophique d’Aristote et dans la réflexion théorique marxiste. Celui de repenser la société par la mise en commun, par une action permanente de mise en commun, de produire du commun. Un commun d’universalisation des biens publics, des services publics… Un projet communiste de libération humaine nourrissant la conquête du pouvoir et la transformation révolutionnaire des institutions.
L’ampleur du désastre social et politique est immense.
Il se situe dans les entrailles de notre société, dans les tripes du peuple, au quotidien de la vie des citoyennes et des citoyens. Qu’on me permette de retranscrire ici, (avec l’accord de l’auteur), un article écrit par un maire d’une grande ville populaire du département des Hauts-de-Seine. Il a mille fois raisons. Le contenu de ce texte doit nous interpeller et la conclusion doit nous motiver.
« Les cités populaires demandent le respect ! »
« Les cités populaires sont stigmatisées en permanence, jamais magnifiées. Discours politiques, information télévisée, films, c’est toujours sous l’angle des problèmes ou d’un discours péjoratif que sont désignées les villes et cités populaires. Combien de quartiers comme Molenbeek ? s’interroge-t-on faussement pour mettre sur le même plan quartiers populaires et terrorisme alors que personne ne s’interroge sur le fait que bien des habitants du 16e arrondissement sont de la même classe sociale que ceux qui financent Daech !
C’est à une opération idéologique de même nature que procède la Région Île-de-France quand elle affiche un signe d’égalité entre logement social et ghetto social. Une double humiliation est appliquée méthodiquement à nos villes populaires : celle de catégories déclassées socialement, celle des discriminations en fonction de la couleur de peau, de l’origine des parents ou de la religion. Nous avons parfois porté cette humiliation à travers le concept de "mixité sociale", signifiant ainsi implicitement aux habitants des villes et cités populaires que cela irait mieux quand d’autres personnes "mieux classées" viendraient dans nos cités ! Belle attaque contre l’estime de soi !
Ces atteintes à la dignité empêchent les personnes visées de relever la tête, de se sentir porteuses d’avenir. Cela permet de faire peur à la mythique classe moyenne qui n’est en fait que la partie du peuple qui oscille entre la peur du déclassement et l’aspiration à l’élévation sociale. Cela ne permet pas au peuple de faire peuple en s’unifiant dans sa diversité, en agissant contre le développement extraordinaire des inégalités, en s’attaquant aux défis environnementaux et en concevant une autre vie en société par le développement de communs.
C’est donc un enjeu politique pour la gauche radicale que de choisir le "camp" du peuple, d’affirmer son exigence de respect des cités et villes populaires, d’affirmer leur dignité face aux difficultés sociales, d’afficher leur générosité contre l’égoïsme de classe. Il faut déclarer notre appartenance au peuple, donner conscience à celui-ci de sa force transformatrice. Demander le respect, c’est commencer la révolution !"
Un projet dont l’acte révolutionnaire devrait-être de répondre à l’attente citoyenne et de proposer la nécessaire élection d’une assemblée constituante travaillant l’élaboration d’une nouvelle constitution débouchant sur une nouvelle république. Une république  dans le prolongement de la révolution de l’abolition des privilèges et de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 et du 24 juin 1793.
« La révolution française n'est que l'avant-courrière d'une autre révolution bien plus grande, bien plus solennelle… Le peuple a marché sur le corps aux rois et aux prêtres coalisés contre lui : il en sera de même aux nouveaux tyrans, aux nouveaux tartuffes politiques… Ce qu'il nous faut de plus que l'égalité des droits ? Il nous faut non pas seulement cette égalité transcrite dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, nous la voulons au milieu de nous, sous le toit de nos maisons ». Ecrivent les auteurs du Manifeste des Egaux.
N’oublions-pas nos « folies » Marxistes, engageons-nous dans l’élaboration d’un projet de société communiste !
Dans une multitude d’endroits sur notre planète, émergent des exigences, des expériences et des espérances d’un monde nouveau. La remise en cause du capitalisme est globale, mondialisée. La porte du bonheur est entre-ouverte, poussons-là, rentrons dans cette nouvelle ère de l’aventure humaine. Les possibles sont immenses : Pour la paix, (99% des citoyennes et citoyens du monde la défende, la protège, la réclame, l’exige…) ; Pour le respect de la dignité humaine ; Pour l’écologie contre la pollution ; Pour agir contre les gaz à effet de serre ; Pour les ZAD, les ONG ; Pour des communs de plus en plus universalistes ; Pour de nouvelles conquêtes dans la recherche fondamentale, médicale, environnementale, spatiale, etc. Les champs des possibles sont immenses, ils sont devant nous !
« La démocratie ne fonctionne plus, il n’y a aucun espoir de changement par la politique », et aussi, « Il faut transformer les institutions ». Propos recueillis, dans les assemblées citoyennes, auprès de participants à « Nuit Debout ».
Oui, dans ce présent, la question qui nous est posée est, comment les communistes peuvent-ils contribuer à apporter des réponses aussi bien dans la pensée que dans les actes. Oui, nous voulons une société de l’émancipation, débarrassée des formes d’exploitation, de domination et d’aliénation.
Centrons le débat et l’élaboration politique communiste à partir d’une conception de société et non à partir d’orientations et de stratégies politiques sur les échéances électorales. Dans la construction de notre projet, n’installons pas l’escalier à la place de la toiture, sinon, notre bâtisse va nous tomber sur la  tête ! Aucun doute n’est possible.
Osons parler de communisme.
Osons théoriser sur un autre modèle de société, s’autoporter au-delà de l’horizon capitaliste. Exigeons que notre 37e congrès ouvre le temps de nous projeter à partir du présent vers une société communiste. L’avenir post-capitaliste n’est-il pas en marche ? Poussons la porte d’autre devenir du commun. C’est dans la projection d’une conception de société, dans une vision commune de l’avenir que nous pouvons nous retrouver, en ayant des référents collectifs et de contribuer ainsi à la construction d’une culture qui permette de faire communauté. La question posée est de sortir de cette situation catastrophique et dangereuse dans laquelle nous sommes, pas simplement la gauche, mais la société et l’humanité dans son ensemble.
Ayons de l’ambition communiste camarades ! Du commun faisons projet de société.
Chaque révolution, chaque grande conquête sociales, l’ont été à partir d’une autre conception de la société. C’est le cas pour la Sécurité Sociale, pour les services publics qui répondent tous deux au concept “de chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins”. L’élaboration d’un tel concept a sollicité la capacité à se projeter au-delà des limites imposées par ce qu’était la société. Qu’est-ce qui pouvait motiver les auteurs du programme du CNR dès 1943, alors que l’urgence pouvait sembler toute autre ?

« Et nous avançons en tous domaines des idées et des propositions. Mais il nous faut leur donner sens en énonçant les principes qui nous guident et définissent aujourd’hui l’horizon révolutionnaire dans lequel nous inscrivons notre action. ». Je partage pleinement ce passage du texte alternatif : « L’ambition communiste pour un Front de gauche populaire et citoyen » www.ambition-communiste.fr

Débattons de tout, mais avec toutes les adhérentes et tous les adhérents !
Dans le site PCF des contributions, avez-vous remarqué que très peu de camarades femmes participent (sur 385 contributions, environ 60 émanent de camarades femmes). Ce constat ne reflète pas le niveau d’investissement des camarades femmes dans les luttes, dans les initiatives, les manifestations, les collages d’affiches, les distributions de tracts, les portes à portes, leurs participations aux manifestations et rassemblements, etc. Mais aussi dans l’élaboration de la réflexion et des propositions… Et, également, leur présence active et combattive dans les assemblées représentatives, dans la commune, le département et la région, où encore, à l’Assemblée Nationale et au Sénat. Et pourtant, les camarades femmes engagées luttent, cavalent dans tous les sens de la vie quotidienne pour pouvoir militer. Cela, doit nous préoccuper, nous interpeller. Pourquoi, pour quelles raisons, les camarades femmes participent peu ou pas aux débats de congrès, n’élaborent pas des contributions, ne donnent pas leur point de vue ? Est-ce le sentiment que la préparation du congrès serait réservée, « aux spécialistes », camarades hommes ?
Détendons-nous, camarades. Débattons, argumentons. Il est normal qu’un certain nombre de camarades membres du Comité Exécutif National et du Conseil National (CEN et CN renouvelable au congrès), s’arqueboute pour défendre le document qu’ils ont votés. C’est la voie et la voix. De même qu’un certain nombre de camarades élus où anciennement élus argumentent activement en faveur de celui-ci mais, constatons bien que les contributions, débats et échanges, restent circonscrits au niveau des responsables, membres du CN et élus. Pourtant, le document du CEN et du CN est accessible sur le site du parti, disponible dans toutes les fédérations et sections, et ce, depuis plusieurs semaines maintenant.
Au travers de nos débats, grandissons notre communisme !
L’autre constat que nous pouvons faire en toute transparence, c’est que l’essentiel du débat porte sur la deuxième partie de la base commune. Alors que,  de mon point de vue, mais je n’affirme rien, le noyau de nos divergences fondamentales ce situe dans la première partie, sur le « projet » programme, sur la visée communiste et sur le contenu que nous donnons, les unes, les uns et les autres, au sens du commun. Ce débat, pour beaucoup, théorique, nous devons l’approfondir maintenant car c’est de la que découle tous le reste de nos différences d’approche, voir de nos désaccords, que ce soit sur l’orientation et la stratégie politique retenues pour les échéances électorales, ou encore, sur l’outil Parti qu’il nous faut pour : « Des transformations utiles et concrètes pour un Parti communiste de nouvelle génération », comme le propose le « Projet de base commune », page 39, ou, pour : « une profonde transformation de notre parti, de ses pratiques et de ses règles de fonctionnement », comme nous le proposons dans  le texte alternatif, « l’ambition communiste... », Page 17.  Améliorations où transformations selon les différents points de vues, pour mener, porter, le projet qui sera retenu par les adhérentes et adhérents ?
2017 : une autre voie pour l’avenir de la France. Calmons-nous, camarades, car le débat dépasse, à mon sens, de très loin la question de la personnalité, de « l’autoritarisme », du caractère tribun etc. de celui qui nourri au moins, apparemment, les 99% des préoccupations et débats des camarades membres du CN et des camarades élus. Cessons, camarades, de faire campagne contre Mélenchon ! Quelques camarades, responsables et dirigeants, sont d’ores et déjà en campagne contre la candidature de Mélenchon. Parmi ces camarades là, certains, en hostilité avéré, voir en situation d’allergie aigue très avancée, face à la candidature de Jean-Luc Mélenchon, ont des ambitions personnelles (compréhensibles), concernant leur devenir politique. Mais qui, de ces camarades, propose sa candidature ? Faut-il une candidature PCF, si oui, laquelle ?
Dans ce débat préparatoire à notre 37e congrès, nous avons plus grave, plus vaste, plus profond à traiter dans nos analyses et débats. Est-ce la peur de la désunion dans notre parti qui fige, acidifie, les propos de certains camarades sur la personne de Mélenchon ? Est-ce la trouille, les chocottes de ne pas être intellectuellement au niveau du débat et de l’analyse nécessaire face à la situation catastrophique globale et dangereuse dans laquelle le pays, la société, l’Europe et le monde se trouvent ? Nous avons du travail camarades, faisons-le, plutôt que polémiquer grossièrement. Cela, n’est pas digne de nos valeurs communistes.
Oui, marchons avec nos deux pieds plutôt que « Marchons sur nos deux pieds » car, sinon, nous risquons fort de nous rétamer gravement « la tronche » sur le pavé de Paris. (Humour !).
L’Humain d’abord !
Respectons-donc, l’humain, la personne, la personnalité de Jean-Luc Mélenchon et sa proposition de candidature pour l’élection présidentielle. Respectons également, celles et ceux (et ils sont très nombreux), qui soutiennent la personne, le candidat, la démarche et les propositions ouvertes à toutes et à tous, citoyens, adhérents, militants, élus et responsables, partis et mouvements politiques, syndicats et associations.
Oui, nous sommes bien arrivés a la croisé des chemins. Chemin de l’ultralibéralisme, chemin du social- libéralisme, chemin du nationalisme, mais aussi, au bout du chemin de la sociale-démocratie, de la gauche dévoyée, refoulée. Le choix du chemin que nous devons prendre, c’est maintenant camarades ! Nous avons la possibilité de poursuivre le chemin emprunté début 2012 et d’aller, avec nos expériences  et nos exigences, bien plus loin sur le chemin de la France résistante, citoyenne. Alors, ne « mettons pas d’eau dans notre vin », oui, « la porte du bonheur est une porte étroite » n’affirmons pas aujourd’hui que c’est la porte sociale-démocrate, non ! Montrons-nous communistes combatifs et révolutionnaires. Prenons le chemin de la France insoumise.
« Un jour pourtant, un jour viendra…»
Place au Peuple. Pour poursuivre sur le chemin ouvert en 2012, nous avons notre GPS, c’est l’Humain d’abord, le pilote c’est lui mais il lui faut une sérieuse « mise à jour », les copilotes ce sont les comités d’action de campagne, l’équipage c’est le FDG de nouvelle génération ouvert aux citoyens, le moteur c’est le peuple, notre énergie ce sont les militants et partisans, notre véhicule c’est la France insoumise. Déclarons à notre 37e congrès que c’est le chemin que nous choisissons pour les élections législatives et que notre candidat à l’élection présidentielle, c’est Jean-Luc Mélenchon. Roulons, marchons, mais avançons !
Avec « la France insoumise », avec le soutien des forces du Front de gauche, engageons une campagne unique, présidentielle et législative, populaire et citoyenne. Allons avec « l’Humain d’abord » en direction des citoyennes et des citoyens, des abstentionnistes et, avec elles et eux, réactualisons profondément le programme et désignons ensemble nos candidates et candidats aux élections législatives.
« Si le peuple est souverain, il doit exercer lui-même tout le plus qu’il peut de souveraineté »
Gracchus Babeuf.

Ne sommes-nous pas communistes pour affirmer que le bonheur existe et qu’un autre avenir est possible ? Alors, aidons les citoyennes et citoyens à franchir cette porte.

Christian Desbois – 32 – militant de rue
Je termine mon propos par une citation d’Elsa Triolet :
« L’avenir n’est pas une amélioration du présent. C’est autre chose »

 

Il y a actuellement 0 réactions

Vous devez vous identifier ou créer un compte pour écrire des commentaires.

 

Lire la contribution