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Primaire - Christiane Lauthelier - 21

C'est en fille de Résistants que j'ai signé, dès sa parution, l'appel intitulé « Notre primaire » pour les partis de gauche et les écologistes.

C'est ma façon à moi de m'indigner mais aussi d'agir en cette année 2016.

Comme la plupart d'entre vous, organiser des primaires n'est pas ma culture, de même que cette constitution que nous avions qualifiée, nous les communistes, de «pouvoir personnel» en 1958 (et contre laquelle nous avions appelé à voter), qui est même devenue «monarchique» avec l'inversion du calendrier électoral, cette constitution donc, ne me convient plus du tout mais pour le moment nous sommes bien obligés de nous y plier... sauf à faire la Révolution?

J'ai sans cesse en tête une phrase qu'Aragon a dite durant les années terribles de la Résistance: «Sous la grêle, fou qui fait le délicat». Nous sommes sous la grêle, la société française se droitise dangereusement, ce gouvernement, par ses promesses non tenues et ses monstrueux projets d'état d'urgence, de déchéance, de casse du code du travail nous ramène 70 ans en arrière en favorisant le vote Fhaine. Deux grandes régions de France n'ont plus un seul élu de gauche. Allons nous rester ainsi en marge ou bien toujours voter pour éviter le pire?

Des camarades disent «Ils ont allumé l'incendie, ce n'est pas à nous de l'éteindre...». Moi, je veux tout faire pour l'éteindre avant qu'il ne soit trop tard. Une fois allumé, nous serions les premiers à disparaître dans cet incendie (c'est fou comme cela me ramène à la guerre, rappelez-vous comment nos camarades communistes allemands ont disparu dans l'incendie du Reichstag!). Et comme aime à le rappeler un très cher camarade déporté: «Il faut très peu de temps pour perdre la Liberté mais pour la reconquérir, cela coûte cher en larmes, en sang et en vies».

Il en a fallu aussi du temps et des souffrances aux Grecs, aux Portugais, aux Espagnols pour se débarrasser de leurs dictatures...

Je ne m'y résous pas, je ne veux pas en arriver là, je ne veux pas laisser un tel monde en héritage, je veux tout faire pour l'éviter et je pense qu'une possibilité s'offre à nous, que les gens de gauche ne sont pas irréconciliables -(le clan qui nous gouverne n'est plus de gauche bien évidemment et je crois que cela devient une évidence pour beaucoup de gens y compris socialistes)-, qu'il faudra faire quelques pas les uns vers les autres, que nous avons quand même encore un socle de valeurs en commun, que nous pouvons redonner ensemble du sens à la politique,

Les mentalités sont très cabossées, prêtes à suivre les «pires». Il faut très vite redonner de l'espoir, montrer que d'autres chemins sont possibles. Nous devons faire confiance à ce peuple de gauche qui sera appelé à choisir le candidat... A nous d'apporter dans les débats le meilleur de nous-mêmes et de nos convictions, pas en nous repliant sur nos certitudes, mais en faisant l'unité la plus large possible sur un socle de valeurs commune qui engageraient le candidat.

Changer les institutions de notre République, celles de l'Europe, évidemment, incapable d'aider les Grecs ou d'accueillir les migrants, faire véritablement la guerre à la finance et prendre soin de notre planète pourraient, j'en suis convaincue, être les bases d'un «commun» à construire si nous voulons éviter une catastrophe, si nous voulons éviter de vivre dans un monde de racismes, de haine et où ne régnerait que la loi du plus fort.

Les luttes qui se préparent devraient aussi aider à ce rassemblement.

Ce que je crois absolument, c'est qu'il faut un seul candidat à gauche...

Ce que je crois aussi c'est que nous pourrions choisir le meilleur d'entre nous, même communiste- ce qui est encore une lointaine utopie-, mais qu'il nous faudrait quand même toujours rester vigilants et en permanence combatifs, que seules les luttes, les engagements de nous tous seraient gages de réussite et donc de progrès vers plus de justice, d'égalité, de fraternité, de laïcité.

Ce serait notre combat, un combat encore possible... Après, si la peur et la délation étaient au pouvoir, il n'y aurait plus grand monde pour se battre avec nous! (Regardons aussi ce qui se passe en Turquie avec les arrestations de journalistes contestataires! C'est souvent comme cela que ça commence!)

Je sais, ce n'est pas un chemin facile mais je pense que nous n'avons vraiment pas d'autre choix et que si nous nous y mettons tous, sans tarder, nous pouvons réussir ce pari de l'intelligence!

Les survivants de la Seconde Guerre Mondiale ont toujours juré «Plus jamais ça!», nous l'avons repris à notre compte, eh bien ce n'était pas acquis, loin s'en faut, cette bataille est toujours devant nous. Nous nous devons, nous leur devons de la mener de toutes nos forces afin qu'ils ne soient pas morts pour rien et que ce rappel de l'Histoire- (c'est la désunion de la gauche qui a amené Hitler au pouvoir, souvenons nous en aussi!)- nous aide à comprendre et à agir...Parce que, là où nous en sommes, penser que nous y arriverions seuls, chacun de notre côté, est mortifère!

Il faut agir et il y a urgence! Avant qu'il ne soit trop tard! Car, décidément: «Sous la grêle, fou qui fait le délicat!»

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