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La singularité de « l’Humanité » - Alain Pernet - 38

Les rapports entre ce qui fut l’organe du PCF, fondé sur un compagnonnage de générations de militants, font toujours l’objet de liens profonds. L’apport est reconnu, indispensable, les différents qui surgissent à la lecture de ce qui demeure aux yeux des camarades comme un journal communiste, font partie désormais du débat nécessaire, les communistes ont « grandi » avec la liberté du journal, son indépendance éditoriale est un atout.

 Et si pour faire vivre l’Humanité on réinventait, au sein de notre parti, de nouvelles façons organisées de diffuser le journal ? Les CDH sont loin d’être présents dans toutes les sections, combien de responsables à l’Humanité aux différents échelons de directions ? Alors que l’alerte est lancée, que la situation du titre ne tient qu’à un fil, notre parti pourrait se contenter d’aborder, en fin de réunion, sans véritable débat, la situation du journal comme si il s’agissait d’un corps étranger ? Nous devrions nous accommoder de voire des dirigeants de collectif de section, voire départementaux, non lecteurs de l’Humanité ?
Cela ne tient pas debout. Sans débat, réflexion collective assortie de dispositifs pérennes, pas d’issue hormis la revanche des sociaux libéraux qui n’ont jamais digéré de voir le titre leur échapper en 1920.
Rien ne nous empêche de consacrer aux différents échelons de direction de notre parti des moyens humains mieux formalisés pour faire rayonner plus largement d’abord au sein du PCF, notre journal. Le premier combat de l’indépendance, celui de sa survie dépend d’une prise en compte tenace, mise en œuvre en impliquant notre organisation pour la diffusion, en réponse à la guerre des idées menée par le capital, quotidienne et persévérante.

Ne réduisons pas cette bataille à une  responsabilisation individuelle des communistes,  sans responsabilisation et organisation collective. L’Humanité de Jean Jaurès est née en 1904, le PCF 16 ans plus tard. Qu’adviendrait il du PCF si cette digue qui résiste aux déferlantes quotidiennes de la pensée unique, à leur cortèges de divisions, venait à rompre ? Quant à imaginer que la transformation du quotidien en hebdomadaire suffirait à le sauver, c’est s’accrocher à une branche sciée jusqu’au cœur. L’Humanité, l’Humanité Dimanche, ses journalistes sont exclus des médias, le seul espace public consenti, l’est par les revues de presse et concerne seulement le quotidien.
Oui le vœu inscrit dans la base commune qui parle de priorité pour la diffusion de l’Humanité et de l’humanité Dimanche peut être renforcé, les recommandations de prise en compte organisationnelles ne seront pas une atteinte à l’indépendance du titre, mais un gage de sa survie, de son développement.                

 

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