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En 2017 on prend le pouvoir ! Michel Pirrottina - 13

Mais quelle sera la une du journal l’Humanité le 8 mai 2017, au lendemain du second tour de la présidentielle, … ce pourrait être une page toute noire avec ces mots en blancs : « Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines… ». Manifestement, il n’aura pas fallu attendre un président de droite extrême pour parvenir à toutes les régressions qui se banalisent : contrôle au faciès, limitation des libertés, manipulations des programmes scolaires, régression sociale,…
Préparons-nous à tout renverser. Nous les communistes, nous sommes déterminé-e-s à ce que le peuple de France prenne en main son avenir et les luttes actuelles sont un bon signe quand on voudrait une jeunesse qui se contente de subir. Alors comme le dit mon camarade Pierrot : « Ce n’est pas le bateau qui fait le vent. Mais le bateau utilise le vent. Il faut que les choses mûrissent. Et là, elles ont mûri. On le sent venir depuis un mois. Mais ce n’est qu’un début. ».
Bien entendu que nous sommes nombreuses et nombreux à gauche à chercher des réponses aux questions que pose la situation actuelle. Mais il nous faut mettre de l’ordre dans nos idées, dans l’analyse de la situation.
A y regarder de près, il y a du danger et des bonnes choses dans la période présente. Ca va dans tous les sens. Mais comment peut-on débloquer la situation ? Et y a-t-il un créneau politique qui le permet ?
Le pouvoir socialiste, le tandem Hollande-Valls, est assassin pour le peuple de gauche, pour la gauche. Il faut remonter à des lustres pour assister à un tel alignement sur les intérêts de la grande bourgeoisie et éloigné de toute politique de gauche. Pour des millions de gens, le découragement ou la fatalité s’est emparé d’eux.
N’ayons pas un ton en bémol pour dire que droite et extrême droite constituent une grande menace réelle pour le pays. Les dernières élections et la disparition de tout élu de gauche et communiste, dans le nord de la France et en région méditerranéenne, montre bien le danger que cela représente.
Soyons lucides, le capital mondialisé et financiarisé mène par l’intermédiaire de la grande bourgeoisie française une lutte d’idées impitoyable sans précédent. Cela se traduit par l’alignement de quasiment tous les médias, pour défendre le système et fermer toute issue progressiste à la crise actuelle.
Mesurons-nous bien les enjeux historiques, que ce qui constitue la France progressiste est menacé ?
Enumérons ce qui fait cette France progressiste : les conquêtes historiques qu’on appelle l’exception française ; l’existence même de la gauche ;  la tradition française de débat et de lutte politique ; l’affaiblissement du Parti communiste, de la CGT, et l’avenir du journal l’Humanité. La transformation du Parti socialiste en Parti social-libéral.
 
Le danger est extrême pour 2017. La victoire de la droite ou de l’extrême-droite  aux présidentielles et législatives, et l’affaiblissement pour des années de la représentation du Parti communiste et du Parti socialiste, même dans ses limites actuelles est probable sans une secousse décisive.
A-t-on bien conscience des dangers qui sont devant nous ? Peut-on faire comme si rien ne s’était passé depuis 2012 et qu’il suffirait de rejouer la même scène ? Nous affrontons l’une des périodes cruciales de notre histoire. Lourde de dangers. Dans les coulisses le scénario est ficelé : « C’est un match à trois auquel se livreront, au premier tour des présidentielles, le Parti socialiste représenté par Hollande ou un autre, la droite avec Juppé ou Sarkozy et Marine Le Pen ».
Un scénario qui nous envoie tout droit dans le mur, avec un second tour opposant le candidat de droite au Front national, et dans la foulée des législatives qui seront la réplique des derniers scrutins et des partielles. Le risque est grand de se retrouver avec une assemblée nationale, dans son immense majorité, aux couleurs bleue et noire. Les futiles et oiseuses querelles doivent, à mon sens, être mises au vestiaire, car après il sera trop tard. Le premier reproche que je fais donc à ce texte c’est de ne pas mesurer le danger qui est à nos portes. Ce serait la disparition de la gauche et de toute perspective de transformation sociale.
C’est la France, notre pays, qui est menacée.
Mais contradictoirement… apparaît un mouvement social et politique de contestation.
Cela se caractérise par : l’échec de la déchéance de nationalité ; l’affrontement puissant sur la loi travail ; un million trois cent mille signatures de la pétition contre la loi EL Khomry, sur le net ; les manifestations de jeunes et des travailleurs ; l’élargissement des prises de position des intellectuels ; après des semaines de manœuvres du pouvoir et de la CFDT, imperturbables, 71 % des gens dans un sondage, maintiennent leur opposition à la loi travail.
Apparaît aussi, l’amorce d’un Front Politique avec les communistes, une large fraction des socialistes et des verts, de nombreux intellectuels, et un front syndical de tous les mouvements de jeunesse et de la grande majorité des syndicats.
C’est ce que nous visions quand nous avons pris l’initiative du Front de Gauche.  
On peut dire que la recherche de solutions et un mouvement d’initiatives encore éparpillées, s’ébauchent dans le pays.
C’est la majorité du peuple qui pense « que ça ne peut plus durer. »
Soyons communistes, soyons responsables !  
Le destin hésite. Il faut inventer. De l’audace, encore de l’audace !
On ne perd à coup sur, que les batailles qu’on a déjà perdues dans sa tête.
 
Que faire maintenant, alors qu’à nouveau il semble que l’histoire se cherche ?
D’abord à coup sur être présent sur tous les Fronts de Résistance.
Faire front dans la bataille des idées. Coup pour coup et ne laisser aucun terrain dégarni à la droite et au social-libéralisme.
Développer avec clarté la réponse à la question : pourquoi nous combattons et quelles sont, aux yeux du Parti communiste,  les réponses à la crise de la société, à la crise du capitalisme d’aujourd’hui.
Et allier la perspective dans laquelle nous nous plaçons et l’unité populaire et politique pour avancer avec la très grande majorité du peuple.
L’initiative de la primaire populaire reflète la recherche de solutions et d’issue face au pouvoir socialiste et au danger de droite à la présidentielle et aux législatives.
Et ainsi, débloquer la situation. Le pessimisme, l’idée que rien n’est possible est l’arrière plan de la bataille des médias, pour faire accepter la société du désastre, faire prévaloir le chacun pour soi et contre tout, le déni de tout espoir.  C’est le cœur de la guerre des idées.
Une issue avec les présidentielles et les législatives de 2017
Le pire pour nous, qui pourrait sembler de la lucidité, serait de considérer qu’hélas il n’y aurait pas d’espoir pour 2017 et qu’il faut de quelque façon, préserver l’avenir sans prendre de risques.  C’est à dire considérer que l’horrible triptyque Hollande ou Valls, Juppé ou Sarkozy, et Le Pen, ne peuvent être  dépassés.
Ce serait contribuer à rentrer dans une longue période de reculs sociaux et progressistes, de pertes de liberté...
C’est maintenant que nous pouvons gagner. Des forces peuvent sortir du marasme, rouvrir un espoir et bousculer la donne des présidentielles et des législatives.
Le Front de gauche continue de nourrir des espoirs dans le mouvement social et une partie du peuple de gauche. L’immense majorité des communistes ne veut pas brader l’acquis du Front de gauche et les forces accumulées dans ce rassemblement. Affirmer cette volonté commune est nécessaire, mais il convient dans le même mouvement de procéder à une analyse sérieuse des difficultés et formuler des propositions pour les dépasser.
Les causes réelles des difficultés auxquelles s’est heurté le Front de gauche. Il y a d’abord, la violence des renoncements du pouvoir à mener une politique au service des intérêts populaires qui a pesé et pèse sur la crédibilité d’une alternative à gauche. Et puis, ne cachons pas les désaccords stratégiques sur la question du rassemblement, que les bons résultats des présidentielles avaient balayé, mais qui sont rapidement réapparus. Des divergences se sont exprimées au cours de ces trois dernières années.
 
Radicalité, contestation, certes, mais quelle ambition majoritaire du Front de gauche, qui a été au cœur des débats dès sa fondation ?
Alors pour affronter les défis qui se trouvent devant nous, n’est-il pas nécessaire de prendre en compte le moment politique dans lequel nous évoluons, la recomposition politique en cours et l’urgence d’y répondre ? Si l’idée que le Front de Gauche demeure un repère indispensable, une question essentielle reste néanmoins posée : Doit-il devenir une structure ouverte aux citoyen-ne-s, militants syndicaux, associatifs, féministes…,  ou bien, un nouveau front populaire et citoyen, un nouveau front social et politique, que les communistes veulent contribuer à faire émerger en rassemblant toutes les forces de gauche et de l’écologie, ouvrir un nouveau chemin d’espoir pour notre pays.
Et si en 2017 on prenait le pouvoir ?
« En France, quand le peuple sort du bois et s’engage, il gagne toujours. »
« Tout dépend de vous qui n’en pouvez plus. C’est maintenant qu’on peut gagner, si vous sortez de la tristesse et du désespoir. »
Un mouvement profond est en train d’émerger. Ce mouvement qui s’appuie sur les réseaux sociaux commence à faire bouger la jeunesse qui dit « que trop c’est trop ». Ce mouvement prend forme au moment où le débat est enfin relancé à gauche. Un affrontement est en cours entre celles et ceux qui restent attachés à la gauche et ceux qui s’emploient à la construction d’un bloc social-libéral.
Aujourd’hui c’est l’avenir de la gauche et du progrès social qui sont en jeu. Les communistes ne restent pas insensibles et indifférents à cette dure réalité. Nous ne sommes plus en 2012. Nous n’apportons pas les réponses d’alors. Des millions d’hommes, de femmes, de jeunes sont en attente et cherchent une autre voie pour la France. Ce sont celles et ceux qui signent des pétitions en ligne, défilent conte la loi El Khomri, et qui du même coup reprennent goût au débat. Et qui sont-ils ? Des électeurs du Front de gauche, des écologistes, mais celles et ceux qui ont glissé dans l’urne un bulletin Hollande au premier tour, en 2012. Ils iront voter en 2017, jugeant que c’est le moment d’exprimer ce que l’on a sur le cœur.
« la primaire citoyenne » c’est eux. Et l’ambition des communistes est de les faire se rencontrer, échanger et agir pour un socle politique qui rompt avec la politique du gouvernement Hollande/Valls/Macron/El khomri en étant porteur d’un projet de gauche et d’un choix de société ? pour une majorité législative et une candidature commune à l’élection présidentielle. Née du rejet de la politique gouvernementale, « la primaire citoyenne »  ne peut donc en aucun cas redonner une nouvelle légitimité à ceux qui nous gouvernent.  
 
Adressons-nous au peuple avec l’initiative des 500 000 questionnaires, travaillons à l’émergence d’un socle commun, d’un contrat de changement servant de base à une candidature unitaire aux présidentielles et à une primaire ou des millions de gens viendront choisir un candidat ou une candidate sur ce contrat de rupture avec la politique Hollande, Valls, Macron. Et d’opposition à la droite et l’extrême-droite.
La crise politique est profonde et l’expérience du pouvoir social-libéral interroge les millions et millions d’électeurs, naturellement ceux qui ont voté Front de Gauche, mais aussi, la majorité des électeurs socialistes, et peut-être même des électeurs populaires de Le Pen, qui actuellement émettent des votes de désespoir.
C’est la majorité du peuple qu’il faut viser à rassembler.
Et on ne peut le faire que par un rassemblement large, un débat profond et en leur demandant leur appui à un candidat. Le meilleur à leurs yeux pour défendre une nouvelle politique.
Faire autrement c’est se résoudre à une candidature de témoignage, aux résultats bien moins importants que ceux que la situation rend possible.
Personne ne peut dire si nous parviendrons à construire dans chaque circonscription un très large rassemblement des forces de gauche et progressistes où les candidat-e-s s’engageraient sur un contrat démocratique et d’intégrité devant les citoyens acteurs « d’États généraux ».  
Personne ne peut dire si nous réussirons à faire émerger, pour l’élection présidentielle, une candidature commune qui bouscule la donne, qui relance une gauche de rupture avec la politique suivie depuis quatre ans. Mais ce qu’il y a d’évident maintenant c’est que cette voie est la seule qui permette de sortir du piège qui nous est tendu, et que nous devons tout faire pour réussir.
On ne fait pas la révolution seul. Les grands changements, les révolutions sont toujours le fait de choses collectives favorisées par le vent de l’histoire, mais comment ne pas revivre quand ce vent se lève à nouveau ? Comment ne pas revivre quand la politique est porteuse d’espoir, redevenue l’avenir ? Comment ne pas revivre quand les idées ont de la valeur, quand le corps social est réuni, relève la tête, reprend la parole à haute voix ?  
Etre politique c’est croire en l’homme. Ecoutons, entendons, la voix du peuple qui refuse un monde privé de sens et nous rappellent que l’émerveillement et l’espoir sont un choix. 

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