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Penser, dire et faire le Nouveau - Hervé Radureau - 95

Au maximum et de très près, ayant maintenant tout mon temps libre, je suis tout ce qui se dit et s’écrit du côté de mon Parti que je viens de rejoindre à nouveau à l’occasion de la dernière fête de l’Humanité, après 20 ans passés sur le côté pour diverses raisons qui aujourd’hui me paraissent futiles. En tant qu’ingénieur, j’ai l’impression en effet de ne pas avoir apporté tout ce qui aurait pu lui être utile dans sa transformation que je vois ces derniers temps avancer à grands pas au travers de publications comme la Revue du Projet ou Progressistes ou d’initiatives riches comme les récents Etats Généraux de la Révolution Numérique. Donc plus proche de la société véritable dans laquelle nous vivons et beaucoup plus à l’écoute.

Question Générale de Méthode 

Face à toutes les alertes annonciatrices de catastrophes imminentes venant dans tous les domaines des vrais experts qui les connaissent certes plus ou moins bien, il est impératif de penser, dire et faire le Nouveau qui viendra tenter de redresser la situation de dégradations que nous vivons actuellement. C’est tout notre combat que de lutter contre le fameux TINA (There is No Alternative : Il n’y a pas d’alternative) dont la gangrène s’étend aussi à tous les secteurs. Bien entendu, tout doit commencer par le constat et le diagnostic : ici, il ne faudra pas s’en tenir aux causes traditionnelles (que nous dénonçons depuis toujours au risque de nous faire passer à côté d’autres causes tout aussi essentielles) et donc ne pas éluder les responsabilités individuelles et collectives en tant que consommateurs, en tant que salariés ou travailleurs indépendants, en tant que chefs d’entreprise comme parmi les agriculteurs. Cet état clair, détaillé et si possible sans faille est indispensable pour préparer les solutions nécessaires : cela ne peut s’obtenir qu’en apportant aussi des explications suffisamment didactiques (ce qui ne veut pas dire simplistes) au travers par exemple de Formation en Ligne Ouverte à Tou-te-s (FLOT) comme on peut le faire maintenant avec le Numérique. J’attire l’attention de celles et ceux qui rédigent des articles dans nos publications de l’Humanité à Economie Politique de ne pas laisser totalement de côté la quasi-totalité des lecteurs et lectrices comme malheureusement je le vis moimême assez fréquemment, finalement déçu car je n’ai rien compris ! Donc cette première phase est essentielle car « problème correctement posé est à demi résolu » comme le dit le dicton ! Ensuite, il faut définir les objectifs, les contraintes et les acteurs avec leur rôles et leurs pouvoirs intervenant dans chaque domaine. Les solutions devront tenir compte de tout cela et être échelonnées dans le temps, constamment révisées pour juger de la pertinence, de la justesse de ce qui aura été entrepris, espérons-le par le maximum des personnes concernées dans chaque domaine, supposant réunir une pensée globale pour agir local. Il faut se dire que des solutions de transformation partant d’un existant pour aller vers un nouveau initialement pensé, même collectivement, sont les plus ardues à mettre en œuvre car il faut constamment que l’ensemble de la société continue à tourner et ne se trouve pas bloquée, et donc pouvant devenir rebelle à ce qui est entrepris. Cela implique aussi d’avoir imaginé les coups de nos adversaires en réponse aux évolutions auxquelles ils vont soit de s’opposer soit tenter de les dévoyer comme cela a été le cas par exemple des nationalisations au début de l’ère Mitterrand. Comme au jeu d’échecs, il faut réfléchir aux différents scénarios qui peuvent se produire pour être toujours en capacité de réagir rapidement, efficacement et sans se tromper. Il faut savoir anticiper. Il faudra donc être prêt à répondre aux attaques qui viendront inévitablement des opposants à la transformation, à commencer d’ailleurs par chacun-e de nous puisque nous devrons nous-mêmes changer pas mal de nos habitudes . Ce qui n’est pas le moindre des obstacles!
 

Sortir de l’ancien sans effacer le passé 

Si nous voulons imaginer, définir et réaliser du Nouveau, il est à mes yeux impératif de choisir d’autres catégories, d’autres concepts, d’autres mots qui permettent de nous extraire de l’Ancien qui ne doit en aucun cas être renié ni oublié. Ainsi, si on peut comprendre que nos premiers interlocuteurs sont évidemment celles et ceux qui se considèrent historiquement de gauche, c’est une erreur importante pour moi que d’en rester à ce périmètre qui laisse de côté tous ceux et toutes celles qui ne se sont pas classé-e-s politiquement, notamment parmi les jeunes (et cela représente sans doute beaucoup plus aujourd’hui qu’on ne le croit) et qui s’interdit d’influencer aussi celles et ceux qui se positionnent à droite et malheureusement parfois à l’extrême-droite, tant leur désarroi est immense. Le renouvellement de notre pensée et de notre vocabulaire s’avère donc une voie nécessaire pour gagner des couches plus importantes à nos idées et à nos actions, tout en se rappelant que ce n’est jamais gagné de façon permanente, comme le prouve ce qui se passe actuellement dans certains pays d’Amérique du Sud (Argentine, Vénézuela et Brésil). De même, nous nous retrouvons piégés, y compris en interne du Parti et du FDG, avec la notion de Primaires : celles et ceux intellectuel-le-s qui ont lancé leur appel n’ont pas fait l’effort nécessaire d’identification et donc de dénomination du nouveau processus qu’ils et elles ont proposé, aussi au seul monde des électeurs et électrices dit-es de gauche et écologistes.

Rassemblement pour un Développement Humain Durable (RDHD) 

Bien qu’athée, je me suis précipité pour lire dès sa parution la lettre encyclique du Pape François, intitulée « Laudato Si », qui traite de la préservation de la maison commune, càd de notre planète et sa nature, en indiquant que l’être humain doit être à la fois l’objet et l’acteur des transformations indispensables à opérer pour éviter le pire dont la cause principale est bien finalement attribuée au système économique globalisé, libéral et financier, qui mène actuellement notre monde, sans partage depuis près de 30 ans. Je crois que nous avons dans ce cas beaucoup de points communs, effectivement plus ou moins profonds, avec ce message qui appelle toutes et tous à se mobiliser et à agir partout, dans tous les domaines pour changer nos modes de production et de consommation et permettre la relance de l’émancipation des êtres humains plutôt que le retour à une aliénation suicidaire pour eux et leur environnement. En parlant de Développement Humain Durable (DHD) et de Rassemblement pour un Développement Humain Durable (RDHD), nous avons là un objectif et une voie à mon humble avis à la fois solide et ouverte, porteuse d’espérances et de mobilisations responsables et assumées où l’immatériel sous toutes ses formes devra plus qu’équilibrer le matériel. Le RDHD est donc une vision dépassant très largement en France le FDG et même toute la gauche. Pour finir je n’écarterais pas non plus mon sentiment que les transformations indispensables vont nécessiter beaucoup d’efforts des un-e-s et des autres. Personnellement je serais très fier que nous proposions à notre pays, même si cela sera très difficile, d’être le précurseur de la construction d’un nouveau monde comme la France a su l’être avec la Révolution en 1789 et à d’autres grands moments de son histoire comme celui de l’immédiat après seconde guerre mondiale.

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