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Primaires citoyennes ? Tout dépend de nous. Vuillaume Michel - 74

Après plusieurs rencontres et échanges avec de nombreux camarades et amis dans les manifs d'hier, je vous fais part ci-dessous de mon état d'esprit, à ce jour, sur la manière d'aborder 2017. Ceci n'engageant que moi bien entendu. Je devine d'avance que ça soulevera des débats, tant mieux. Faisons les tranquillement, sans clivages, en respectant les choix de chacun.

Plutôt que l'appel à soutenir un sauveur suprême en nous ralliant à son panache blanc, je préfère nettement les propositions de Pierre Laurent et de la direction nationale du PCF qui me semblent beaucoup  plus sérieuses face à la situation politique dramatique dans laquelle le gouvernement et les dirigeants socialistes ont dévoyés la gauche.

Je dis bien "les dirigeants du PS et le gouvernement" car bon nombre de militants ou électeurs PS sont aujourd'hui totalement abasourdis par ce qui se passe. Certes, maintenant c'est aussi à eux de jouer : il leur faut franchir le Rubicon et ne pas rester au milieu du gué. Passer de la position de frondeurs à celle     d'opposants et de reconstructeurs.
La proposition du PCF ne vise pas à mon sens qu'à rassembler la traditionnelle (et trop petite) "gauche de gauche" pour un joli tour de piste au premier tour et pleurer au deuxième avec un choix entre Juppé et Le Pen. Je ne me résigne pas à cette perspective et je ne suis pas d'accord pour dire "la présidentielle est perdue d'avance, occupons-nous des législatives". On sait bien malheureusement, vu le calendrier     électoral plaçant les législatives après la présidentielle, qu'une victoire de la droite créerait les conditions d'une vague bleue à l'assemblée.

Si nous n'arrivons pas à reconstruire un socle de vraies propositions et engagements de gauche autour d'une seule candidature, la multiplication des candidats à gauche ouvre la voie à la débandade électorale. Nous risquons, y compris les députés Front de Gauche, Verts ou socialistes "frondeurs" d'être rayés de la carte. Et loin de moi l'idée de vouloir  "sauver le PS" ou de vouloir "sauver des élus communistes à tous prix" comme on peut l'entendre parfois...
Ce n'est pas "faire une petite cuisine électorale" que de vouloir chercher une voie nouvelle pour éviter le désastre. Imaginez-vous une assemblée où il n'y aurait plus d'élus remettant en cause le libéralisme qu'il soit de droite ou de  gauche ? Une assemblée où les lois El Khomri, la déchéance de nationalité ou l'état d'urgence permanent ne seraient plus combattues...

Jouons donc la gagne, en rassemblant le plus largement possible tous les électeurs de gauche déçus qui s'abstiennent, reconstruisons tous ensemble des perspectives de réel changement politique à gauche pour rattraper aussi ceux qui ont choisi le FN par désillusion et colère.
On peut construire dès à présent dans les luttes avec toute cette masse populaire de tous âges qui descend dans les rues un peu plus à chaque manifestation. Quelque chose est en train d'évoluer, la loi El Khomri n'en a été que le déclencheur, et  c'est bien plus profond que ça n'y parait.

Des "primaires citoyennes" peuvent être un lieu d'échange, de co-construction de mesures alternatives. Nous n'allons pas au débat les mains vides. Le programme de "L'Humain d'abord", à remettre d'actualité,  les propositions audacieuses qui se font  jour (salaire à vie, réduction massive du temps de travail,    nouveau statut du salarié, sécurité sociale professionnelle, augmentation des salaires et pensions etc.) peuvent s'imposer  dans ce débat comme des mesures incontournables pour le socle commun à ces primaires. Tout dépend de nous et de notre capacité à nous impliquer massivement pour créer ces débats
et y faire émerger des exigences fortes.
Celles-ci écarteraient d'office les sociaux-libéraux Hollande,  Valls et autres dirigeants actuels du PS. Il y a besoin d'un  vaste mouvement populaire, bien plus large que ce qu'avait plutôt bien réussi le Front de Gauche de 2012, pour les contourner et les mettre hors-jeu par la gauche.

Je regrette profondément l'attitude de Jean-Luc Mélenchon pour qui j'ai fait ardemment campagne en 2012. En se présentant "hors partis", et même "hors Front de Gauche" il agit de la manière la plus insupportable que crée le cadre de la 5ème République : la soit-disante rencontre d'un homme et d'un peuple... Même     avec l'argument qu'il démissionnerait une fois élu et après avoir convoqué une constituante, ça ne fait pas très sérieux  dans le contexte gravissime où nous sommes. Bien plus grave encore, alors qu'il se veut candidat "au dessus des partis", sa garde rapprochée annonce la couleur : créer, à partir des comités de  soutien un nouveau mouvement politique. Après le PG, le Mouvement pour la 6ème République, les  insoumis... adieu le Front de Gauche, l'Humain d'abord, dont il ne fait même plus  référence dans son appel à soutien.

Je pense que nous n'avons pas besoin d'un "guide" qui a réponse à tout pour mener cette campagne, mais de millions de cerveaux qui élaborent ensemble, sans préalables, et sans incriminer ceux qui jusqu'à présent n'ont pas choisi le même chemin que   nous...

C'est en tout cas à cela que j'essaierai d'être utile dans les mois à venir.

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