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Débattre dans la clarté et la franchise - Luc Foulquier - 13

Le projet de base commune adopté par le conseil national est un très bon outil pour préparer notre congrès. Il intègre nos avancées et ne cache rien de la gravité de la situation politique et de nos difficultés.

Je note que certains ont toujours des solutions « faciles » : replions-nous sur le parti en oubliant la nécessité de rassembler ou rassemblons en oubliant ce qui fait notre originalité. On ne reviendra ni à la « dictature du prolétariat », ni aux « collectifs anti-libéraux », ni « au culte du chef ».
C’est plus compliqué car il faut construite un avenir à gauche (le gouvernement n’en fait pas partie) pour transformer la société en évitant le piège du présidentialisme. Pour cela, il faut un projet (« l’humain d’abord » qu’il faut enrichir est un programme), une stratégie politique qui permette d’avoir des députés et un PCF qui se renforce et se renouvelle.

Il ne faut pas « oublier » que, une fois les décisions prises au congrès, il reste à les mettre en œuvre. Un bilan du travail effectué après le 36ème congrès serait utile !
Je respecte les opinions de chacun(e), mais chacun(e) doit être respectueux des opinions de la majorité. Il y a bien sur tel ou tel sujet des positions du PCF à faire connaitre et à défendre. Sinon on prend le risque de la « cacophonie ». À quoi sert un congrès ?

Les débats sont parfois piégés en disant « le parti n’a pas dit », alors qu’il a dit, ou l’inverse. Nous sommes toujours sur la stratégie du 36ème congrès. Nous ne voulons pas revenir « à la gauche plurielle » ; nous ne parlons pas de primaire avec Hollande ; nous ne voulons pas que le parti soit marginalisé. Mais avant de dire qu’un « nouveau front populaire » ne marchera pas, il faut se battre. (Il n’y a qu’à voir les difficultés de « Podemos » et de « Syriza !).

Qui peut contester que nous mettons nos forces (trop faibles) dans les batailles de toute nature !
Ce n’est pas d’hier que nous luttons contre nos institutions anti-démocratiques. Ce n’est pas le moment de l’oublier au nom de l’urgence d’avoir un (e) candidat(e)s. laissons cela au NPA et à LO. Dans ce sens l’auto-proclamation de J.L. Mélenchon est une erreur car elle met l’individu au centre et pas le projet, elle abandonne le terrain du rassemblement face au scénario «  catastrophe ». il faut que J. L . Mélenchon ne joue pas « perso » et vienne contribuer au succès d’un processus qui ouvrirait de réelles possibilités de changement. Car 10% aux présidentielles (comme en 2012) peut conduire à la perte des députés !
Qui peut contester qu’après les présidentielles toutes les consultations électorales ont été un échec ! En tirer les leçons ne signifie pas abandonner le front de gauche mais faire autrement pour que les gens voient en nous une issue à leurs difficultés. Je sais bien qu’il y a la tentation de refaire le coup de Mitterrand, mais aujourd’hui tout affaiblissement du PCF conduit à boucher toute perspective vraiment à gauche. (l’Italie en est une triste illustration !).

Nous n’entendons pas abandonner le « front de gauche »’ que nous avons initié mais le renforcer et l’élargir. Il n’y a pas « ceux qui pensent » et « ceux qui mènent les campagnes électorales ». Le militantisme est une valeur forte du PCF et sa réflexion aussi.
S’il vous plait, n’embrouillons pas les choses. Exprimons nos points de vue sans détour et travaillons ensemble. Les pressions de l’extérieur sur notre congrès sont vaines et inutiles. Arrêtons de contribuer à faire porter aux communistes le chapeau de ce qui ne va pas à gauche. C’est toute l’Europe (sans parler par exemple de l’Amérique du Sud) qui est confrontée à ce recul des forces de progrès.
C’est dans cet esprit de clarté et de simplification qu’il faut relire le projet de base commune du conseil national.

La question du vocabulaire est importante car elle reflète l’état de la pensée. Par exemple le terme « émancipation » apparaît sans définition dix fois en neuf pages. Sur l’écologie, les confusions semblent plus sérieuses, même s’il est positif que, comme au 36ème congrès, sa place traverse tout notre projet. Les obstacles rencontrés dans la mise en œuvre sont souvent liés à l’interprétation « à la carte » de ce que nos congrès décident.

Les défis démocratiques, sociaux, culturels, écologiques,… sont au centre. Privilégier l’un au détriment de l’autre affaiblît toute la cohérence d’ensemble et toute démarche dialectique.

Dans la page 1, « progrès social et environnemental », « récit écologique » : ce n’est pas pareil. La mise en cause des écosystèmes suppose qu’on sache ce qu’est un « écosystème ». La déforestation peut mettre en cause une forêt mais la construction de maisons aussi !

Dans le texte 3 (p. 39) on évoque le déséquilibre écologique, mais un écosystème est dynamique et il y a toujours des déséquilibres. Le problème est la régulation, la résistance aux impacts (résilience) et les ruptures (cas du cancer).

Dans le texte 2 (page 32), on parle « de forces de gauche et de l’écologie politique ». Mais nous sommes une force de gauche qui fait de l’écologie politique. À la page 33, l’écologie disparait et on veut rassembler « les forces de gauche et progressistes ».. (on a une revue qui porte ces valeurs attaquées par « la droite » et par « certains à gauche » !
Revenons « au temps du commun ».
Page 4 : le mot « planète » remplace « nature » ? Tout un débat !
Page 5 : on condamne la surexploitation des ressources naturelles alors l’exploitation serait-elle acceptable ? En fait c’est le mode d’utilisation de ces ressources qui fait problème.
C’est l’être humain qui fabrique son environnement. il n’est pas, par « nature » destructeur. Mais il a aujourd’hui les capacités de détruire la nature et de se détruire lui-même. C’est l’énigme de la domination d’une seule espèce humaine : l’homo sapiens. Tout dépend alors des rapports des hommes entre eux.
Existe-t-il un terrain qui ne soit pas « écologique » ? (p. 6). L’énergie est un bel exemple de ce point de vue. Qu’est-ce qu’une « vraie transition énergétique et/ou écologique » ? On ne peut pas mettre l’énergie au même niveau que les autres facteurs à part l’alimentation, l’eau et la culture. Car l’énergie conditionne tout le reste. Par exemple, il ne peut y avoir de protection sanitaire par la vaccination sans chaine du froid.
On est devant des problèmes  variés et des défis technologiques qui nécessitent « une autre politique énergétique ». Et là, il faut faire du neuf. Trop souvent, il y a des positions dogmatiques qui n’ont rien à voir avec la réalité des connaissances actuelles.

L’urgence est le réchauffement climatique et ses terribles conséquences. Nous savons que le risque zéro n’existera jamais. Si on le pense, alors arrêtons le charbon tout de suite et on a la pénurie, de même pour la chimie, les transports… que dire des famines et des épidémies ! la démagogie n’est jamais une bonne réponse.

Les énergéticiens,… et le GIEC savent et disent que dans les cinquante ans à venir, il faut réduire de manière forte les émissions de gaz à effet de serre. Ils mettent en priorité la réductions des énergies carbonées donc le solaire, l’éolien et le nucléaire. On sait que les économies + l’efficacité énergétique + les énergies renouvelables ne suffisent pas. Il faut une part de nucléaire civil.
La demande d’énergie et d’électricité va augmenter et on ne peut accepter de « délocaliser » toutes nos productions. Par contre, il y a de grosses économies à faire et de risques à éviter dans la politique d’armement et le « perfectionnement » des armes nucléaires dont beaucoup ne parlent plus !
Le « développement soutenable » (c’est le mot anglais employé à la page 8) et plus bas, on écrit « développement écologique ». Ce qui signifierai le développement des rapports des espèces entre elles et avec leur milieu ? Plus loin, on revient à  notre expression de « développement humain durable ».
Page 14 : on a raison de noter les progrès écologiques (et même p 27 les droits écologiques) nécessaires et possibles. Par exemple, les transports électriques (sans production d’électricité à partir de gaz à effet de serre).
Page 16 : Disons qu’il faut préserver l’humanité et la planète dans cet ordre. La planète peut se passer de nous !

La notion de respect des écosystèmes (p. 28) n’est pas une question morale seulement. C’est la notion de gestion qui est importante. Quand une plante envahissante, comme l’ambroisie à feuille d’armoise, est dangereuse pour la santé, il faut l’éliminer dans les lieux sensibles.
La « croissance verte » n’est pas une croissance mais une recherche de profits à partir des pollutions provoquées par le système lui-même. Le capital fait du profit sur la production avec conception productiviste, il en fait aussi sur la dépollution… Marx avait déjà bien analysé cela.
J’ai bien conscience d’un propos trop « simpliste » et même « schématique ». Mon but est d’obtenir sur ces sujets un vrai débat et pas des affirmations toutes faites. Il ne s’agit pas de suivre un effet de mode où l’on met le préfixe « éco » à toutes les sauces pour faire bien !

Il y a besoin de citoyens qui s’emparent de ces questions dans leur complexité et dans leur contenu de classe ; pas besoin de les cataloguer « éco-citoyen » ! Nous sommes communistes.
J’espère un bon congrès dans le travail commun,  la volonté d’unité du Parti qui est essentielle et la fraternité.

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