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Pour écarter la gauche libérale et gagner en 2017 - Gabriel Massou - 92

 Les choix libéraux du gouvernement ont des résultats sociaux et économiques catastrophiques, ses projets liberticides sont malmenés et, dans la rue, le rassemblement de la jeunesse, des salariés, des retraités grandit de semaine en semaine.
Ceux qui ont élu ce Président et cette majorité à l’assemblée nationale n’en peuvent plus !
Et pourtant, pour les présidentielles de 2017, la situation qui s’installe risque de ressembler à celle de 2012 par le nombre des candidats de gauche et d’extrême gauche. Comme si le fait que le Président sortant soit un Président élu par la gauche ne demandait pas des réponses nouvelles et inédites.
D’un côté, la nécessité de luttes rassembleuses pour mettre en échec la politique mise en œuvre ; de l’autre, la dispersion pour battre cette politique et celle que la droite prépare après 2017 !
C’est un scénario de rêve pour un Président qui a trahi ses promesses. Cette multiplication des candidatures à sa gauche, engagées dans des campagnes parallèles, lui évite toute confrontation avec les citoyens qui l’ont élu et qui sont en droit de lui demander des comptes sur son action durant cinq ans, pas seulement dans la rue, mais aussi dans les urnes.
Pour un Président sortant, c’est idéal : de multiples candidats à gauche qui se divisent et lui, il annonce sa candidature le plus tard possible, refuse de débattre avant le second tour et mise sur quelques éclaircies économiques, le climat créé par les actes terroristes et le danger du Front national pour un vote utile à gauche au premier tour et essayer de se qualifier pour le second tour.
Un tel résultat serait un tsunami pour la gauche et pour ceux qui luttent aujourd’hui. Il validerait dans les urnes les choix libéraux du candidat-président sortant et ouvrirait les portes à une recomposition politique faisant disparaître pour longtemps toute idée de transformation progressiste en marginalisant dans une dispersions durable l’ensemble de ceux qui combattent aujourd’hui les choix du gouvernement.
A un an du scrutin, il est encore possible de mettre en échec ce scénario mortifère pour l’avenir du pays, de la gauche et pour nos concitoyens qui aspirent à une vie meilleure.
C’est à notre portée à deux conditions.
La première est éthique : comment accepter qu’un Président sortant élu par la gauche refuse de rendre des comptes à ceux qui l’ont élu.
La deuxième est politique : comment créer les conditions pour que tous ceux qui votent ou s’abstiennent à gauche retrouvent un espoir dans une construction qui porte leurs espérances et se donne les moyens pour gagner la présidentielle.
S’inscrire de façon traditionnelle dans la préparation du premier tour de la présidentielle, en disant que c’est à ce moment-là que les citoyens décident est un leurre. Cette méthode les confine au rang de spectateur. Tel qu’il est conçu, le premier tour est une machine à éliminer une gauche dispersée, non à sélectionner une gauche porteuse d’un projet transformateur pour battre la droite et l’extrême droite.
Le débat qui traverse les forces de gauche et écologistes sur le périmètre d’une primaire renvoie à la confiance ou non dans l’intervention citoyenne.
Il est possible de construire une primaire citoyenne ouverte à tous, donc à F.Hollande, et débouchant au terme d’un processus de plusieurs mois à son élimination et au choix d’un-e candidat-e unique à gauche, portant un projet en rupture avec les choix du gouvernement ici, en Europe et dans le monde et en phase avec les aspirations populaires.
Ma confiance est fondée sur l’ampleur du rejet à gauche des choix gouvernementaux et l’expression par des voix multiples de recherches d’une nouvelle donne à gauche dans les paroles et les actes.
C’est vrai de l’explosion des engagements personnels pour construire un autre mode de développement social, solidaire, écologique, éthique.
C’est vrai des exigences éthiques grandissantes envers les responsables politiques.
C’est vrai des appels à une primaire qui, chacun à sa façon, exprime la rancœur et la déception face au bilan des cinq ans du mandat de Hollande.
C’est vrai du positionnement des forces politiques, celles qui ont déjà pratiqué les primaires, PS et EELV, mais aussi, de façon nouvelle du PCF et d’Ensemble. Même des militants du PG trouvent de l’intérêt dans cette démarche qui permettrait de redonner du contenu, du souffle à un projet de gauche en France et, par la même, d’ambitionner une nouvelle hégémonie idéologique et politique nous extirpant des trois décennies de domination du PS.
La violence et la radicalité de certaines argumentations n’y change rien : refuser une primaire de toute la gauche c’est le meilleur cadeau à faire à F.Hollande et à ceux qui, au PS, partagent ses orientations. Ne pas avoir l’ambition et ne pas se donner les moyens de battre les choix libéraux du gouvernement dans une primaire, c’est laisser un espace au Président sortant qu’il saura utiliser pour réduire dans les urnes le poids réel de ceux qui combattent ses choix dans la rue.
Nous devons exiger sa présence car elle est indispensable pour l’éliminer et déboucher sur un-e seul-e candidat-e vraiment de gauche.
Pour gagner cette primaire de toute la gauche, nous avons besoin de l’engagement de toutes les forces qui luttent dans les entreprises, les écoles, les campagnes agricoles, les forces qui descendent dans la rue, toutes celles qui combattent les choix gouvernementaux. L’ambition, c’est la mobilisation citoyenne, politique, syndicale, associative.
Ce qui est à l’ordre du jour, c’est un nouveau front populaire et citoyen !
C’est une ambition nouvelle pour le Front de Gauche.
C’est un combat en phase avec le siècle d’existence du Parti Communiste que nous fêterons durant le prochain quinquennat.
Encore une fois, l’engagement du Parti communiste et de ses militants est au cœur de la réussite d’une telle ambition.
Redonner envie à tous ceux qui sont déçus, résignés, révoltés de participer à une construction permettant et d’éliminer ceux qui nous ont fait tant de mal pendant cinq ans et de retrouver l’espoir d’une vie meilleure est, de mon point de vue, à notre portée.
Nous sommes les plus nombreux, si nous prenons conscience de notre force, rassemblés nous serons irrésistibles.
Il est encore temps !
 

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  • Primaires citoyennes ? Tout dépend de nous.

    Totalement d'accord avec cette contribution. Après plusieurs rencontres et échanges avec de nombreux camarades et amis dans les manifs de jeudi, je vous fais part ci-dessous de mon état d'esprit, à ce jour, sur la manière d'aborder 2017. Plutôt que l'appel à soutenir un sauveur suprême en nous ralliant à son panache blanc, je préfère nettement les propositions de Pierre Laurent et de la direction nationale du PCF qui me semblent beaucoup plus sérieuses face à la situation politique dramatique dans laquelle le gouvernement et les dirigeants socialistes ont dévoyés la gauche. Je dis bien "les dirigeants du PS et le gouvernement" car bon nombre de militants ou électeurs PS sont aujourd'hui totalement abasourdis par ce qui se passe. Certes, maintenant c'est aussi à eux de jouer : il leur faut franchir le Rubicon et ne pas rester au milieu du gué. Passer de la position de frondeurs à celle d'opposants et de reconstructeurs. La proposition du PCF ne vise pas à mon sens qu'à rassembler la traditionnelle (et trop petite) "gauche de gauche" pour un joli tour de piste au premier tour et pleurer au deuxième avec un choix entre Juppé et Le Pen. Je ne me résigne pas à cette perspective et je ne suis pas d'accord pour dire "la présidentielle est perdue d'avance, occupons-nous des législatives". On sait bien malheureusement, vu le calendrier électoral plaçant les législatives après la présidentielle, qu'une victoire de la droite créerait les conditions d'une vague bleue à l'assemblée. Si nous n'arrivons pas à reconstruire un socle de vraies propositions et engagements de gauche autour d'une seule candidature, la multiplication des candidats à gauche ouvre la voie à la débandade électorale. Nous risquons, y compris les députés Front de Gauche, Verts ou socialistes "frondeurs" d'être rayés de la carte. Et loin de moi l'idée de vouloir "sauver le PS" ou de vouloir "sauver des élus communistes à tous prix" comme on peut l'entendre parfois... Ce n'est pas "faire une petite cuisine électorale" que de vouloir chercher une voie nouvelle pour éviter le désastre. Imaginez-vous une assemblée où il n'y aurait plus d'élus remettant en cause le libéralisme qu'il soit de droite ou de gauche ? Une assemblée où les lois El Khomri, la déchéance de nationalité ou l'état d'urgence permanent ne seraient plus combattues...

    Jouons donc la gagne, en rassemblant le plus largement possible tous les électeurs de gauche déçus qui s'abstiennent, reconstruisons tous ensemble des perspectives de réel changement politique à gauche pour rattraper aussi ceux qui ont choisi le FN par désillusion et colère. On peut construire dès à présent dans les luttes avec toute cette masse populaire de tous âges qui descend dans les rues un peu plus à chaque manifestation. Quelque chose est en train d'évoluer, la loi El Khomri n'en a été que le déclencheur, et c'est bien plus profond que ça n'y parait.

    Des "primaires citoyennes" peuvent être un lieu d'échange, de co-construction de mesures alternatives. Nous n'allons pas au débat les mains vides. Le programme de "L'Humain d'abord", à remettre d'actualité, les propositions audacieuses qui se font jour (salaire à vie, réduction massive du temps de travail, nouveau statut du salarié, sécurité sociale professionnelle, augmentation des salaires et pensions etc.) peuvent s'imposer dans ce débat comme des mesures incontournables pour le socle commun à ces primaires. Tout dépend de nous et de notre capacité à nous impliquer massivement pour créer ces débats et y faire émerger des exigences fortes. Celles-ci écarteraient d'office les sociaux-libéraux Hollande, Valls et autres dirigeants actuels du PS. Il y a besoin d'un vaste mouvement populaire, bien plus large que ce qu'avait plutôt bien réussi le Front de Gauche de 2012, pour les contourner et les mettre hors-jeu par la gauche.

    Je regrette profondément l'attitude de Jean-Luc Mélenchon pour qui j'ai fait ardemment campagne en 2012. En se présentant "hors partis", et même "hors Front de Gauche" il agit de la manière la plus insupportable que crée le cadre de la 5ème République : la soit-disante rencontre d'un homme et d'un peuple... Même avec l'argument qu'il démissionnerait une fois élu et après avoir convoqué une constituante, ça ne fait pas très sérieux dans le contexte gravissime où nous sommes. Bien plus grave encore, alors qu'il se veut candidat "au dessus des partis", sa garde rapprochée annonce la couleur : créer, à partir des comités de soutien un nouveau mouvement politique. Après le PG, le Mouvement pour la 6ème République, les Insoumis... adieu le Front de Gauche, l'Humain d'abord, dont il ne fait même plus référence dans son appel à soutien.

    Je pense que nous n'avons pas besoin d'un "guide" qui a réponse à tout pour mener cette campagne, mais de millions de cerveaux qui élaborent ensemble, sans préalables, et sans incriminer ceux qui jusqu'à présent n'ont pas choisi le même chemin que nous... C'est en tout cas à cela que j'essaierai d'être utile dans les mois à venir. MV Thonon les Bains 74

    Par vuillaume, le 02 avril 2016 à 20:29.

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