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Oui, un congrès pour “unir les communistes”...sur quoi ? René Fredon - 83

Sans trop raccourcir, on est placé devant une situation totalement inédite. "ON" ce ne sont pas seulement les
communistes mais tous les progressistes, toutes celles et ceux que l'austérité écrase, précarise, exclut du travail, à la recherche d'une issue à la crise du capitalisme et, en France, du pouvoir socialiste assumant le social-libéralisme c'est-à-dire la gestion loyale du capitalisme, avec les résultats que l'on connait, dans tous les domaines.

Avec en prime une montée historique de l'extrême-droite, de son implantation politique, de son idéologie identitaire, sécuritaire, nationaliste, ne réussissant pas à masquer son racisme intrinsèque, sa xénophobie et sa conception ultralibérale de la société.

Chacun sent bien que l'impopularité du pouvoir socialiste atteint des sommets au point de réveiller un mouvement social qui paraissait paralysé et durablement divisé. Le débat sur la déchéance de la nationalité et plus encore, le projet de loi mortifère sur le code du travail directement lié à la situation de la jeunesse et des salariés, dont toutes les protections ont déjà été sérieusement rognées, ont provoqué la colère et la riposte de masse qui prend de l'ampleur.

Il reste que, dans la perspective de l'élection présidentielle de 2017, tout laisse présager, en l'état actuel, l'échec de la  "gauche" de gouvernement et l'absence de la gauche de transformation sociale au second tour si...les forces qui la représentent ne parvenaient pas à présenter un projet politique commun  et un candidat pour le porter.

Se reproduirait alors, en pire, le scénario de 2002 où Jospin  (16,18%) était devancé par Le Pen au 1er tour qui fut battu par Chirac au second. Les huit autres candidats de gauche émiettés  totalisaient près de 27% !

Il est impératif de ne pas retomber dans ce piège si l'on veut reconstruire une véritable alternative à gauche. C'est le  parti-pris de la base commune. Possible mais évidemment encore problématique, quand on mesure les obstacles et les réticences à créer les conditions politiques d'un rassemblement populaire qui peut être majoritaire pour peu qu'il soit construit d'abord sur des contenus co-élaborés avec le peuple dans toute sa diversité et ensuite par la désignation du candidat commun, simultanément avec les législatives.

Cette stratégie que je partage ne saurait inclure des candidats du pouvoir en place mais ne saurait exclure de la consultation  celles et ceux qui peuvent encore se reconnaitre dans le PS,  d'autant que la dynamique qui peut naître de cette démarche novatrice nous invite à rassembler au-delà du seul peuple de gauche. En commençant par la reconquête des catégories populaires.

De là à présenter les choses comme une volonté de voler au secours du PS, il y a une marge et même un procès d'intention de la part des camarades qui veulent "unir les communistes".

 Nous ne sommes pas naïfs, l'appel initial aux "primaires"  vise à préserver les chances d'un candidat issu du PS. Il suscite une méfiance légitime. Nous excluons de participer à des primaires du PS, nous réconisons un processus qui inclut toutes celles et ceux qui veulent en finir avec les politiques d'austérité en France et en Europe.

Dans le but de définir un projet sans ambiguité en rupture avec les politiques de régression sociale et amorcer le redressement du pays, notamment par la sécurité d'emploi et de formation, par la maîtrise de la finance et du crédit, lui redonner son rayonnement dans le monde, son influence dans une Europe à    réorienter de fond en comble.

Les annonces prématurées de candidatures n'aident pas à valider une telle démarche, ni les proclamations de principes auxquelles chacun peut souscrire mais qui n'ont aucune portée si elles ne peuvent être majoritaires. Et elles ne peuvent l'être dans l'éparpillement.

L'objectif serait-il "d'aller à l'abattoir" et de se préparer par avance à une débâcle annoncée pour toute la gauche, au  prétexte de faire avancer une conception "juste", "révolutionnaire" de la société et des conditions à réunir en même temps qu'on crée les conditions de ne pas les réunir
    .

Ou bien, pour le PCF, l'enjeu n'est-il pas de rassembler pour définir des contenus transformateurs, le plus largement possible  et créer les conditions d'une majorité de projet et de candidat (s) à la présidentielle et aux législatives, en vue de relever le défi . Pas de tirer un trait en attendant des jours meilleurs.

Cela demande un très gros effort pour stimuler la mobilisation, la volonté d'union populaire, pour peser sur les contenus et déjouer les tentatives de s'en tenir à un dénominateur commun minimaliste pour rassembler plus large.

La bataille autour de textes alternatifs -aussi démocratique soit-elle- risque fort de conduire à une paralysie de fait, à un affaiblissement du corps militant plutôt qu'à sa mise en  mouvement.

Serait-ce renoncer à notre identité communiste ou la mettre concrètement en oeuvre que de relever ce défi ? Un défi qui donne la primauté au mouvement populaire, en toutes circonstances, avant comme après les élections, pour recréer l'espoir à gauche plutôt que d'accompagner le chant funèbre qui nous attend si nous renonçons à rendre crédible et  majoritaire une alternative au libéralisme qui ne tient que par  nos divisions ?

Seul un parti lui-même rassemblé peut porter les espoirs que  tous nous formons pour répondre à la nécessité et à la soif de changements profonds à la hauteur des attentes populaires.

 

Il y a actuellement 0 réactions

  • Unir pour espérer 2017 ou pour reconstruire?

    Nous sommes largement d'accord, sauf sur un point, 2017...

    Oui,il faudrait un congrès exceptionnel qui nous sorte de l'émiettement continu en tendance... il faut retrouver la primauté au mouvement populaire, seul capable de bousculer les agendas médiatiques imposés.. il faut "unir les communistes...

    mais pourquoi continuer à chercher un "truc" pour 2017 qui viendrait "sauver" la gauche de faire pire qu'en 2002... La gauche telle qu'elle est fera pire de toute façon au fonds, soit qu'elle disparaisse, soit qu'elle se tienne en étant plus à droite encore... Comme aux régionales, le PS président sortant peut limiter la casse au final... La machine médiatique qui se met déja en marche sera comme toujours aux présidentielles terrible...

    N'oublie pas qu'en Italie, c'est la "gauche de la gauche" qui a disparu de l'assemblée nationale, pas le parti démocrate...

    Depuis des décennies, nous cherchons avec les collectifs, fronts et autres formes d'alliances électorales le truc qui viendrait résoudre le problème d'un rapport de forces défavorables. Mais il n'existe tout simplement pas, et à chaque nouvelle alliance, on recule, on s'efface, on se divise...!

    La seule chose qu'on peut faire d'utile pour 2017, c'est de refaire un pas vers un progrès d'organisation, un vrai renforcement qui ne repose pas comme en 2012 sur l'illusion médiatique des grands meetings d'un soir, mais sur la recréation de bases militants locales, autrement dit, de cellules...

    La bataille électorale devient alors d'abord une bataille contre l'illusion électorale... pas de sauveurs suprême, peuple, c'est à toi de t'organiser pour te faire respecter... Voila le sens que pourrait avoir une bataille communiste en 2017 qui serait la première bataille "post union de la gauche"...

    c'est le sens de notre proposition "Un seul chemin, un rassemblement populaire conscient et organisé pour l’unité du peuple !"

    http://lepcf.fr/Unir-les-communistes-le-defi-renouvele-du-parti-communiste

    Par pam, le 30 March 2016 à 07:02.

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Oui, un congrès pour “unir les communistes”...sur quoi ?  René Fredon - 83