Les congrès du PCF

Les congrès du PCF
Accueil
 

Le débat de la semaine

Le débat de la semaine

Débat n°5 : quelles pratiques militantes pour améliorer notre action ?

L'écho du débat

Les débat dans les fédérations

Les débats dans les Fédérations

Les éditos

Les éditos

Les éditos

Les éditos
 
 
 

La construction de la paix et la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence appellent des convergences et des solidarités nouvelles - Roland Nivet - 35

La militarisation des relations internationales s'exprime en particulier par le doublement du montant annuel des dépenses mondiales d'armement en une dizaine d’années, passant de 800 milliards de dollars à 1800 milliards de dollars par an alors que le budget des Nations Unies pour la paix n'est que de 6,8 milliards de dollars par an. Chaque année l'État français consacre de l’ordre de 34 milliards d'euros pour la politique de défense. Cette somme est en fait de 40 à 42 milliards si l'on intègre les pensions des personnels militaires et les OPEX alors que quelques centaines de millions seulement sont consacrés aux politiques spécifiques en faveur de la jeunesse. Ça mérite réflexion !

 

Comment engager la transition pacifiste consistant à assurer la sécurité de notre peuple et la sécurité des individus qui composent la société française et les peuples en diminuant progressivement les moyens militaires et en revalorisant les outils politiques et diplomatiques pour la prévention et la résolution de conflits?

 

Mon propos est d’abord d’attirer l’attention sur certains outils dont nous disposons et sur lesquels nous devrions nous appuyer plus fortement et en premier lieu la charte des Nations Unies qui en son article 6 stipule qu’il convient « de favoriser l'établissement et le maintien de la paix et de la sécurité internationales en ne détournant vers les armements que le minimum des ressources humaines et économiques du monde »,

 

Mais il y a aussi des résolutions de l’assemblée générale des Nations Unies ( A/RES/52/13 et A/53/243 par exemple) qui appellent l’ensemble des États et des peuples à s’engager dans une véritable transition pacifiste dans les termes suivants : « préserver les générations futures du fléau de la guerre exige une transition vers une culture de la paix afin de prévenir les conflits en s’attaquant à leurs causes profondes pour résoudre les problèmes grâce au dialogue et à la négociation » . Ces résolutions appellent à participer à un processus de construction de la paix en agissant pour :

- promouvoir un développement économique et social durable à travers la réduction des inégalités économiques et sociales, l'éradication de la pauvreté, la sécurité alimentaire durable, la justice sociale, l'annulation de la dette .etc.

- Promouvoir le respect de tous les droits humains.

- Assurer et promouvoir les droits des femmes en toutes circonstances et en tous lieux afin de permettre leur pleine participation dans les prises de décisions économiques sociales et politiques,

- Développer la démocratie participative

- Développer le respect de l'autre, la tolérance, la solidarité, la fraternité entre les individus et les peuples.

- Développer et préserver la libre circulation de l'information et des connaissances.

promouvoir la paix et la sécurité internationale à travers le désarmement et une revalorisation des outils du multilatéralisme basé sur l’égalité des États en termes de droit international, la revalorisation du rôle des Nations Unies comme autre moyen de favoriser la prévention de conflits et la fin du trafic illicite du commerce des armes, etc.

 

Le dernier point concerne le renforcement d'une culture de la paix par l'éducation. Cet axe est parfois mis en premier mais il est aussi possible de le présenter comme un des moyens de promouvoir les 7 axes précédents à travers des actions d'éducation populaire à la culture de la paix et de la non-violence.

 

Ces dispositions ont été conçues par les Nations Unies après des recherches de plusieurs années pour analyser les causes des guerres et des conflits.

 

Au-delà de ces contenus et objectifs d’action les résolutions précitées appellent les peuples du monde entier, les individus, les organisations syndicales et politiques, les écoles et universités, les collectivités locales et les États, les artistes et les universitaires, les scientifiques et les journalistes… en fait tous les acteurs sociaux à se mobiliser à tous les niveaux pour mener les actions les plus diverses afin d’ avancer concrètement dans la mise en œuvre de ces objectifs à travers des politiques adaptées.

 

La transition pacifiste ainsi définie appelle à relever des défis pour ce qui concerne les choix économiques et les orientations des grandes institutions économiques et financières au plan international. C’est pourquoi nous devons agir pour que les institutions financières internationales (FMI, OMC, Banque mondiale) soient intégrées dans le système des Nations Unies et qu'en tous cas elles fonctionnent dans le respect des principes fondamentaux de la charte des Nations Unies (un État une voix et non un dollar une voix). Dans ce contexte la France doit refuser de s'engager dans le traité transatlantique dit TAFTA. Cette transition pacifiste implique aussi bien entendu la fin des organismes supra-étatiques qui regroupent les puissants de ce monde tels que le G7 ou le G8 et qui ont pour objectif d'écarter les peuples des décisions qui les concernent mais aussi de mettre hors circuit les Nations Unies. De même une telle conception de la paix et de la sécurité humaine appelle à la suppression d’organisations militaires tel l’OTAN qui ne subsistent que pour la mise en œuvre de conceptions ultra militaristes et dominatrices de la sécurité basées sur la volonté de domination des puissants de ce monde.

 

Au plan national la transition pacifiste nécessite aussi la mise en place de réformes institutionnelles car si Il y a un ministère de l'intérieur, un ministère des affaires étrangères, un ministère de la défense il n'y a aucune structure dédiée aux questions de la paix. C'est pourquoi il conviendrait d’envisager la création « d'une mission interministérielle pour la paix et la promotion d'une culture de la paix et de la non-violence » dotée de moyens importants.

 

En Amérique latine 33 États lors de la dernière conférence des États latino-américains et des Caraïbes (CELAC) ont mis la culture de la paix et de la non-violence au cœur de leur projet politique et économique pour la paix et le développement dans cette région. Pourquoi pas nous en France et en Europe ? Les guerres et la montée du terrorisme ne montrent-ils pas l’urgence de la transition pacifiste ? Un tel projet qui nécessite la mise en œuvre de convergences et de solidarités actives au plan international (solidarités qui se construisent et se tissent déjà (forums internationaux, FSM, solidarités avec les peuples victimes des guerres et du colonialisme , réseaux pour le désarmement etc. ) ne constituent-elles pas des perspectives enthousiasmantes pour des jeunesses et des peuples en quête d’espoir et de perspectives ?

 

La construction de la paix et la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence n’appellent-elles pas un investissement accru des communistes et du PCF pour faire vivre ces convergences dans les domaines de l’éducation populaire, de la transformation sociale et de l’action pour la paix ?

L’idée d’une marche d’ampleur nationale pour la paix autour du 21 septembre est évoquée dans les milieux pacifistes. Lors du congrès du PCF ne serait-ce pas l’occasion pour appeler à la mobilisation des communistes et du PCF pour contribuer au succès d’une telle initiative ?

 

Roland Nivet - Rennes

Il y a actuellement 0 réactions

Vous devez vous identifier ou créer un compte pour écrire des commentaires.

 

La construction de la paix et la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence appellent des convergences et des solidarités nouvelles - Roland Nivet - 35

le 26 March 2016

A voir aussi