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Débat n°5 : quelles pratiques militantes pour améliorer notre action ?

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Un nouvel effort pour investir les nouveaux moyens de communication et d’information - Gérard Cottenceau - 44

Notre vision de la société est juste et nous sommes les seuls capables d’établir le lien entre les différentes crises politiques, économiques, sociales, environnementales et la responsabilité fondamentale du capitalisme.

Vouloir s’adresser à 99% des citoyens et investir tous les champs de la société est une évidence si l’on veut transformer le monde afin que l’humain en constitue l’élément central.

Mais si la vérité et la lucidité sont révolutionnaires nous avons aussi appris que l’on ne fait pas le bonheur des gens à leur place. Le projet que nous devons proposer est le socle commun mais nous devons nécessairement nous interroger pour déterminer comment nous pouvons nous adresser aux citoyens pour avoir une chance d’être entendu dans un monde où les moyens médiatiques qui atteignent les populations ont profondément changés.

La lecture de notre presse écrite, la diffusion des tracts, les affiches sur les murs, … autant d’outils de diffusion de nos idées qui ont grandement reculé quand ils n’ont pas complètement disparu des entreprises et des quartiers.

Nous devons regarder la réalité en face. Nos reculs électoraux et la disparition d’une certaine forme de militantisme sont une réalité. A court terme nous pouvons ne plus avoir d’élus, ne plus avoir de presse écrite. Ces évidences existent alors que nos idées et nos valeurs sont largement présentes ou latentes dans la population en raison du rôle particulier que nous avons joué depuis des décennies.

Nous pouvons déplorer, et fort justement ne pas l’accepter, mais le rejet des formes politiques actuelles est une réalité.

Tout au long de notre histoire, en analysant notre passé pour mieux comprendre nos erreurs, nous avons constaté que nous avions pris en main certaines évolutions sociétales avec retard (le féminisme, l’écologie, …). Je pense qu’il en est de même aujourd’hui avec les nouveaux moyens de communication et d’information.

Les nouveaux médias, un outil révolutionnaire…

« Nous devons également produire un nouvel effort pour investir les nouveaux moyens de communication et d’information, … « (Projet de base commune).

Porter un projet juste et fournir les bonnes réponses pour construire un changement de société restent des vœux pieux si on ne se donne pas les moyens de faire partager ses idées.

Faire du porte à porte, créer des cellules d’entreprises, mille fois oui. Mais comment le faire si le tissu militant se rétrécit, si l’ardeur n’y est plus, si l’argumentation n’arrive même plus jusqu’aux militants et encore moins à la population.

La mobilisation contre la loi de destruction du code du travail aurait-elle eu lieu sans internet ? Personne ne peut l’affirmer mais il est certain que cette forme de communication a joué un rôle majeur à un moment où nos idées ont de la difficulté à être entendues.

Internet peut certainement être la pire et la meilleure des choses. C’est à nous qu’il appartient d’en faire un outil utile.

Tout ce qui a fait notre force dans le passé n’a aucune raison d’être abandonné, qu’il s’agisse de l’implantation dans les entreprises et dans les quartiers, de la diffusion de nos idées par la presse écrite, par le porte à porte, par les tracts et l’affichage. Mais nous ne pouvons pas au XXIème siècle être absent d’internet.

Car nos adversaires politiques avec la pensée unique ont pris le virage numérique depuis longtemps, et ils se sont notamment très bien adaptés au zapping de l’information pour façonner les consciences.

Les nouveaux médias peuvent être un outil révolutionnaire mais si nous n’y mettons pas les pieds ils seront utilisés pour nous faire disparaître. Et ils sont déjà largement à l’œuvre.

Nous devons être sur internet, non pas parce que c’est la mode, mais dans un esprit de conquête.

 

Être sur internet en prenant en compte la réalité

Faire des sites internet ne suffit pas pour qu’ils soient consultés. Comment imaginer que dans la crise dans le rapport des citoyens au politique ces derniers vont aller massivement visiter le site d’un parti politique.

Avoir des sites du parti est indispensable pour apporter l’info militante aux adhérents. Mais ce type de site s’adresse aux adhérents et ne nous permettra pas d’atteindre la population qui a besoin d’une information quotidienne qui rompt avec la pensée unique.

Aujourd’hui dans la crise du rapport des gens au politique on ne peut pas partir d’un site communiste pour se permettre de convaincre une population en défiance avec la politique. On peut réaliser de beaux sites du parti mais qui ne toucheront pas la masse de la population.

Dans la période actuelle, pour s’adresser aux 99%, il ne s’agit pas de partir du beau mot de communiste pour que les foules viennent se ranger derrière nous. Il faut partir des faits et événements quotidiens pour y exposer les idées anti-libérales et les moyens de faire et construire autrement. C’est ensuite, le pas ayant été franchi d’accepter de lire et écouter une autre musique, que les propositions communistes pourront être entendues.

Notre présence sur internet, prenant en compte la désillusion politique, doit renverser notre façon de communiquer. Il ne s’agit pas de mettre le drapeau dans la poche, il s’agit d’en faire retrouver le chemin en partant des faits et événements et non pas à coup de slogans.

Concevoir les médias numériques quotidiens adaptés à chaque territoire.

L’information qui rompt le mur de la pensée unique n’est pas absente d’internet mais elle est noyée sous l’abondance des médias liés au capital. Le progressiste qui veut s’informer dans sa quête de réponse au monde injuste dans lequel on l’enferme doit se lancer dans de longues recherches.

Notre implantation sur l’ensemble du territoire, notre curiosité à tout ce qui bouge et l’importance que nous apportons à la bataille des idées, nous destine naturellement à mettre en lumière ce qui est caché à l’ensemble de nos concitoyens. Et n’est-ce pas ce que nous faisons lorsque nous diffusons nos journaux, rédigeons un tract ou collons une affiche.

C’est la même chose que nous devons continuer à faire mais en y ajoutant les outils de notre époque avec la communication numérique. Nous pouvons devenir les passeurs de l’information anti-libérale au travers d’internet.

Notre communication sur le territoire doit partir du territoire pour aller vers l’information différente de celle qui domine le paysage médiatique.

Le territoire considéré ici doit être délimité ; par exemple celui d’une section ou d’une circonscription électorale.

Le site internet à créer sur ce territoire est résolument progressiste, anti-libéral et écologique et il va être un portail permettant aux 99% de trouver ce qu’ils ne trouvent pas ailleurs.

Il faut d’abord créer le lien quotidien en mettant à disposition toute l’information brute relative au territoire et collectée sur le net (titres et liens, « chiens écrasés »).

Le site doit accueillir l’expression des associations et syndicats présents sur le territoire.

Le site ouvre, par des extraits d’articles suivi de liens pour en lire plus, vers tout ce qui sur le net fait la richesse du combat contre le libéralisme et ses ravages économiques, sociaux, environnementaux.

Et rien n’empêche ensuite de proposer des articles pour s’immiscer dans la vie locale, s’exprimer sur la situation d’une entreprise, démonter l’argumentation de la presse locale…

Pour compléter l’information nous avons besoin de disposer, au niveau national, d’une vraie banque de donnée éditoriale sur les sujets de société et sur nos propositions. Et à ce sujet, pourquoi ne pourrions-nous pas un jour utiliser les articles de l’Huma dont la richesse ne sert malheureusement qu’à quelques dizaines de milliers de lecteurs ? Tout en respectant un délai, compatible avec la nécessité commerciale du journal, il doit bien être possible d’utiliser ces articles professionnels qui ont bien pour objet la défense de nos idées. Alors ne les cachons pas.

 

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