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Etablir un lien étroit et vivant avec le monde du travail et de la création - Section: Hispano-Suiza/Colombes - 92

Dans une précédente contribution, les communistes de la section HISPANO-SUIZA à Colombes/92 ont insisté sur pourquoi le monde du travail ne devait pas seulement rester une force d’appoint électoral pour élire des politiciens qui ne tiennent par leur parole, mais devaient constituer en son centre une force de résistance, de rassemblement et de changement.

 

Cela dépendra pour une part importante des objectifs, des orientations et des mesures qui seront retenues par le Congrès pour perfectionner l’outil que représente la présence d’une activité communiste sur les lieux de travail et de la création.

 

Les communistes d’Hispano-Suiza constatent quotidiennement que le travail et l’emploi sont au carrefour de la société avec des enjeux idéologiques, sociaux, économiques, politiques, culturels, écologiques. Tous ces enjeux traversent le lieu du travail. Aujourd’hui, il convient de les concilier avec la transition numérique dans l’intérêt à notre époque du « tous ensemble », du partage, de la mise en commun et la sauvegarde de la vie humaine sur cette planète.

 

C’est d’autant plus nécessaire que ces enjeux doivent affronter le système patronal qui dispose des pouvoirs dans les entreprises pour laisser filer la richesse produite par le travail vers des gestions financières, le coût du capital et les profits pour les actionnaires.

 

C’est dans cet esprit que nous abordons cette nouvelle contribution qui prolonge la précédente à partir de notre expérience et de notre vécu pour montrer qu’il est utile et possible de renouer avec le monde du travail sur les lieux où il est rassemblé.

 

D’abord, il n’est pas inutile de dire quelques mots sur l’histoire de notre entreprise, puisqu’elle a compté en adhérents jusqu’à 10 % des effectifs répartis dans 12 cellules actives ; c’est avec ce potentiel que, depuis 1965, les communistes d’Hispano ont contribué à mettre en échec et à refouler la décision des patrons et des Pouvoirs Publics qui ont programmé la fermeture de ce site, même si cette menace est toujours présente dans leurs intentions.

 

Durant toute cette période - et jusqu’à nos jours - malgré un affaiblissement certain de nos forces, l’activité des communistes a permis et permet de faire progresser la conscience de classe sur des contre-propositions industrielles, sociales et politiques.

 

Ce fût le cas autour de la proposition des turbines ou la construction d’un avion anti-incendie français dans un moment de baisse cyclique de la demande aéronautique. C’est sous le gouvernement Balladur que 21 entreprises nationales ont été désignées pour être privatisées et c‘est sous le gouvernement Chirac qu’en 2005, la Snecma et la Sagem ont formé le groupe SAFRAN.

 

Aujourd’hui, les communistes d’Hispano tentent de reproduire leur démarche antérieure dans un rapport des forces différent et plus compliqué : celui d’une industrie aéronautique en plein essor, mais qui exige le remplacement des critères de gestion capitaliste et financier en vigueur par des choix stratégiques s’appuyant sur une politique d’embauches pour faire face aux commandes et à la pyramide des âges élevée, par des investissements pour élargir le site de Colombes en vue d’accueillir les activités de production et de recherche pour faire face aux besoins de la demande plutôt que de délocaliser à l’étranger.

 

Ces démarches ont été conduites sans se replier sur nous-mêmes ; au contraire, nous avons entrepris la recherche de coopérations possibles hors de l’entreprise ; ce fut le cas avec une adresse aux groupes des villes du secteur, au groupe du Conseil Général, une rencontre avec le Conseil Régional, une contribution active pour une commission d’enquête parlementaire à l’Assemblée Nationale, la recherche de possibles coopérations et d’actions communes entre les salariés et les populations de ce bassin d’emploi sur des sujets partagés, comme l’embauche des jeunes des cités populaires et les questions de leur formation, sur l’aménagement du territoire, etc….. ; tous ces efforts n’ont malheureusement pas rencontré l’intérêt attendu et ça reste d’ailleurs pour nous une profonde réflexion et interrogation.

 

Enfin, toute cette activité de terrain n’a jamais été séparée des questions de la politique générale. Nous venons de publier un 4 pages, avec un appel à la résistance, au rassemblement et au changement, en liaison avec le besoin d’un contenu qui pourrait conserver une industrie comme la nôtre à l’abri des marchés financiers et imposeraient une nouvelle forme de propriété, afin d’éviter la destruction d’emplois que sont les fusions, acquisitions et délocalisations propres à la gestion de rentabilité financière de la multinationale SAFRAN.

 

Ainsi, si cette expérience vivante confirme l’utilité et l’importance d’être proches du monde du travail, elle confirme aussi qu’elle est possible. Oui, elle est possible parce que, malgré notre affaiblissement, nous avons voulu maintenir une structure originale qui marque notre présence au plus près possible des salariés ; elle est composée des retraités de l’entreprise - qui tenaient à rester organisés à l’entreprise -- et adhérents encore en activité ; cette structure qui se réunit régulièrement avec, parfois, la présence de non communistes, débat des questions de l’affrontement entre le capital et le travail, les contre-propositions à faire pour que progressent le mouvement social et la prise de conscience des possibilités d’avancer et d’agir ensemble. Deux exemples :

 

  • Nous devons faire face à une décision de la multinationale SAFRAN de changer le nom Hispano-Suiza ; cette décision cherche à effacer l’histoire combative et les succès du mouvement social sur ce site et, surtout, d’en profiter pour changer son statut et obliger ainsi les salariés à faire le choix entre se soumettre aux exigences patronales ou se démettre sous forme de licenciement, profitant par avance du projet de la loi travail et de son article 13.

 

  • Enfin, nous allons devoir nous impliquer à notre niveau dans la campagne pour l’emploi sous une forme originale et avec les moyens qui sont à notre portée ; nous allons devoir nous placer sur le terrain de la défense de l’emploi, mais, surtout, sur celui de la création d’emplois possibles, compte tenu de la situation particulière de cette industrie en plein essor.

 

Disant tout cela, est-ce que tout va bien dans le meilleur des mondes ? Sûrement pas ! Nous avons aussi conscience de nos insuffisances, de nos difficultés et de nos défauts. Par exemple :

 

  • notre difficulté à faire adhérer de nouveaux salariés dans l’entreprise en activité, ce qui, à terme, peut poser le problème de la survie de notre structure, de pouvoir organiser et réussir des initiatives politiques capables de rassembler les salariés dans leur diversité des catégories, de l’ouvrier au technicien et à l’ingénieur.

 

  • une difficulté, malgré nos invitations, d’établir des rapprochements avec le mouvement syndical dans sa diversité, d’établir des liens avec nos élus institutionnels dans la durée et l’efficacité des résultats.

 

Ainsi, pour pouvoir aller de l’avant et nous aider à progresser, nous attendons de ce Congrès qu’il prenne des décisions et mesures pour placer la question de la présence sur les lieux de travail au cœur de l’ensemble de la politique du Parti, de déployer cette démarche avec détermination à tous les niveaux d’animation et de décision .

 

Soyons francs et lucides et admettons collectivement que nous souffrons depuis trop longtemps de notre absence de proximité avec les salariés ; donnons un nouveau souffle général à cette question par une forte impulsion politique et par des plans de travail d’implantation de structures diversifiées, les plus proches possibles du monde du travail, sans vouloir avancer des réflexions et décisions irréalistes, excessives et irréalisables.

 

 

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