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Remarques de fond relatifs à la base commune - Yvon Huet - 20

Pris dans sa globalité, le projet de base commune apparaît comm un outil dont l’expression résume tous les combats que mènent les communistes bien avant l’arrivée du XXIe siècle et adapté à la réalité politique actuelle. Il peut être précisé, amélioré à souhait en fonction de l’expérience de chaque militant. Jusque là tout va bien.

Dépasser les traumatismes de notre histoire

Il lui manque une référence à l’histoire du PCF, à moins que les communistes d’aujourd’hui considèrent le passé comme définitivement enterré, hormis quelques commémorations symboliques pour des moments qui forcent le respect. Cet oubli est caractéristique d’une difficulté que nous avons, collectivement, à regarder notre histoire en face et s’il est vrai que la formation des communistes doit passer, entre autres, par un travail autour des démarches intellectuelles de la Revue du Projet, de Progressistes et d’Economie et Politique, elle doit aussi intégrer l’histoire du mouvement communiste dans le cadre de l’histoire de l’humanité. Cet oubli « volontaire » est certainement lié à un traumatisme, celui d’un certain nombre d’échecs du passé qui ne se résument pas seulement à l’écroulement de l’URSS. Ce traumatisme a d’ailleurs permis à de nombreux historiens du communisme de réécrire notre histoire à leur guise.

Notre histoire nous intéresse ?

Je propose donc aux communistes, plutôt que de tourner en rond pour essayer de savoir quel est le meilleur historien de notre histoire commune, de mettre en commun une commission histoire qui pourrait travailler en relation avec la commission culture du PCF. En effet, comment concevoir notre idéal en dehors de la culture. Si nous existons encore en France, c’est plus parce qu’il y a une culture communiste qui influence des millions de gens que parce qu’il y a un parti communiste. Et si cette culture n’est pas identifiée comme telle, nous nous fondons dans un ensemble qui nous fait perdre tout repère et peut nous faire glisser vers un opportunisme dont on sait qu’il a abouti dans de nombreux pays à la disparition. L’Italie est l’exemple le plus révélateur du danger qui nous guette si nous ne prenons pas en compte l’étude objective et motivée de notre propre histoire et en permettant à la transmission de se faire entre les générations.

Socialisme ?

Aucune référence n’est faite au mot « socialisme ». On préfère parler de dépassement, d’en commun pour aboutir en fait à la même chose, sur le fond, dans un processus qui ne se fige pas dans une modélisation. Je partage la démarche, sauf que si on ne s’approprie pas ce mot dans le contexte d’aujourd’hui, le mot « socialisme » finira dans la poubelle social-démocrate version libérale. Je pose la question sans avoir une réponse définitive. Mais elle vaut d’être posée.

En fait, si on se réfère aux générations du siècle dernier, le mot socialisme est évoqué dans registre nostalgique, et si on réfère à celles du siècle actuel, le mot tombe dans le no futur. Là encore, la fuite en avant idéologique est certainement la raison d’une telle mise au placard. Je ne propose pas de remettre le mot comme une mouche dans la soupe. Je propose tout simplement qu’on explique pourquoi on n’utilise plus ce mot et pourquoi il est pourtant toujours partie intégrante de notre patrimoine culturel communiste.

Ecologie ?

Reste maintenant la répétition des questionnements. Qu’est-ce qu’être de gauche et écologiste ? La question vaut d’être posée d’autant que pour les gens, majoritairement, c’est une certaine gauche qui serait au pouvoir et que les écologistes sont considérés comme des girouettes qui fonctionnent avec le vent de ce même pouvoir. Cette question a été réglée dans d’autres pays comme l’Espagne, avec l’IU dont le sigle de référence est vert, même si on sait qu’il y a beaucoup de rouges à l’intérieur. Il y a autour de ces deux couleurs, verte et rouge, de nombreuses focalisations qui signent une compétition qui n’a pas lieu d’être puisqu’on est sur des registres différents autant que complémentaires. Je m’explique. L’écologie est une science nouvelle et en tant que science elle ne souffre pas de récupération thématique. L’écologie comme seule thématique d’engagement politique finit toujours dans une culture de la peur dont la conclusion ne peut être que dictatoriale voire même terrorisante et antisociale. Il faut donc que l’intégration de l’écologie à la culture communiste se fasse au même titre que celle de toutes les sciences sociales pour ne pas tomber dans des postures démagogiques. C’est donc le rôle de la commission écologie de préciser notre approche du développement économique et sociale que nous proposons, en relation avec toutes les autres commissions.

Voilà chers camarades quelques pistes de réflexion qui ne me mettent pas en conflit avec cette base commune mais m’obligent à prendre mes distances par rapport à une course au « changement » qui, si elle n’est pas accompagnée d’une pondération que seul le temps de la réflexion peut animer, risque de diviser plutôt que de rassembler les communistes autour de leur projet.

Savoir être réactif au réel sans s’empêcher de réfléchir, c’est un combat permanent que nous menons tous à des vitesses différentes. L’important, c’est que nous sachions avoir un outil qui rassemble tout cela avec le plus grand souci d’efficacité politique : c’est le Parti Communiste Français. J’y suis j’y reste, pour reprendre cette belle expression de nos camarades immigrés.
 

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