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Réaction à la partie travail / emploi de la base commune - Sylvie Bayle - 75 (en lien avec la situation de La Poste)

 

Le travail : une richesse pas un coût !

Avec cette réaction, je souhaite mettre en lumière les propositions de la base commune à partir d'une situation concrète : celle vécue par les travailleurs de La Poste. Cette situation démontre la pertinence de ces propositions et la nécessité de concevoir le travail comme une richesse et non comme un coût !

A la poste, les plans stratégiques successifs prennent acte du désengagement de l’État, entérinent la mort progressive du service public et  remodèlent en profondeur les métiers de la poste. Dans ce contexte, les annonces alarmistes autour de la baisse du volume du courrier, de la fréquentation des bureaux masquent difficilement une propagande visant à justifier et amplifier de nouvelles suppressions d’emplois.
Le plan de communication de la poste consiste donc à laisser entendre qu’il n’y a plus d’activité dans les services et qu’il faudrait  trouver une occupation aux postiers. Ces  annonces sont profondément blessantes, voire humiliantes pour les agents. Surtout, elles sont l’exact contraire de la réalité vécue par les postiers.
90.000 emplois supprimés en 10 ans, encore 7665 rien que pour l’année 2015 et malgré cette politique de destruction de l’emploi, la poste a bénéficié de 990 millions d’euros de crédit d’impôt emploi compétitivité (CICE)
Alors un emploi certes, mais dans quelles conditions  et pourquoi faire ?
De plus en plus de postiers,  n’arrivent plus à faire face à la surcharge  de travail et se voient  contraints de « mal travailler» entraînant  une dévalorisation qui va jusqu’à la perte de l’estime de soi.
Les  suppressions massives d’emplois dégradent les conditions de travail dans des proportions telles que les derniers  recrutements sont essentiellement masculins notamment au courrier et au colis tant le poids de la charge de travail nécessite des aptitudes physiques importantes.
Dirigées uniquement vers la satisfaction de rentabilité financière, les orientations de la Poste sont totalement incohérentes avec les besoins de la population.
C’est par exemple le guichetier qui tout en vantant les mérites d’une imprimante 3D aux performances extraordinaires  doit expliquer qu’on ne peut plus réaliser toutes les opérations financières dans un bureau de poste. Ou celui du facteur qui doit faire payer un service qu’auparavant il rendait sans contrepartie.  
Toute l’histoire de notre institution est marquée par le maintien et le développement d’un service public qui réponde aux besoins de la population par la quotidienneté, la proximité  et le lien social tissé par la permanence du  même agent sur son poste. Or il est pour le moins contradictoire d’annoncer le développement de services payant à la personne quand systématiquement, la Poste peine à rendre le service public qu’elle doit aux usagers.
Si la Poste était réellement ambitieuse, elle ferait le choix de consolider son réseau, ses structures et le savoir-faire des personnels pour développer l’ensemble des activités postales et ce d’autant plus que l’augmentation de la population entraîne de facto une hausse de l’activité. Innovations et évolutions numériques n’en resteront qu’au stade incantatoire si un véritable plan de formation permettant à tous d’appréhender ces évolutions qui doivent contribuer à faire évoluer la carrière n’est pas mise en place.
Mais l’essentiel reste que pour un développement économique à la hauteur des ambitions de l’entreprise, il faut un statut social à la hauteur des besoins des hommes.  
Mais dirigeants et gouvernements veulent accélérer la transformation de la Poste non pour  rendre un service public pérenne de qualité et proximité mais pour augmenter le taux de profit. Or  le développement et l’accès aux services public postal sur l’ensemble du territoire sont des facteurs de croissance économique au même titre que l’accès aux transports soins, énergie, école…. et c’est lorsque le service public est confirmé dans ses missions que les droits reçoivent un nouvel élan.
Le statut n’a pas une importance relative. Si aujourd’hui encore La Poste ne peut aller aussi vite qu’elle le veut dans la casse de l’entreprise, nous le devons au statut qui garantit la sécurité de l’emploi aux agents fonctionnaires et n’autorise pas le licenciement économique dans la convention commune des contractuels, convention que tente de remettre en cause la Poste (pour exemple en 2014 : 34 révocations (fct) et 847 licenciements (cdi))
Les valeurs du service public doivent être fondées sur des principes d’égalité, d’indépendance et de citoyenneté. Ainsi être propriétaire de son grade, met à l’abri des pressions politiques, économiques et de l’arbitraire. Ce sont autant de garanties de neutralité face aux usagers, et c’est à la collectivité qu’il faut rendre compte  de l’exercice de la fonction. En ce sens,  la sécurisation des parcours professionnel doit être inscrite dans la loi pour favoriser la convergence vers le haut de l’ensemble des travailleurs. Parce que l’intérêt général doit se substituer au profit, la spécificité du secteur public garante de l’égalité de traitement pour tous doit être maintenue.

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Réaction à la partie travail / emploi de la base commune - Sylvie Bayle - 75 (en lien avec la situation de La Poste)

le 18 March 2016

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