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Débat n°5 : quelles pratiques militantes pour améliorer notre action ?

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Peut-on encore se ressaisir ? André Perez - 12

Une réalité me préoccupe ; nous ne sommes que trop rarement à l’initiative. Nous ne faisons jamais évènement. Nous manquons de créativité. Nous subissons l’actualité.

 

Un exemple, lors de son discours à la fête de l’Humanité, Pierre Laurent annonce, sous les applaudissements, que nous allions réagir face aux manipulations médiatiques, à la censure à notre égard. Qu’avons-nous fait ? Quelques larmes versées dans l’Humanité, une affiche pas collée, car illisible comme toutes nos affiches…..et c’est tout. Nous ne partions pourtant pas de rien. Nous avons publié, il y a quelques années, un document sur notre conception de l’information. Il existe un film remarquable « les nouveaux chiens de garde » que nous pourrions utiliser partout, avec des débats. Nous pourrions y associer délégations, manifs spectaculaires…..et promotion de l’Humanité….et bien d’autres initiatives dont pourraient s’emparer un collectif de dirigeants.

Or, j’ai la conviction que notre fonctionnement ne le permet pas car le CN est un parlement où chacun défend son idée, recherche un rapport de force, n’écoute pas les autres. Une direction d’un parti comme le nôtre, ne peut se limiter à un forum permanent qui ne dynamise pas mais au contraire paralyse.

 

Plus grave à mes yeux, le contenu du débat autour du rassemblement et d’une primaire à gauche.

Jean-Luc Mélenchon qui sait être créatif, inventif, vient de prendre deux décisions en une. La première est regrettable. L’annonce en solo de sa candidature, qui plus est, assortie de propos ambigus sur les partis, que l’on entend surtout à droite, divise et accroit la confusion. Difficile de chanter l’Internationale, tout en se comportant en sauveur suprême. Par contre, lorsque dans le même temps, il appelle « la France insoumise » à se rassembler, à co-élaborer un projet émancipateur, du slogan retenu au contenu, cela fait sens, cela porte une possibilité de dynamique comparable au mouvement « des Indignés » en Espagne. C’est d’un autre intérêt que la déclaration de notre porte parole annonçant (seul ?) que le Front de gauche est un échec.

Au lendemain des résultats décevants des régionales, j’étais en attente d’un tel appel ouvrant la voie à un Front Populaire du 21 e siècle. Au lieu de cela, nous subissons la candidature de J.L Mélenchon et l’initiative de 40 personnalités – quelques bonnes personnes et des pros des magouilles politiciennes- pour une primaire à gauche.

 

Et nous voilà, nous accomodant d’une primaire qui « américanise », un peu plus nos institutions, qui renforce le caractère présidentiel, anti-démocratique de ce régime. Que devient notre ambition d’œuvrer pour une VIe République ?

Sur cette question, je crois que notre direction doit prendre conscience et mesurer l’ampleur du malaise qui touche les communistes et bon nombre de sympathisants.

Je propose que « Communiste » anime un débat sincère, loyal et qu’avant de nous engager, nous fassions voter les adhérent(e)s.

 

Trois arguments développés pour justifier cette primaire sont difficilement acceptables.

En premier lieu, l’idée que si tous les participants à la primaire se mettent d’accord sur un texte, ils devront s’y tenir. L’histoire contemporaine a prouvé qu’il n’en est rien. Du programme commun aux 81 propositions d’Hollande, sans parler du discours du Bourget, tout indique qu’un bon texte n’est en rien une garantie.

En second lieu, il y a sous-jacente l’idée qu’il nous faudrait différencier le gouvernement du Parti Socialiste. Je crois qu’on continue à voir le PS comme il y a un demi siècle. Que je sache, le PS a eu son congrès, il y a peu, et c’est la motion de soutien au gouvernement qui l’a largement emporté. Cette « motion Cambadélis » a d’ailleurs été soutenue par Martine Aubry, qui n’a jamais vraiment combattu les choix libéraux ou austéritaires. Tout au plus a-t-elle souhaité un rééquilibrage. J’ajoute que je partage l’idée de tendre la main « aux frondeurs », mais ce n’est pas leur rendre service, dans leur combat au sein du PS, que de légitimer Cambadélis et les siens, par des contacts, des négociations, alors qu’ils ne sont pas socialistes et plus de gauche.

Enfin, est évoqué un enjeu important, que je prends en compte. Pour la présidentielle de 2017, il serait irresponsable de se contenter d’un score entre 10 et 15%. La situation est trop grave pour ne faire qu’une campagne de témoignage. Nous devons donc élargir le Front de gauche, aller vers un Front Populaire du 21e siècle. Mais la solution n’est pas arithmétique, elle est politique. Et en politique les raccoucis mènent le plus souvent dans des impasses. C’est ce que nous subissons depuis un demi siècle, avant une succession d’alternances, illusions-désillusions- qui placent le fascisme aux portes du pouvoir et notre parti près de la marginalisation .Cela ne signifie pas qu’aucune alternative n’est possible. S’il n’y a pas de raccourcis en politique, il arrive que l’histoire s’accélère parce que les peuples le décident, parce que des forces politiques ont semé et sont en capacité d’offrir une alternative crédible. La question sociale, l’irruption citoyenne sont au cœur de l’actualité.

Nous ne pouvons pas dire aujourd’hui ce qu’il en sera dans deux mois avec la loi El Khomri, ou dans un an avec un autre sujet. Par contre, nous devons être en capacité d’apporter et de proposer une réponse politique comme nous l’avons fait partiellement en 2005 avec la victoire du non.

Cette réponse passe par l’élargissement du Front de gauche, pas par une compromission arithmétique avec un PS qui n’a plus rien à voir avec celui du congrès d’Epiney.

Il y a actuellement 0 réactions

  • Merci

    Merci de dire aussi bien ce que je ressens face à la situation actuelle. Je crains que la primaire de gauche ne soit un traquenard. Jusqu'à présent, le gouvernement avait réussi à endormir les velléités de contestation... qu'en sera-t-il de la mobilisation contre la loi travail ? Toujours est-il que la fronde a laissé passé toutes les lois et reculs sociaux jusqu'à présent.Parce qu'il me semble que l'ANI était déjà, dans son genre, une porte ouverte à des aberrations : en cas de modification du contrat de travail, le licenciement était déjà rendu possible, si je ne m'abuse. Bref, j'espère seulement que les communistes sauront faire le bon choix en s'autorisant soit la participation à la primaire si les conditions sont réunies d'un candidat en rupture avec la politique actuelle (Manuel Valls avait obtenu 5% à la primaire et il est 1er ministre...) et d'un processus de vote qui soit sécurisé. Soit de s'orienter vers un soutien à la candidature de Mélenchon.

    Par julyauguste@hot..., le 19 mars 2016 à 20:56.

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